T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
On voll que la pratique de ces habiles jardiniers est d'accord
avec la théorie, qui veut que les laboureurs chauffent de teins en
tcnis leur g r a i n , c'cst-à-dirc, qu'au lieu de semer toujours celui
qu'ils récoltent chez e u x , ils en tirent tous les huit à dix ans d'un
autre canton pour faire leurs semailles. En changeant ainsi dp
t e r r o i r , le grain se régciière et devient plus beau.
T e l l e csl aujourd'hui la culture du fraisier à Vll-JBou/,in, à Seauxles
Charti-eux et à Moulreuil j mais il p a r o î t , d'après M. Ducliesnc,
qu'elle a été autrefois plus soignée, c'est-à-dire qu'elle coniporloit
plusieurs opérations que nos jardiniers ne connoissenl pas et ([ulls
r e g a r d e n t , avec quelque raison, lorsqu'on leur en parle , couiine
des minuties, ou des soins plus dispendieux que profitables. Selon
M. Ducliesne, « les pépiniéristes coupoient soigneusement toutes les
« fleurs des mères afin (jue le fruit ne pùt empêcher les coulaiis
« de profiter On arrétoit les coulans à trois coeurs, et on
« avoil soin de les enterrer à mesure <iu'ils paroissoient Les
« marchands alloient dans la saison des fruits juger de la valeur
« des fraisiers qu'il dévoient acheter, etc. etc » Cet auteur
menliomie aussi une variété de fraise appelée , dil-il, grosse-noire
par les habilans de Montreuil. L e Berriays et Duhamel ont tout uniment
copié M. Duchesne, sans avoir vu la fraise en question, car
les habitans de Mouu-euil disent n'en avoir jamais entendu parler,
et ils ne croient pas même à son existence.
" S t T i S i i î l i . . . , T T i ^ u r r r i r n