C U L T U R E ET U S A G E.
Les grenadiers sont originaires d'Italie, d'Espagne et de Porlugal. Une
seule espèce, le gi-ciiadicr nain, croît aux Aniilles, selon Linné. Ce sont
des arbrisseaux qui ne peuvent supporter la rigueur de nos hivers. Les
uns à fleurs doubles, à ileurs jaunes, se cultivent en caisse, et se
rentrent l'hiver dans l'orangerie5 les autres à fleui's simples, destinés à
produire du fruit, se plantent au pied d'un mur, au midi, et se
cultivent en espalier, aux environs de Paris, où il faut encore les couvrir
de paille tous les hivers. La lerre sèche et chaude est celle qui leiu*
convient le mieux. Les grenadiers ne veulent pas être tailles, parce
que les fleurs naissant toutes à rexlrcmité des branches de la pousse
précédente, on n'obiiendroit jamais ni fleurs ni fruits, si on coupoit
le sommet de ces branches, comme dans k plupart des arbres à qui
cette opération est avantageuse. Il suffit de retrancher le bois mort ou
inutile, et d'attacher au treillage les rameaux que l'on doit conserver.
Le grenadier se multiplie facilement par les drageons enracinés
qu'il pousse du pied, et par des marcottes qu'on y fait. Dans le midi
de la France, cet arbrisseau forme des haies d'une boiuie défense, par
les éphies dont ses branches latérales sont amiées.
En médecine, les fleurs du gi-enadier se nomment halaustes, et
Técorce de son fruit s'appelle vialicoriitm. On les emploie avec succès
dans le cours de ventre, la dyssenterie et les pertes de sang. Les fleurs
s'ordonnent par pincée, en infusionj lecorce se met en poudre, et se
prend en décoction. On prépare avec le suc de grenade un sirop excellent
pour appaiser l'ardeur de la soif dans les fièvres continues : il adoucît la
bile et les iimneurs acres par son agréable acidité. Les graines sont
astringentes comme l'écorce du fruit, et sont employées pour arrêter
les goiiorrhées. Dans les usages de la médecine, on préfère les grenades
aigres à celles qui sont douces.
m