
6 L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E, Scc. Liv. I.
on remarqua que la bague où fon image étoit repréfentée, tomba d’elle même
d’un de fes doigts. Moreftel croit qu’on ôtoit les bagues à ceux qui venoienc
de mourir, de peur que les Tollinffores ouceux qui avoient foin de laver &
de préparer le corps ne s’en faififfent ; ce qui donne lieu de le croire, eft
que lorfqu’on alloit porter le corps furie bûcher on lui rcmettoit cet anneau.
III. La parenté & les voifins s’affembloient autour du corps, & plufieurs
crioient à haute voix en prononçant le nom du défunt pour le faire revenir
a lu i, fi 1 ame n’étoit pas encore fortie. On fait encore aujourd’hui la même
chofeau Papelorfqu’il vient d’expirer, en l’appellant du nom.qu’il portoit
avant là promotion au Pontificat. La coutume de laver le corps des morts,
& de les oindre de parfums, c'toit établie-chez les Grecs, chez les Romains &
chez plufieurs autres nations. On y emploioit l’eau chaude, apparemment
pour faire revenir celui qu’on lavoit, s’il n’étoit pas encore expire.
1 V. Ces précautions étoient d’autant plus neceffaires, que ce corps devoir
dans peu être porté furie bûcher : car comme dit Pline, Cælius Tubero qui
avoir été Préteur, revint fur le bûcher, & fut apporté vivant dans fa maifon.
Il fut plus heureux qu’Aviola homme Confulaire, qui n’aiant donné des marques
de vie que lorlque le bûcher fut allumé, & que la violence du feu l’eut
fait revenir, ne put être fauvé ; & quelque diligence qu’on put faire, il fut
brûlé tout vif. La même chofe arriva à Lucius Lamia félon Pline. Ceci paroit
fùrprenant, furtout fi on avoir lailfé les morts fept jours à la maifon avant que
d’être apportez au bûcher, comme on faifoit ordinairement. Cela devoit
donner en ce tems là une grande attention aux parens des défunts, & les porter
a différer le convoi le plus qu’ils pourroient. Cependant l’hiltoir.e nous
fournit bien des cas femblables. Au tems, dit Varron, que vingt hommes
établis pour diviferles terres de Capoue étoient occupez à cette fonélion
un homme qu’on portoit en terre, s’en revint de fon pied à la maifon.
Dans ces cas tragiques malheur à ceux que les parens aimoient moins
que leur héritage. Sur quoi Apulée raporte une hiftoire qu’il ne ferapashors
de propos de mettre ici.
V. Afclepiade qui après Hippocrate excelloit pardeffus tous les médecins
fut le premier qui donna le vin pour remede aux malades-, la grande con-
noiffance qu’il avoit des differentes qualitez du pouls faifoit qu’il le donnoit à
propos, & feulement à ceux quipouvoient en tirer du fecours. Un jour qu’il * V.
mortis hac habuit î annulus in quo imago ipfius fculpta
trat, ƒponte de digit o lap fus eft. Putat Moreftellus 1. i.
c. 4. iaeo fortafle detraétos annulos fui (Te , nein pol-
lin&orum manus pervenirent : nam herum annuli de-
fun <5to reddebanrur & cum cadavere comburebantur.
I I I . Parentes , cognati vicinique circa corpus de-
fun cli conveniebant : plurimique alta voce clamabant
defundfci nomen proferentes j ut fi anima nondum
exiflet, æger vitæ ligna daret. Qui mos hodieque ob-
fervatur circa fummum pontificem dcfiin&um, eo pro-
lato nomine, quo antequam in fummum pontificem
adlegeretur, appellabatur. Apud Græcos Romanofque
atque etiam apud plerafque nationeS mos erat corpora
defun 6torum lavandi & inungendi. Aquaveroca-
lida utebantur , ut fi nondum animam efflavilfet qui
credebatur mortuus, ad fenfum revocaretur.
IV. Quæcautio adm.odum necelfaria erat ; liquidem
ad rogum deferendum cadaver erat : nayn ■ ut ait
Plinius 7. j2. Ccelium Tube ronem pratura funttum a
rogo relatum Ade {[ala, Ruff us dr plerique tradunt. For-
tunatior certe fuit quam Aviola oonfulans, qui t ibidem
reference Plinio , in rogo revixit ; & quoniam
fubveniri non potuerat pravalente flarnma > vivas cre-
matus eft :fimtlis caufa in L. Lamia pratorio viro trad‘d
tur. Quod fane ftupendum ;j fi quidem cadavera ifta,
antequam ad rogum deducerentur}per dies feptem do-
mi lervata fuerinc, ut fieri folebat. Huiufmodf cafus
apud defunéti çognatos magnam folicitudinem parère
poterant, cofque ad funeris elationem protrahendara
inducere ; liquidem Varro, referente ibidem Plinio,
auElor eft viginti viris agros dividentibus Capua, quern-
dam qui efferretur feretro, domnm remeaffe pedibus.
In hujulmodi tragicis eventibus in magno infortu-
nio verfabantur i i , quos cognati minus , quam hereditärem
diligerent : qua de re hiftoriam atert Apu-
leius 1. 4. Floridorum , hue referendam.
V. Afclepiades ille interpracipuos medicorum ,fi urntm
Hippo erat em excipias , cateris princeps, primus etiam
vino opitulari agris reperit : fed dando fcilicet in tempore
, cujus rei obfervationem probe callebat, ut qui ai.
ligentijßme animadverteret venarum pulfus inconditos
v d pravaros (fiej. Is igitur ff um fon t in civitatcm fefe