r e m a r q u a b l e que Ducliesne l u i - m ê m e , qui a semé des fiaisiers pendant
plus de soixante a n s , ne l'ait j a m a i s obtenue, et ne l'ait j a m a i s vue
vivante. Voici p a r o r d r e de date les p r i n c i p a u x auteurs cités par Ducliesne
:
S i m o n Pauli dit a v o i r v u en i S a S , dans l e . l a r d i n b o t a n i q u e d e I.c_ïdo,
un fraisier i l'rnit r o u g e hérissé. P a r k i u s o n , dans son Paradis terrestre,
i m p r i m é en 1 6 2 9 , en a d o n n é une d e s c r i p t i o n et une figure t r c s - r c c o n -
noissables. J e a n G é r a r d le décrit très-bien dans son Histoire générale
des p l a n t e s , p u b l i é e en i 6 5 5 : il r a p p o r t e que J e a n T r a d e s c a n t lui avoit
dit q u e ce f r a i s i e r étoit c u l t i v é par fantaisie dans le j a r d i n d'une fenune
à P l i m o u t l i . Hudson l ' a d é c r i t e n 1 6 6 2 , et M c r r e t en 1 6 6 7 ; Zanoni l'a
f i g u r é en 1 6 7 S , et e n f u i , L i n n é , en 1 7 6 4 , l'a & i t e n t r e r dans son Sjiecies
plantarum sous le nom de Fragaria miiricata.
A u c u n de ces auteurs ne paroit avoir connu l ' o r i g i n e de c e frai,sicr:
si L i n n é l'eût c o n n u e , il se .seroit bien g a r d é , d'après ses p r i n c i p e s,
d ' e n f a i r e une espt^ce.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E.
1 Fleur entière à l'état normal, prise sur le fraisier commun pour servir de point de
comparaison.
2 Fleur du fraisier de Plimouth, pa.wee à l'état de clilorantbic, plus grande que nature.
Les cinq pétales et les vingt éiamines sont devenus de véritables feuilles; ce que
ces organes appendiculaires floraux sont originairemeni.
3 Folioles du caUcc ; a, simple; b, bifide; c, une autre, simplement élargie.
4 Un pétale à létat normal, de grandeur naturelle, blanc.
5 Un pétale devenu une feoille verte, nervée, à cinq lobes cillés.
6 Une étamlue à l'état normal, de grandeur naturelle.
7 Trois étamiues devenues trois feuilles de diverses formes, et ayant encore à leur
base dcui gibbosiiés qui indiquent les restes do lantbère : o, connectif, étalé en
une feuille verie , simple et ciliée; 4, ici à irois lobes; c, U. i quatre lobes. ^
8 Un pistil à l'état normal. 9 id. coupé vcrlicalement, pour l.iic voir le point d'attache
de l'ovule, qui est latéral, du cité intérieur et eu correspondance avec
l'insertion du style.
10 Un pistil devenu un bourgeon composé de deux feuilles alternes, engainantes, cibées,
vertes, et d'une gen.mole terminale : a a u , tenilles extérieures, qui ctoient destinées
à former autant de péricarpes. Ces feuilles se divisent quelquefois en deux lobes
pointus, comme dans celles de la ligure ,0; blb, feuilles intérieures, qui éioient
destinée, i former auiant de légumens de graine ou enveloppes propres de lembryon;
ccc, gemmules terminales qui, dans l'état nonnal, devoieui être deux
embryons.
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