Le G o u jo n or d in a ir e .,
(Gobio fluviatilis, Cnv. j Cyprinus gobio, Linn.)
Nous avons déjà fait voir à l’article des gobies1 2 que le
nom de gobio ou de koû&oç ne s’appliquait pas chez les
Grecs et chez les Latins aux poissons du genre des Gobies,
et nous avons montré en même temps que cette dénomination
avait été donnée à des poissons fluviatiles, qui
sont nos gobies.
Il ne faut pas, d’ailleurs, oublier que la nomenclature
vulgaire a , dans tous les temps, autrefois comme aujourd’hui,
transporté le même nom à des poissons entre lesquels
on observait une certaine ressemblance. Les noms
de la perche, de la carpe, de la brème, etc., se donnaient
chez les Grecs, et sont donnés aujourd’hui par les pêcheurs ,
-à des poissons d’espèce et de genre très-différens,. les uns
fluviatiles, les autres marins.
Rondelet et Salviani, en rappelant que le poisson indiqué
dans les vers d’Ausoné 3 :
Tdquoquejlumîneas .inter memorande cohortes
Gobio, nôn major gènuinis sine poltice palmis,
Proeqmguis,. ter es, ovipam cohgestibr aho.
Propexique jubas inàtalus Gobio Barbu
est sans aucun doute le goujon de nos rivjères, ont été
trpp loin lorsqu'ils ont avancé que l’on ne trouve pas le
nom de gobio employé par d’autres auteurs latins pour
désigner même ce petit poisson.
1. Hist nat. de» poïss., tam. XH, liV. *4; ch. 9 .
2. Mos., rers i3i .