presque entièrement formé de basses terres. Il est, en
quelque sorte , indépendant du Tigré, dont il forme
la frontière. Sa population se compose surtout de
Chankallas qui ont fait leur soumission et vivent en
paix avec les Abyssins. Cette localité est infestée de
reptiles, entre autres du serpent boa, qui y acquiert des
dimensions énormes. La végétation arborée y est très-
active ; les gommes et les plantes médicinales seules
pourraient devenir l’objet d’un grand commerce.
BASSIN Dü OUÉRI.
Non loin des sources de la Belessa, se trouvent celles
du Ouéri, q u i, après avoir descendu pendant quelques
milles au su d , tourne à l’ouest, et conserve sensiblement
cette direction jusqu’à ce qu’il se jette dans le
Taccazé. Le versant nord du bassin de cette rivière
est formé par la ligné de partage dés eaux, dirigée
d’Alékoua au mont Sémayata, et q u i, au mont Sé-
mayata, se lie à u n embranchement descendant au
sud-ouest jusqu’au Taccazé. L’autre versant de cet
embranchement, et la continuation de la ligne du Sémayata
qui entoure le Mareb, forment le bassin des
affluents directs du Taccazé, au-dessous du Ouéri.
Presque tous les affluents importants du Ouéri sont
sur la rive droite ; sur la rive gauche, quelques ruisseaux
à peine se font jour dans les fissures de la haute
plaine qui la borde, et dont la pente va généralement
du nord au sud porter ses principaux cours d’eau au
Gueba : nous ne nous occuperons donc que des affluents
de la rive droite. Maye-Sogouet est le premier ; il descend
du plateau d’Amba Saneyti, qui est l’un des
points importants de la grande ligne de partage des
eaux du Tigré. L’aspect de ce plateau est tout à fait
remarquable lorsqu’on le considère de la haute plaine
de l’Haramat. On voit d ’abord, au delà du Ouéri, une
plaine doucement ondulée et légèrement ascendante,
qui se termine tout à coup au pied d ’une muraille
perpendiculaire de 300 mètres d’élévation et dont les
flancs sont hachés comme les parois d’une carrière.
Le sommet de cette muraille est un plateau très-fertile,
su r lequel se dressent une suite d’élévations arrondies
et quelques pics en aiguille. (Voir, dans l’Album, le
relief des terrains qui bordent le Ouéri.)
Au nombre des points remarquables, est l’Amba Saneyti,
à l’ouest de celui-ci est le district de Hahaïlé,
où Je plateau se termine en une gorge, et laisse
passer le Ferasse-Maye, le plus important des affluents
du Ouéri. 0e plateau est occupé p a r divers districts ,
Saneyti,, Hahaïlé, Tsédia, I)abba Tsainma, qui envoient
leurs eaux au Ouéri par plusieurs ruisseaux.
Le premier, ayons-nous dit,, est le Sogouet, sortant du
district de ce n om , lequel forme une vallée comprise
entre les montagnes d ’Amba Saneyti et celles
d’Aoguer.
La montagne d’Aoguer, source du Ouéri, se lie au
nord à celle d Alékoua , d ’où partent les principales li