T R A I T E D E S A R B R E S F R U I T I E R S,
viennent de naiirc ii son exlvcmité se traitent conmie ceux d'un cep
destiné à s'etendre snr le bns d'un espalier. Au mois de levrier suivant,
nous ne ronscrvons quo deux bourgeons ([uo nous taillons en coimsons
do deux yeux cliaeiui. An mois de juin, ces quatre yeux doivent avoir
produit quatre bourgeons (|ue nous conservons et (jui seront palisses
quand il sera nécessaire 5 et s'il est sorti du cep quelques bom'geons, Ils
sont supprimés. Au mois de février suivant, si les (|uatre boux'geons sont
assez vigoureux pour faire espérer quelque f r u i t , nous taillons en courson
celui qui est placé le plus bas sur chaque com'son de lannée précédente,
et le j'Ius haut en plaie de quatre yeux , ce qui donnera deux coursons
et deux [)laies. Si au contraire les bourgeons sont l'oibles nous ne
conservons sur chaque com'sou (jue le plus fort et le mieux placé ,
préférant toujours le plus bas, ])ourvn (pfil ne soit pas le plus foible,
et nous le taillons en courson. Au mois de juin nous faisons réboui'geonnement
nécessaire, et ensuite les palissages. Au mois île février suivant,
si les boiu'geons ont rempli leur destination , ils ont chacun deux bons
bourgeons, dont nous taillons le plus bas en coiu'son et l'autre en
plaie. Les plaies de la dernière taille doivent avoir cliacune quatre
boiu-geons (pie nous irailons suivant leur force, i". S'ils soiU tous
foibles , nous ravalons la plaie sur le plus bas dont nous faisons mi
courson, ou nous supprimons entièrement la plaie. 3". S'ils sont de
force moYcnne , nous ravalons la ])laie siu- les deux plus bas, ou nous
choisissons les deux jihus foi'ts pour tailler le j)lus bas en courson , et
l'autre eu j)laic. 5". Enfin , s'ils sont très-forts , nous faisons un courson
du [>lus bas et nous taillons les autres en plaies; en supposant qu'il v
ait assez de place pour palisser tous les bourgeons (jui ualiront de ce grand
nombre de plaies. Car il vaut mieux décharger la vigne, en retranchant
beaucoup de bourgeons, <pie de l'exposer à la confusion et à l'étiolement,
en lui laissant ti'op de bois. Telle est à-peu-près toute l'opération de la
taille de la vigne, dans laquelle les fautes sont de j)eu de conséquence
et faciles réparer, ^ous ajouterons seulement la remai-quc suivante.
Oti ne peut tailler autant de l>oiu''geons sur »m cep de vigne attaché ii
un échalas, que sur uii cep en es])aiier ou en contrespalier^ la raison
en est évidente. Ordinairement on ne lui laisse que deux coursons et
deux j)!aics , et à la taille suivante, on supprime les deux plaies en
rabattant les branches d'où elles sortent sur les comvsons, en cas que
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ceux-ci aient produit chacun deux bons bourgeons : de sorte qu'on ne.
taille jamais que (piatie boiu-gcons. Si cependaiU le cep est d'une vigueutextraordinaire,
on peut y laisser deux coursons ei trois plaies, ou donner
jtLS(;ua six ou sept yeux aux deux plaies, sauf îi les soutenir avec des
échalas. Par ce moyen, le cep est enireienu bas pendant longtems,
puisqu'il ne selèvc chaque année que de deux yeux. El Iors<[u'eni!n il
devient trop haut, on couche une marcotte pom- le remplacer, ou
bien on profite de ([uehjue boiugeon vigoureux sorti du vieux bois
ou du tronc , «pie Ton taille d'abord en courson, et (|u'ou forme pour
rajeunir le cep qu'on rabat dessiLS, lors<]u'il est en rap[)ort et en état de
le renouveller. Les branches de cep d'espalier et de contrespalier, trop
vieilles, usées, cndoimnagées par quelques maladies ou accutens, se
renouvellent de la même façon.
A la fin de mai ou au conunencement de juin, on ébourgeonne tous
les nouveaux jets de faux bois, à moins qu'il ne convienne d'en ménager
(juehpies-uns pour ren)j)lir un vuide, ou succéder à des branches qu'il
faudroit bieiuôt retrancher.
Au mois de juillet, ou fait une nouvelle revue pour ébom-geonner les
pousses de faux bois, s'il s'en est encore dévelo[)pé (juelques-unes. En
même tems on retranche une bonne partie de ces petits bourgeons (pii
sortent de l'aisselle des feuilles^ et si les bourgeons (pii portent des grappes
sont foibles ou de force médiocre, il est bon de les ravaler sur la plus haïUe
de leius grappes. Ces retranchemens préservent la vigne de la confusion
et de la dissipation de sa sève (jui sera mieux employée à nourrir abondamment
le fruit et les bons bourgeons, qu'à fortifier des branches iruitiles.
Mais il faut ménager assez de bourgeons et de feuilles pour délendre du
soleil les grappes ([u'il n'est j)as encore tems de découvrir. Les bourgeons
conservés doivent être palissés plasicm's fois pendant l'été, à mesure (ju'ils
s'alongent.
En août et septembre, il est très-utile, et même nécessaire, s'il survient
des séchere.sses, de jetter de tems en tems un arrosoir d'eau au pied de
chaque cep de vigne : le fruit profite et se nomTit mieux.
Enfin, quand le raisin approche de sa maturité, il faut retrancher