heures ; quand on le mit à' terre, on:s’aperçut qu’il était
creux, et qu’une vingtaine de barbeaux {cyprinusbarbus >
Linn.}^ dont plusieurs assez gros* s’étaient sertferies uns
contre les autres -cfitns.se tronc d’arbre. On put les tirer
de cette retraite, et ils furent pendant assez long-temps
sur la terre, sans remuer ni sauter, comme fait le poisson
hors de l’eau. Le meunier {cyprinus dobula) s’engourdit
aussi pendant l’hiver : plusieurs individus se serrent ensemble
dans un trou de berge, et y demeurent immobiles
pendant la mauvaise saison , tellement qu’on peut les
prendre avec la main. On sait, en général, que pendant
le froid le poisson se tient tranquille au fond de l’eau;
mais les faits que je viens de rapporte®^ et Surtout^ le
premier, me semblent prouver eotte sorte de disposition
somnolente, à laquelle les physiologistes auraient dû faire
plus d’attention, après* les'-faits-t^èux:iappi3Wé» par Pailas
à l’article du Cyp. carassius.
En étiidiant aussi ces cyprins dansiefibaquet ou on dis
place au moment de la pêche , j’ai souvent* observé que
plusieurs d’entre eux, et plus particulièrement le barbeau
{cyprinus barbus) , font entendre un .somcgütturah très-
prononcé. Ils le produisent sous l’eau, e#frians Ge cas,
aucune bulle d’air ne s’échappe de leur ouïe ni de leur
bouche. Je ne connais pas encore le moyen que l’animal
emploie pour émettre ce bruit, qui doitêtre-'de
même nature que celui que les trigles, les cottes et autres
font entendre.
Les poissons extraordinaires que M. Pentland a rapportés
du lac de Titicaca, et qui,'malgré leur singularité
et en particulier l’absence de leurs ventrales, doivent être
classés dans la famille des cyprinoïdes, m’ont engagé à voir
comment nos cyprins se comportent dans beau soumise
à une faible pression barométrique. Les cyprins du lac de
Titicaca vivent dans des eaux élevées de 4,5oô mètres
au-dessus du niveau de l’océan Pacifique. La pression
barométrique de mercuyé; J’ai
placé des goujons {yypmuus gobio) sous des récipiens,
disposés convenablement, pour connaître, par la hauteur
du baromètre, la pression à laquelle les corps seront
soumis sous la clocho. J ’ai vu que,! si on fait le vide lentement,
de mahièrenà n’avoir plus que moitié ou qu’un
quart de pression atmosphérique, les ^goujons ou les
loches^ au nombre de einq ou six, .mis dans un vase
plein d’eau sous la cloche, n’ont pas paru enr souffrir Ils
y ont passé quatre ou cinq heures. En ayant soin de maintenir,
toujours le vide à cette même pression, les petits
animaux ne laissaient échapper que quelqûes bulles d’air
tiès^rarèsy en faisant lé vide brusquement, et en descendant
à un viiagt-huitième de pression, ils ont laissé échapper
beaucoup d’air fe t ont commencé à perdre l’équilibre
quand ils ont voulu nager; en faisant descendre le mercure
encore plus bas , les animaux ont éprouvé un autre genre
d’actions?Les gaz contenus dans leur intestin se sont dilatés,
le ventre s?estmétéorisé, et l’animal s’est tenu renversé
et est venu flotter à la surface de l’eau. Dans ce cas, cês
petits poissons avaient vidé complètement leur vessie
aérienne;*Je m’en suis assuré par plusieurs autopsies.
Cependant tes goujons ont vécu dans dette position tout
aussi long-temps que ries goujons soumis à la pression
ordinaire de l’atmosphère, dans un vase où ils n’auraient
pas manqué d’air. En les y replaçant après vingt-quatre
heures, ils se sont peu à peu retournés pour reprendre