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T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
B I G A R R A D E DOUCE.
A U R A N T I U M BIGARELLA DULCIS, ramis spinosis, floribus parvis,
fractu magiijtuJinis inedicT, gloLoso, subduici.
DE lous les orangers épineux cultivés dans les orangeries de Paris, et
désignés .sous le nom général de bigarrade, celui-ci est le seul dont le
fruit soit dou.x et assez agréable à manger. C'est un arbre qui s'élève
bien en lige, forme une très-belle téte assez dégagée, parce que ses
ratneaux sont menus, effilés, peu divisés; les jeunes pousses sont trèsvertes
, comprimées sillonnées, un peu torses, plus flexibles que dans
beaucoup d'autres espèces.
Les feuilles sont de médiocre grandeur, d'un beau vert, assez alongées,
et terminées en pointe, attachées par articulation sur un pétiole appelé
avant-feuille par les jardiniers, parce qu'il est dilaté latéralement, et qu'il
ressemble à une petite feuille; les points que l'on remarque sur les feuilles
do tous les orangers sont ici très-pctils et assez difficiles à appercevoir.
Dans la plupart des aisselles, il naît à côté du bouton une épine simple,
roide, dirigée obliquement, et qui persiste pendant plusieurs années.
Les fleurs sont petites, mais bien suaves, parce qu'elles ont beaucoup de
vésicules d'arome : celles qui éclosent les dernières n'ont le plus souvent
que quatre pétales. Il est étonnant, d'après l'analogie ou plutôt l'identité
des étamincs et des pétales, <[ue ceux-ci aient des vésicules d'arome, et
que les autres n'en aient jamais. Au reste, les dernières fleurs ont le
pistil avorté. Parmi les étamines, les unes sont libres et les autres forment
ti'ois ou quatre paquets composés ciiacun de trois ou quatre fdets.