Il fraie en Mai, Juin et Juillet, et en nombre prodigieux
d’individus. Il estime que le nombre des oeufs d’une seule
année dépasse trois cent mille. Ce poisson ne devient pas
aussi gros que la carpe : les plus grands individus ne dépassent
pas quinze pouces..
Sa vie est tenace; il se conserve assez bien dans les
petits cours d’eau, ou dans les plus petites mares, et sans
y prendre un goût de vase comme la carpe. Sa chair est
tendre, peu'grasse, sans être sèche. Outre le nom de
giebel, qu’il porte en commun avec le cyprinus âobula,
on lui donne en Sibérie le nom de kleiner Karass ou de
Giéblichen. On retrouve ces dénominations dans Gesner,
et c’est là le seul témoignage qui fasse croire que Ggt auteur
ait connu ce poisson, dont il ne donne!pas de figure et
dont Willughby n’a parlé que d’après lui. Il est à remarquer
que Linné ne compte pas.Iceÿpoisson dans la XÏI.e
jpédition, -et quelle paraît dans ledition de Gmelinv jen
Copiant l’article dé Bloch. Elle n’est, pas citée ni dans Lla
Fauna groenlandiçaï^çjFabriciusy ni dans la Fauna
danica de Muller^ et Low, sur les-Orknéyy Faber, sur
l’Islande, n’en font pas mention,
MM. Nilsson* et Ekstroem la comptent cependant, sous
le nom de cyprinus gibelio, parmi les poissons de' la
Faune de Scandinavie, mais en là tegardànticdmme inférieure
âu cyprinus. càrassius.. D’après eux, les pêcheurs
suédois leur donnent le noin de darhm ruda. M. Sundevall
la donne aussi, pl. 32 dés poissons de Scandinavie. Lés
auteurs anglais citent aussi un xyprinus gibelio : tels
1. Nils., Prod. Faun, stand., p. 33.
sont même MM. Fleinming1 2, Jenny nsa et Yarell. La figure
donnée par ce dénier naturaliste 3 me représente bien le
poisson que j’ai sous les yeux. Selon Pénnant, ce poisson
aurait été aussi importé d’Allemagne en Angleterre.
Il ne paraît pas que ce cyprin se trouve dans le midi
de l’Europe et en Italie; je ne le vois pas mentionné par
les auteurs qui ont traité des poissons de ces contrées, et
entre autres la Faune d’Italie du prince Charles Bonaparte
nen donne ^pas de figure. M. Fitzinger le compte parmi
ses poissons d’Autriche; et Mi Nordmann le cite dans son
J^aunapontica4. Nous en avons de Russie, que la grande-
duchesse Helene de Russie, princesse du Wurtemberg,
avait envoyés à M. Cuvier. Cependant Pallas n’a pas
admis cette- espèce | dans sa Zoographie russe. M. Nordmann
dit quelle a été naturalisée depuis peu de temps
dans les étangs d’Odessa.
La Carpe n a in e .
( Cyprinus huanilis, Heckel.)
Le savant ichthyologiste du Musée de Vienne, que
nous avonSTcité plusieurs fois, a décrit, sous le nom indiqué
plus haut, une petite carpe
^à-corps alongé, semblable, sous ce rapport, à une dorade de la
Chine, dont la hauteur fait près du quart de la longueur totale,
et qui est égale à l’étendue que la nageoire occupe sur le dos. La
pectorale est aussi plus longue que celle du cypr. carassius. Il y a
six écailles au-dessus de la ligne latérale, et cinq en dessous.
1. B rit. Faun., p. i85.
2. An. vert. Grant B rit., p. 4oa.
8. Brit. fish., p. 315.
4. Faun. pontica, p. 479*