T R A I T É DKS ARBRES l' R U l T U i r v S.
C'est vers la fin do décembre qu'on reçoit à Paris les oranges du
Portugal et de l'Italie, et il s'en trouve à pean mince et à peau épaisse,
à chair rouge et à cliair jaime dans les deux pays.
A Saint-Domingnc ou cullive ausii des oranges à peau mince et à peau
épaisse; mais on n'attend pas pour les cueillir qu'elles soient jaunes
connue celles qu'on nous vend à Paris : ou les cueille dès qu'elles commencent
à prendre nue légère teinte de jaune ; alors elles sont parfaites
et infiniment meilleures que toutes celles d'Europe.
Il y a encore à Saint-Douiiugue Vorangc des lois; elle est plus grosse,
plus jaune et Lcaueoup moins unie que les autres : son écorce est aussi
beaucoup plus épaisse; sa pul|)e a beaucoup de jus, qui est moins fin et
moins sucré (lUC celui de l'orange douce, mais il a un parfum partieulicr
que nous uc pouvons définir. Un colon nous en donnoit à manger
quand nous avions la fièvre, et il nous assuroit qu'elles conveuoient bien
mieux à notre état que les autres oranges.
T R A I T É DES ARBRES FRUITIERS.
ARBOUSIER.
A R B U Ï U S . L.R,.
GE:JRE de la famille des bruyères, composé de quelques grands et petits
arbrisseaux, à feuilles alternes, à Heurs en grappe, et dont le caractère
commun est d'avoir :
1." Un calice très-petit, persistant, à cinq divisions ovalesj
2.® Une corolle monopélale, ovale, ventrue à la base, rétrccic vers
le sommet, velue en dedans, terminée par un iimbe court, à cinq divisions
roulées en dehors;
5.® Dix étamines, plus courtes que la corolle, et insérées à sa hase par
un pied ti'ès-menu : elles ont le lilet arqué, épaissi en massue à la base,
velu dans presque toute sa longueur, aplati et rétréci vers l'extrémité5
l'anthère pendante, ovale, bilobée, biloculaire, s'ouvranl auprès de son
insertion au fdet, munie vers cet endroit de deux cornes divergentes,
aiguës, et au bout opposé d'un aj)pendice conique, plus gros et plus
court que les cornes ;
4.° Un germe libre, ovale, granuleux, entouré à la base d'une grosse
glande, surmonté d'un style droit, presque cylindrique, de la hauteur
de la corolle, et terminé en stigmate formant une tête aplatie, à cinq
lobes arrondis.
Le fruit est une baie globuleuse, charnue, hérissée de pointes molles,
divisée en cinq loges polysperraes. Les grahies se trouvent attachées à l'axe
central; elles sont oblongues, un jieu arquées, comprimées ou le plus
souvent triangulaires, et n'ont (pi'une mince membrane cendrée, qui recou\
Te un grand périsperme hlanc, charnu, au centre duquel est un
embryon droit, également blanc, ayant deux cotvlédons ovales, convexes
en dehors, plans en dedans, et une radicule longue, subulée.
dirigée vers l'ombilic de la graine.