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T R A r r É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
r e i n , composées d'une tunique extérieure coriace, d'une autre tunique
iniérieure membraneuse, ayant un chalaza jaunâtre au sommet, et d'un
cnibryon à deux lobes ovales, à radicule com-le et supérieure.
C U L T U R E , U S A G E S E T P R O P R I É T É S.
Tous les fraisiers connus jusqu'à ce jotu" se cultivent en pleine
t e r r e , et supportent iusément les diverses températures du climat de
Paris. Ils se midtiplient par les graines, par les coulans et par les éclats
enracinés.
Par les graines. 11 faut choisir les plus belles fraises de l'cspcce que
Toit veut multiplier, les laisser bien m û r i r 5ur pied, ensuite les c u e i l l i r , et
les mettre dans un vase où oîi les écrasera dans une petite quantité d'eau
pour en détaclier les graines que Ton fera sécher à l ' o m b r e , et que l'on
conservera jusqu'au prnjlems. Alors on laboure et on ameublit bien un
petit bout de planche, on le passe au rateau et on lui donne une bonne
mouillure; ensuite on v s è m e la graine qui devra être aussitôt recouverte
de I millimètre ou i millimètres au plus ( ^ l i g o u i Hg. ) de terreau fin
que l'on saupoudrera dessus avec un tamis de crin. Ce terreau se liant
promptcmcnt à la terre humide, presse les graines de toutes parts, et
favorise ainsi leur gemiinaiion. On couvre la planche avec un paillasson
o u avec de la l i t i è r e , et on mouille de tems en lems pour enti-etenir l'huluidité.
Quinze jours après, les fraisiers doivent paroître^ alors on
donne un peu [)lus d'air en éloignant le paillasson du sol, ou en le
dressant du côté du soleil pour garantir le jeune plant de l'ardeui' de ses
rayons.
Si l'on n'avoit que très-peu de graines, il vaudroit mieux les semer
de la même manière dans un pot, (jue l'on ticndroit à une lunniditc
douce, et dont ou couvriroit la terre de mousse pour mieux favoriser
la germination; mais de quelfjue manière (jue l'on sème, il est trèsimportant
tic ne pas laisser sécher la terre, et .sur-tout de ne ])as la
laisser s'échauffer par les rayons ilu soleil, si on n'a pn rcmpècher do
s é c h e r : dans le premier cas, les graines ne leveroient pas, ou ne Icvcroient
que l'année suivante, et dans le second, elles seroient perdues
sans ressom'ce.
T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Quand les fraisiers sont levés, on les sarcle, on les mouille légèrement
et souvent. S'ils ont cinq à six feuilles à la mi-octobre, on les
repique en pépinière à 1 6 ou 18 centimètres ( 6 po. ) de distance les
uns des autres, ou bien, ce qui pourtant n'est pas la meilleure manière,
on forme de petites touffes de trois ou quatre pieds, ([ue l'on espace
de 34 ^ centimètres ( 8 à 9 po. )• Quelquefois le plant n'est pas assez
fort pour être repiqué en automne; alors on le laisse en place jusqu'au
printems suivant. Dans tous les cas, il doit avoir deux années de végétation
avant que d'être mis en place, parce qu'il lui faut cet âge au
moins pour être en état de f r u c t i f i e r : plusieurs pieds ne fructifient même
qu'à la troisième ou quatrième année. Tant que les jeunes fraisiers sont
en pépinière, il faut les sarcler, b i n e r , arroser convenablement, et supprimer
les coulans qu'ils pourroient produire.
Par les coulans. On sait qu'à l'exception d'une seule espèce, tous
les fraisiers produisent des coulans ou filets qui sortent des aisselles des
plus jeunes f e u i l l e s , s'étendent en tous sens sur la terre, j)roduiscnt
de distance en distance de nouvelles plantes qui s'enracinent au lieu
où elles touchent la terre, et multiplient ainsi leur espèce à l'infini.
Quand on est dans l'inlention de former u n nouveau plant de fraisiers,
au moyen de ces coulans, il f a u t , lorscjue la végétation commence
à se r a l e n t i r , en supprimer les plus foibles, n'en conserver sur chaque
pied que quatre à six des plus f o r t s , et les pincer à trois oeilletons;
ensuite , pour favoriser et hâter la croissance de ces oeilletons ou
jeunes pieds, on les enfoncera un peu en terre, ou on en couvrira
leur base en les buttant légèrement. A l'automne on repiquera ces
nouvelles plantes en pépinière, et on les traitera comme celles provenues
de graines.
Par les éclats. Aucune plante ne reprend plus facilement de bouture
que les tiges éclatées des fraisiers ; mais pour en assurer encore plus le
succès, on transforme, pom- ainsi d i r e , ces tiges en marcottes en les
rechaussant avec de la bonne terre bien m e u b l e , ou en les buttant simplement
avec celle qui les entoure. Si l'on fait cette opération au printems,
ou en été, les tiges seront garnies de nombreuses racines à
l'automne ; elles pouiTont é l r e séparées de la vieille souche et replantées
de suite en place sans avoir été mises en pépinière.
tfi
riSiÉi