Guermama, coule au pied des montagnes de Hiérére et
de Bora Addo, et se jette dans l’Aouache vis-à-vis les
Gamodjé Gallas.
La plaine qui constitue la vallée de l’Aouache, sur la
rive gauche, a peu d étendue, et cette rive n ’est pas éloignée
du pied d’un gradin assez élevé, qui précède lui-
même le haut plateau de Choa. Ce gradin est large et
bien peuplé. Il est bordé par une ligne de pics de soulèvements,
parmi lesquels on remarque Endotto, Ouat-
chiatehia, F ouri, Roguié, Hiérére.
Sur la rive droite de l’Aouache, au contraire, s’étendent
de vastes plaines et des chaînes de collines
d’une faible élévation, qui les divisent en bassins
particuliers. Au delà, le seul pays élevé est le Goura-
guié, dont les montagnes sont couvertes de bruyères,
ce q u i, par cette latitude, annonce un niveau d’au
moins 3 000 mètres. Cette province de Gouraguié,
quoiqu’elle soit entourée de barbares, a conservé la
religion chrétienne; on y trouve encore un grand
nombre d ’églises et de bibliothèques : mais la chose
la plus remarquable est le lac Zouaye, dans lequel
il y a cinq îles ; la principale se nomme Debra Sina.
La chaîne du Gouraguié projette un embranchement
vers le sud-e st, et un autre vers le nord-ouest qui
forme la ceinture de l’Aouache. C’est entre eux que
passe la rivière Ouahabé, qui reçoit plusieurs tributaires
venant du nord-est.
Lorsque l’Aouache est tournée au n o rd , le premier
affluent de la rive gauche est le Kabena, qui prend sa
source au pied du mont Meguezaze, court au sud en
séparant le Boulga des Gallas Mindjar, et se jette dans
l’Aouache entre le pays des Gallas Fatigar et celui des
Gallas Aroussi. Toutes les localités situées sur le parcours
de cette rivière sont ondulées de collines qui terminent
la grande chaîne ; elles sont boisées et nourrissent de
nombreux troupeaux. Les Gallas Mindjar cultivent
beaucoup et sont devenus une riche tribu ; ils ont adopté
le christianisme et témoignent de la fidélité et de l’attachement
au roi Sahelé Sallassé. Au nord des Gallas
Mindjar, on trouve une série de petits plateaux isolés,
formant autant de districts qui font partie de la province
d ’Ifate; un des plus importants est celui de Ouassile
Amba, d ’où sort un assez gros torrent qui va se jeter
dans l’Aouache.
Plus au nord encore, on trouve un autre to rren t,
celui d ’Aïrara, qui jaillit de la montagne de Metatite
et passe à côté du marché d’Aliyô Amba.
Après Kabena, il y a la rivière Kasseme qui passe
près d’Ankober et se joint à la rivière Aouadi, dans le
pays de Safied Méda.
Ankober est bâti autour d’un pic conique qui s’élève
sur le gradin immédiatement inférieur au plateau de
Choa. Les maisons de cette ville sont couvertes en
chaume : elles sont placées au milieu de petits enclos
qui servent de jardins. On y monte par des sentiers
en spirale, colorés par le feldspath rouge décomposé.
Le palais du roi se trouve au sommet du pic. Entre
ce pic et le flanc du plateau est un petit espace tout
verdoyant, dans lequel s’est élevé un grand faubourg.
C’est là que la rivière Kasseme prend sa source, pour