que dans les pays plus chauds que Paris, le soleil les colore en rose plus
ou moins foncé : elles ont l'iiitérieur velu et les anthères rouges.
Le fruit est pendant, globuleux, un peu déprimé à la base et au
sommet, du diamètre de 2 à 3 ccnlimètres (9 à 1 2 lignes), hérissé de
pointes mousses, rudes, inégales, la plupart lalllccs en tete <le diamant.
Il passe du vert au jaune, et du jaune à un très-beau rouge dans la
maturité.
Sa chair est jaune, molle, un peu fade sous notre climat.
Les cloisons des loges, n'ayant pas de consistance, sont ordinairement
détruites au tems de la maturité, et les graines, qui sont petites et peu
nombreuses, paroissent alors éparses ou nichées dans la pulpe.
Les pointes qui hérissent le fruit ont la base dure et pierreuse sous
les dents^ on peut l'en débarrasser très-aisément sans le diviser, et alors
il devient bien plus agréable à mangei'. Linné avoit dit que ces pointes
étoient produites par la proéminence des grames : Buccw,... tuherculis
seminum exasperaUe^ c'est une vieille erreur que M. De Candollc vient
de rajeunir dans la Flore françoise.
T/arbousier s'appelle j»lus vulgairement fraisier en arbre, à cause de
son fruit, que l'on appelle aussi plutôt fraise qu'arbouse. On ne le cultive
aux environs de Paris <ju'en caisse, que l'on rentre dans une serre
tempérée pendant l'hiver. Il supporte cependam plusicin-s degrés de froid;
et Duhamel dit qu'on en a conservé un en i)leine terre au Jardin du
Roi pendant dix à douze ans. Ce seroit un des plus beaux arbrisseaux
d'ornement pour nos jardins, si on pouvoit l'y naturaliser, c'est-à-dire,
si on pouvoit lui faire supporter sans abri les gelées de nos hivers. Ce
ne seroit qu'en semant plusieurs générations de graines récoltées dans
notre pays qu'on parviendroit à ce résullat^ car les marcottes, les drageons
et les éclats, ordinairement employés à sa multiplication, n'ont
jamais contribué d'une manière apparente à la naturali.-,ation d'aucune
plante. Au reste, l'arJjousier aime la terre de bruyère et beaucoup d'eau.
Les arbouses cpie Ton mange à Paris, sont Ihdes et, dit-on, indigestes;
mais d n'est pas douteux ([u'clles ne j)uissent devenir plus succulentes