Ce Leau et bon raisin mûrit parfaitement en espalier et en contr espalier
vers la mi-septembre dans les bonnes années. 11 n'est pas encore répandu
aux environs de Paris ; mais il mérite d'être cultivé pour le service de la table.
11 charge beaucoup, et n'a pas autant coulé en 1812 qucles autres espèces.
NB. Ce raisin nous rapiielant la pepinière du Luiembourg, nous croyons devoir cousigner
ici une notice sur cet établissement.
La pépinière des arbres fruitiers du Luxembourg, créée à grands frais par le comte
Qiaptal vers 1800, lorsiinil étoit ministre de l'intéiieur sous le Consulat, vient delre
supprimée en 1829, sous le ministère du vicomte de Martiguac, parce que les chambres,
en 1828, ont refuse les fonds alloués jusqu'alors à l'entretien de cette pépinière. L'ayant
vu former et l'ayant fréqneutée pendant toute son existence, nous diions un mot de sou
origine et de ses résultatâ-
Nous commençons par rappeler qucn 1^89 les ckartreus de Paris, dont la maison éloit
rue d'Enfer et le jardin contingu à celui du Luxembourg, clevoient et veudoieiu depuis
long-tems des arbres fruitiers; qu'ils en faisoient un commerce considérable; que leur
coUecUon étoil la plus nombreuse, la mieux assortie; et qu'endn leurs arbres passoient
pour être plus beaux et meilleurs que ceux des autres pépiniéristes.
A cette époque, de nouvelles idées ayant prédominé en France, les maisons religieuses
furent fermées et leurs biens conlisqués. La pépinière des cbartreus alloit être détruite;
mais avant qu'on en arrachât les arbres, André Tbouin, du Jardin du Roi, et deux autres
amis des sciences utiles, obtinrent du Pouvoir l'autorisation d'eu prendre deux individus
de chaque espèce et de les ' nsplanter à Sceaux, où ils <
: été confiés aux soins de
M. Ilervy, fils du jardniier i
1 chef des chartreux.
Le jardin des chartreux n'ayant pas été vendu, comme ou s'y attendoit, le ministre le
rétablit quelques aunées après en pépinière avec les arbres sauvés par André Tbouin, de
sorte que ces arbres sont revenus sur le sol qui les avoit vus naître. M. Hersy Ois est revenu
ogaleiueni sur le terrain où son père s'étoit lait une grande répuUtion dans la culture des
arbres, et où lui-même auroit pu s'en laire une encore plus grande pendant les trente
années qu'il a dirigé cet établissement sous le nom de Pépinière du Luxembourg.
Maintenant que cette pépinière n'existe plus, son histoire tombe naturellement dans
le domaine de l'histoire de la culture et de l'économie domestique : c'est à elle de nous
dire si la pépinière du Luxembourg a atteint le but d'utihté que le ministre éclairé qui
l'avoit formée, lui avoit assigné; si, par exemple, les arbres fruitiers qu'il y avoit rassemblés
de toute part, ont été jugés sur la qualité de leurs fruits; si leurs noms, leur synonymie
ont été épurés; si on a lait les observations convenables sur la différence de leur
constitution spécifique, sur les moyens à prendre pour donner à chaque espèce toute la
perfection dont elle est susceptible; si les cours de culture qui s'y sont faits ou qui ont
dû s'y faire, ont été aussi profitables qu'on avoit droit de l'attendre; s'il en est sorti de
meilleurs fruits qu'ailleurs; si elle a enrichi le sol de la France, en lui fournissant dos
arbres plus parfaits, des jardiniers plus instruits, etc., etc.