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T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Les premiers fruits sont d'une grosseur extraordinaire, irréguliers,
ordinairement comme formés de plusieurs fraises reunies en une
seule, et dont les extrémités seroient restées libres. Quelques-uns
sont larges, comprimés, anguleux ou diversement figiu'és; mais toutes
ces formes bisarres , produites par un excès de nourriture et de
v i g u e u r , s'affoiblissent par degrés, et les fruits qui viennent dans
l'arrière-saison sont réguliers et moins volumineux que les premiers,
quoique toujours plus gros que ceux du fraisier des bois.
C'est une chose digne de remarque, que les feuilles, les hampes
et les fleurs de celte plante, soient tout au plus une ou deux fois
plus grandes que celles du fraisier des b o i s , tandis que ses fruits
sont huit ou dix fois plus gros; M. Dachesne dit même qu'ils le
sont de quinze à vingt fois.
On cueille des frai.ses sur ce fraisier pendant tout le courant de
j u i n , même jusqu'à la mi-juillet, s'il survient des pluies assez abondantes
pour renouveler et prolonger sa vigueur ; elles ont le
p a r f um de celles des bois, mais plus foible en raison inverse de
leur grosseur.
Nous avons cru nécessaire d'en donner deux dessins 5 l'un A, le
représente avec ses premiers f r u i t s , et l'autre avec ses derniers.
H I S T O I R E E T C U L T U R E .
Une obscurité profonde nous dérobe l'origine du fraisier de
M o n t r e u i l , et ne nous laisse que des conjectures vagues et incertaines
sur les circonstances de sa naissance. Nous ignorons à quelle
époque l'art ou le hasard nous a enrichis de cette plante intéressante;
mais nous savons (|ue nous ne la conservons que par une culture
extrêmement soignée, et <{n'abandonnée à elle-même, elle perd de
son caractère au point de ne pouvoir presque plus se distinguer
du fraisier des bois.
D'après cette dernière considération jointe à l'analyse de toutes
les parties du fraisier de Montreuil, l'opinion la jjlus générale et
Jàl
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