T R A I T E D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
(Iu([ucl se trouve une pelile graine d u r e , chagrinée, el qui a la forme
(l'un liiu-icol.
La principale <lifïci'cncc qui existe entre les framboises et les fraises,
c'est Cjue les premières ont les graines l'enfermées dans leur propre
substance, et que les autres les ont attachées à lui sur leur superlicie.
CULTURE.
La multiplication du framlDoisier par les semences est négligée en
F r a n c e , quoique ce moyen puisse faire obtenir de nouvelles variétés;
mais il se propage aisément et promptement par les drageons qui souvent
s'élèvent en trop grand nombre de ses racines. Dans l'automne ou au
printems, on arrache ces drageons ; on les rabat à deux ou trois pieds, et
on les plante en quinconce dans une terre bien labourée et ameublie, à i
à 2 moires ( 4 à 6 p i . ) de distance. Pour avoir des ])uissons bientôt formés,
conmie ceux que l'on cultive en plein cliaiiq) aux environs tie P a r i s,
il faut ])lanter ensemble trois de ces drageons. Quoique le framboisier
aime mieux une bonne terre qu'une médiocre, on le relcgue presque
toujours dans cette dernière ou même dans une mauvaise. Le coin le
moins évident et le plus négligé d'un jardin; l'exposition au septentrion
où rien ne veut croître ni mi'lrir, sont ordinairement occupés par le
framboisier qui y réussit très-bien , donne beaucoup de f r u i t s , mais
moins savoureux qu'à une meilleure exposition.
A la fin de l'hiver, on coupe près de terre toutes les tiges qui ont
donne des fruits l'été précédent, et qui alors sont desséchéesj on coupe
aussi l'exlréiiiilé de celles <pii ont poussé pendant le même été, et qui
doivent <lonner du fruit l e t é suivant. On supprime celles (|ui sont trop
foibles ou mal placées, et on donne un léger labour. Yoilii les seuls soins
que Ton accorde à cette plante <pii ne craint nullement le f r o i d , qui
préfère une terre légère à une terre forte, et l'exposition du couchant
ou niOnie du nord, à celle du m i d i , trop ciiaude et souvent trop sèche
})unr elle. Si l'on veut luiter la récolte d'une huitaine de jours, et la rendre
plus abondaïue, il faut, au mois de j u i n , couper le sonunet il'une partie
des tiges; cette opération leur fera pousser des branches latérales <[ui,
l'aunce d'ensuite, donneront du fruit plus tôt et plus abondamment que
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les tiges qui n'auront subi cette opération qu'à l'automne oit au printems
suivant.
USAGES.
Les feuilles du framboisier sont détersives et astringentes. Elles peuvent
être substituées à celles de ronce pour les gargarismes, dans les maux de
gorge et des gencives. L'infusion des fleurs dans l'eau d'orge, est utile pour
les érysipèles et les inflammations des yeux : il faut la faire tiédir, et en
bassiner la partie malade.
L e fruit se sert sur les tables : mélé avec des fraises, on en fait des
compotes, des pâtes, d'excellentes confitures qui se conservent très-bien,
mais qui sont difficiles à faire. Il entre dans la gelée de groseilles. Son
jus cristallisé est très-commode en voyage pour avoir sur-le-champ une
liqueur agréable et rafraîchissante. On fait aussi avec la framboise, la
groseille et du vinaigre, un sirop excellent en été pour calmer la soif,
et utile dans les fièvres putrides, bilieuses et vermineuses.