T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
les feuilles (jui le couvrent, pom* que le soleil perfectionne ses sucs, et
lui procure luje belle couleur. De l'eau répandue dessus en pluie avant
(jue les rayons du soleil le frap])enL, aïlendril sa peau, el le prépare k
recevoir cette couleur qui le rend agréable à la vue.
Les fuuiiers et autres engrais augmentent la vigueiu' et la fécondité de
la vigne, mais c'est ordinairement au préjudice de la qualité du fruit.
11 vaui beaucoup mieux, tous les deux ou trois ans, enlever la portion
de terre usée au pied de chaque cep, et lui en sidjstituer de la neuve.
Tout le monde sait (|ue les reseaux et les sacs de papier ou do toile de
crin , défendent les raisins des oiseaux et des mouches.
T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S,
quelques personnes. Elles pendent les gi-appes par le bout opposé à la
queue, afin que les grains s'écartent et ne puissent se pourrir les uns les
autres. D'autres l'ois elles couvrent une tablette de la fruiterie de sciiu'c
de bois bien fine et bien sèche, mettent dessus un lit de raisin qu'elles
recouvrent d'iuie boinie épaisseur de cette même scim-e, en ayant soin
de rinsiiuier entre les grains. Ou bien elles emplissent des barriques en
y mettant altei'nativemcnt un lit de sciure et un lit de raisin.
NOILS sortirions des bornes de notre ouvrage si nous nous étendions
davantage siu- ces généralités j c'est pourquoi nous passons aux descriptions
des mcilleui'cs espèces de raisins.
U S A G E S E T P R O P R I É T É S.
Les feuilles de la vigne sont astringentes et boimes pour arrêter la
dyssenterie. Quekjues modernes font séclu'r ces feuilles à l'ombre, les réduisent
en ])oudre el les donnent au poids de 5 grammes 824 milligraunnes
( I gros) pour la dyssenterie^ mais ils préfèrent le muscat. Une [)incée de
cette poudre, [)ri.se dans un bouillon , modère les pertes des femmes.
Le suc de la vigne (jtii coule au printems est délersif et j)ropre pom*
guérir les dartres et les démangeaisons de la peau. Le verjus tempère
l'ardeur de l'estomac, arrête le coiu's-de-ventre bilieux et rétablit l'appétit.
La cendre de sarment, passée au tamis, bouillie ensuite dans du vin
blanc, dans lequel on irejnpe ties serviettes qu'on a])plique sm- les parties
afQigces d'érysi[)èle, les guérit en peu de tems.
fjps raisins se mangent cruds ; ({uehjues-uns glacés de sucre lorsqu'ils
ne sont pas parfaitement mûrs-, d'aulrcs confits au sucre , au vinaigre, à
l'eau'de-vie-, (fautres secs: ceux-ci nous sont envoyés des climats plius
méridionaux. O u x «ju'on mange cruds, ne doivent être cueillis <jue dans
leur parfaite maturité ^ ceux qu'on veut garder poiu-, l'arrière-saison, se
cueillent un peu pluUjt, par un lems beau et sec. On les suspend
à découvert ou dans des sacs de j)apier dans une bonne fruiterie, ou
autre lieu bien fenné, à l'abri de la gelée. On les visite souvent pour ôter
les grains (jui se pouriMssent. Avec quel(jues précautions on en conserve
souvent jusqu'en mai. Il y a encore plusieurs moyens employés [)ar