
4fi L’A N T I Q U 1 T E' E X P LI QU U E , &c. Li v. II.
elles difoierit & fiifoient plus de chofes pour marquer une grande affliction, die
Horace, que ne font ceux qui font touchez d’une véritable douleur. Celle-ci
-eft aime, & affez femblable à celle que nous avons vue à la fécondé planche.
Devant elle on voit fur un tronc d'arbre une ume cinéraire de la même forme
que phifieurs de celles que nous verrons plus bas. Beger met fans aucun doute
•cette femme pour une de ces pleureufes à gages : mais j e ne vois pas qu’il foit
•bien certain que tant celle-ci quune autre que nous avons vue ci-devant,
foient de ces .pleureufes a gages. Lune & f autre pleurent devant une urne 5
c ’eft ce quefaîfoientles parentes ; c’efl: ce que failbient auffi les pleureufes à
gages : comment diitingufer une femme qui pleure dans l’afflidtion, d'une autre
qui pleure par metier ; D ailleurs les pleureufes à gages pleuroient principalement
dans les convois & dans les pompes funèbres :aulieu que celles-ci pleurent
à~ lecart devant les urnes : ce qui lehible mieux convenir à des parentes
qu a des pleureufes'à gages. -
IV. Auprès dè cette pleureufe on voit dès columbaria donnez par Spon , où •
1 on peut remarquer la forme des niches, des trous profonds dans ces niches,
& de quelques vafes cinéraires , qu on voit tout entiers, fèmblables àceuxque -
nous verrons dans une autre planche.
M. Fabreti donne la forme d’autres columbaria trouvez en la voie Aurelienne: ;
ils font à côté d’un efcalier où l’on remarque dix niches, dans lefquelles étoient
quarante urnes cinéraires , quatre à chacune. Ces Columbaria appartenoient
a la famille Cæcilia. Nous donnons ici la forme un peü plus grande de l une des ■'
niches, afin qu’on puifle voir comment les quatre urnes cinéraires y étoient
placées. M. Fabreti dit qu il a vu deux de ces columbaria où chaque niche avoit
quatre urnes : c’étoit fans doute pour quelque famille nombreufe. Ges o/A ou
urnes etoient fouvent tellement ajuftées dans leurs trous, qu’on ne pouvoir
les ôter de là, ni les tranfporter ailleurs. En certaines niches il y en avoir quatre
; en d autres il n y en avoir que deux, & quelquefois une feulement, comme
on a pu voir dans celles de Spon. Les columbaria fuivans repréfentez de deux
cotez, ont beaucoup plus de niches que les précedens, & chaque niche a deux
urnes. Ces columbaria prenoient auflî leurs noms des ollæ ou des- urnes qui y
étoient placées , & s’appelloient oüana.
Ce qu on appelloit obrendaria ou obrendaria wafa , étoierîî: de grands vafes
pour les os des défunts. Nous ne trouvons ce mot que dans les inferiptions :
exhiberc, Iacrymafque ubertim profundere folebanty
Qua condntté plorant in funere, dicnnt
E t fdciunt prope plura dolen tibtu ex animo.
U t ait iifdem pene verbis Horatius de Art. Poet.
Hæc vero fedet, nee abfimilis ei eft quam fupra vidimus
in fecunda tabula. Ante illam in trunco arboris
urna cineraria vifitur eadem forma qua ex iis multæ
uas infra confpiciemus.Hancmulierem omnino præ-
cam elfe dicit Begerus j verum an præfica fît turn
hæc turn ilia quam fupra vidimus, non ufque adeo
certum eft : hæ ante lirnam plorant j id cognatæ ex
animo, id præficæ lucri caufa præftabant : quomodo
autemdiftinguas vere lugentem ab ea quæ fimulatum
dolorem præ fe fert? Prætereaque præncæ in coetu &
in funebri pompa maxime lugebant -, hæ autem folita-
riæ lugent,quoa cognatis maxime competere credatur.
IV. Propter illam plorantem mulierem columbaria
exhibentur a Sponio data , ubi apfidularum feu
.thecarum formam obferves , neenon foraminum ubi
inferebantur ollæ, & aliquot vafa cineraria quæinte-
gra repræfentantur, ejufdem dreiter formæ quam infra
in alia tabuk confpiciemus.
Fabrettus alia columbaria exhibet quæ in via Aurelia
reperta funt j ea ad latus fcalæ cujufpiam pofita
funt, ubi decem apfidulæ vifuntur, in quibus erant
quadraginta oftæ five urnæ cinerariæ , quaternæ videlicet
in fingulis. Hæc vero columbaria ad Cæciliam
gentem pertinebant. Apfîdülam vero ünarn paulo ara-'
pliorem exhibemus , ut omnium"forma facilius intel-
ligatur, quomodo fcilicet quatuor ollæ inibi locaren-
turatque infererentur. Teltificatur Fabrettus fe duo
columbaria vidifle ubi in fingulis apfidulis quatuor
erant ollæ, pro numerofa videlicet familia ; quæ ollæ'
ita firmiter infertæ plerumque erant, ut non poftent
avelli neque -alio transferri. In quibufdam, ut dixi-
mus, apfidulis quatuor ollæ five urnæ cinerariæ erant
in aliis vero duæ tantum, in nonnullis una, ut obfer-
vari poteft in columbariis Sponii fupra. Columbaria
fequentia ex duobus latcribus repræfentata, plures ha-
bent apfidulas quam cæteta omnia, in fingulifque apfidulis
duæ funt ollæ. Columbaria porro ab oil is ali—
quando Ollaria vocabantur.
Ea quæ obrendaria vocabant, majora erant vafà pro
oftibus defunétorum reponendis. Hæc autem vox ia