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T R A I T É OES A R B R E S F R U I T I E R S.
(le filols. Ses feuilles soûl i^raiidcs, iiiinccs, d'un vcrl l)leuàlro, portées sur
(les juklonculcs droils^ longs de i.f à 27 iiiillitucircs (()à 12 po.) , iimiiLs (le
])()ils divcrçens plus nombirux au sommet ({u"à la base; les folioles sont de
forme obovale, scjisiblemeiil r(Hr<^('ies à la base, bord(?cs do dents aiguës et
renvers(îcs : la foliole infcrim-cliaire est beaucoup plus grande ([ue les autres^
elle a jiisrjuà T2 cemim(''lre ( "ipo.) de longueur: toutes sont glaïKjues en
dessous, et garnies de ce côte de soies coucliees sur les ncrviu'cs.
Les j">remières fleurs paroissent soi'lir de terre, tant la hampe qui les
porte est courte; l)iontot après, on voit paroître successivement (]uatre
à cinq mitres hampes, les unes très-menues, les antres de la grosseur du
j")('iiole, et dont les plus grandes atteignent au plus la Iiauteur de 12 centinu'ires
( 4 p o . ) : toutes sont droites, garnies de poils peu nombreux,
d'abord coucht's, ensuite divergcns. Ces hampes se divisent eu deux ou
trois branches (|ui se stibdi\iscnl elles-mêmes en trois ou quatre p('doncules
uniflores, lrès-<><)urls, prestpie égaux eu hauteur, cl (pii formcnl
dans leur ensemble une es[)èce d'ombelle assez régulière, composée d'une
douzaine de fleurs à-peu-près aussi grandes (jue celles du fraisier des bois,
mais beaucoup moins apparentes, parce quelles sont moins élevées,
et (piVlles out 'les pétales beaucoup plus étroits cl moins blancs. Toutes
les divisions cali(unales sont lancéolées, étroites et plus longues (jue les
pétales. Les ovaires sont nombreux, cl bien conditionnés; mais les étainines
qui les enlourenl sont si ])etites. (|u'elles se confondenl avec les styles :
ce ne sont (jue des avortons incapables de féconder les ovaires, et cependant
les fruits nouent parfaitenienl. Après la floraison, les divisions du
calice se rabattent snr le jeune fruit.
Une hampe ne porte guère que de cin(j à huit fruits qui sont trèsrapprochés,
inclinés, ordinairement arrondis, (|uel(|uefois ovoïdes ou
même un peu alongés et connue étranglés vers le point d'union avec le
calice, ainsi que nous l'avons (ignré en a. Leur gj'osseur varie sur un
diamètre de i.\ à 2.4 niillimèlres, (()à 10 lig. ) ; mais leur couleur est
toujours écarlaie très-vive dans l'cmibre, un peu rembrunie au soleil ou
par l'extrcme matuiité.
Les graines sont logées dans des niches si profondes, (|u"il eu résulte
un caractère facile [)our distinguer cette espèce.
Sa chair est fei'me, quelquefois même un peu sèche, et son parfum,
assez difficile à définir, paroît trcs-agi^éable k quelques personnes, taudis
(jue d'autres n'en font pas de cas.
Cette fraise, la plus précoce de toutes, commence à mûrir vers la fm
de mai, et dure jusqu'à la fin de juin. Ses fleurs s'épanouissent aussi
les premières de toutes, et nous nous sonmies assures (ju'elles nouent
bien leurs fruits sans le secours d'une fccondalion étrangère : c'est
cei)endant une chose bien certaine qu'elles n'ont jamais (|ue des avortons
d'étamines, incapables de féconder leurs ovaires.
Nous observons que ce fraisier ne refleurit pas naturellement en automne,
même dans les années les plus favorables : il paroît pom-tani
qu'il en est susceptible, car Duhamel dit K qu'il s'accommode de la
« chaleur artificielle des serres chaudes et des châssis, et (ju'après y avoir
« doinié du fruit en mars ou avril, si on le tient quel(|ue tems à l'ombre,
« et qu'ensuite on le plante en pleine terre, il donne une seconde récolte
« abondante en septembre. »
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