des collines qui ondulent parallèlement au rivage, et
dont le niveau s’élève insensiblement : on commence à
trouver de l’eau dans des puits creusés dans le sable,
mais le défaut d’arrosement ne permet de se développer
qu’aux plantes épineuses, le mimose, l’euphorbe, le
cactus, etc.; c’est encore le climat du désert. Enfin,
à quatre ou cinq lieues de la côte, les chaînes deviennent
plus tranchées, et se redressent pour courir
nord-sud ; les vallées qu elles enserrent se couvrent de
verdure pendant la saison des pluies; des ruisseaux
tracent leur sillon dans leur profondeur, e t, sur leurs
bords, une herbe haute et grasse nourrit de nombreux
troupeaux. Par leur disposition, ces vallees ont toujours
deux à deux une chaîne commune, dont le versant
opposé à la mer est toujours moins abrupt et moins
profond; la coupe, dans le sens de la largeur, de ce système
de gradins, figurerait assez bien’un escalier dont
chaque inarche serait creusée. On peut s’élever ainsi
par des pentes douces jusqu’à une hauteur absolue de
1 000 mètres, en moyenne; arrivé là ,o n voit se dresser
une montée d’une égale h au teu r, mais à 40° d’inclinaison,
d’où se détachent des contre-forts qui comprennent
des gorges très-abruptes elles-mêmes : c’est
le flanc du plateau éthiopien, et c’est, comme nous
l’avons dit, la ligne dessinée par cette bordure, que nous
avons nommée chaîne éthiopienne parce qu’elle limite
le pays chrétien, ou l’Éthiopie proprement dite.
Parmi les vallées parallèles à la côte, les plus remarquables,
en allant du nord au su d , sont celles d’Aïlate
et d’Adasse ou d’Hamhamo, et les plaines dites de Sel
e t d’Aoussa. La vallée d’Aïlate a une source thermale
dont la température est de 56°. Lorsque arrive la saison
des pluies sur le littoral, époque qui correspond
à la sécheresse su r le plateau, cette vallée devient le
rendez-vous commun de la majeure partie des tribus
chohos et des habitants de la bordure des hautes terres,
qui tous y vont faire paître leurs troupeaux. La vallée
d’Adasse a cela de particulier, qu’elle sert de débouché
à presque toutes celles qui mènent au pays chrétien.
La plaine de Sel, dont nous avons déjà eu
l’occasion de parlér dans la Relation, possède un lac
qui ne paraît pas devoir être très-élevé au-dessus du
niveau de la mer, et non loin duquel on voit deux volcans
qui jettent de la fumée : au pied de ces volcans
s ’étendent des soufrières, et une mine deselgemmequi
présente cette singularité que les couches n ’y sont pas
redressees, mais horizontales, et semblent provenir des
dépôts du lac, qui se soulève et déborde par intervalles.
La plaine d’Aoussa est très-vaste, et fut autrefois la
résidence des rois du pays Adal ; elle contient aussi
plusieurs lacs, dont l’u n , le plus grand, reçoit les eaux
de huit ‘vallées; un autre est un lac natrón, dont le
niveau a été mesuré par M. Rochet d ’Héricourt : l’un
d’eux reçoit la rivière Aouache dont nous parlerons
plus bas, et prend le nom d’Alelbad, de même que
le lac de la plaine de Sel.
Depuis Messoah jusqu’à Bab-el-Mandeb, on connaît
quatre routes qui conduisent au plateau.
La première part de,Messoah, et se dirige so itp a r le
col de Kayékor et l’Amacène, soit par Hamhamo et le