
soS L 'A N T IQ U IT E ' E X P L IQ U E E , &c. Liv. III.
vée eft reliée dans la cour du Palais des Confervateurs.
Quoique ce foit un auteur du tems qui ne rapporce que ce qui fe paffoit
devant les yeux, & malgré toutes les particularitez qu’il ajoute, & qui fem-
blent faire foi de fa fincerité, je ne fai fi l’on ajoutera foi à fon témoignage
fur une choie fi extraordinaire & fi inouie.
III. Un fait à peu prés femblable fe trouve dans les Mémoires deFlami-
nius Vacca imprimez dans notre Journal d’Italie, mais il n’ell ni h clair ni li
détaillé que le precedent. Voici comme il s’explique :
„ Sur les dernieres années de Paul troifiéme on trouva aux fondemens de
» l’Eglife de S. Pierre du Vatican une grande tombe de marbre granité rouge
„ d’Egypte, qu’on voit aujourd’hui dans la vieille Eglife de S. Pierre proche
„ l’autel de la làinte Face. Dans cette tombe étoit une reine dont les vête-
„ mens étoient de fils d’or : dés quelle fut expolee à l’a ir, elle perdit fa forme
„ & fa beauté. On y trouva un grand nombre de pierreries & des perles, défi.
„ quelles le Pape Paul 111. fe fervit pour faire une couronne. C’étoit D. Jean
n Alberini qui avoir alors l’inlpeétion fur toutes ces ehofes, & qui fe trouva
« préfent à la découverte. Il garda pour lui quelques perles que le tems avoit
» o-âtées , en forte qu’elles fe feparoient en écailles comme un oignon. J’ai
s. appris tout ceci de mon pere , grand ami de Jean Alberini qui le lui
» avoit raconté.
On appelle ici cette femme une reine, fans aucune preuve qu’elle le fut ;
car il n’y avoit aucune inlcription qui en fit foi. Elle pouvoit aulfi-bien être
fille ou femme de quelque Sénateur. Il y en avoit à Rome qui étoient comparables
en richeffes aux rois & aux reines ; & le luxe y étoit fi grand félon Se-
neque , que les pendans-d’oreilles de certaines femmes valoient quelquefois
deux ou trois patrimoines.
marmoreus ubi fuerat reperta , cUmiffus efl in reclaufiro
di El or urn Conféru atorum.
Etfi is qui hæc fcripfit rem fuo tempore & fub
oculis geftam narret, etfi mulra minutatim reFerat,
quæ ejus di6tis fidem addere poflint ; nefcio an ci us
téftîmonium fit ad rem tam infolitam atque inaudi-
tam perfuadendam fads.
II I . In FlaminU Vaccæ fchedis , quas in Diario
noftro Italico edidimus , res cömmemoratur huic
aifinis ; licet non tanta accuratione & tam minutatim
recenfeatur ; en ejus verba latine converfa.
Poftremis Pauli tertii Papa annis y ut aliis n arrant i-
bus accept, détecta fuit in fundamentis fanEti Petri
Vaticani urna grandior five farcophagus ex marmore
granito rubro Z&gyptiaco , qui hodie vifiturjn veteri
fanEti Petri eccleßa prope alt are Val tus fanEti. Ibidem
jaeebat regma quadam, quafi rament is aureis veftita :
sum primum autem deri expofita fuit , & formant &
decus tot um amißt. Ibidem deprehen fa efl genmarum &
lapillorum copia ingens , que is Paulus tertius omanda
conficiendaque corona ufus eß. Erat tune prafeElus , loa-
rumque rerum curator magnißcus Joannes Alberinus s
qui prafens operi 3 margaritas aliquasfibi fcp ofuit at ate
nimia labefaEbatas, it aut infiar cape in pelliculas foU
verentur. Hac patre meo Joannis Alberiniamicifßmo
narrante did ici-
Mulier ilia hic regina dicitur elfe, fed ex leviffima
conjeétura, nulloque argumento, quandoquidem nulla
aderat inferiptio qua quænam & cujus conditions
effet edifeeretur. Poterat efle aut iixoraut filia Sena-
toris cujufpiatn Romani. Erant enim Romæ Senato-
res atque primarii virf, qui opibus, divitiis & magni-
ficentia reges ipfos atque reginas arquarent : hujuf-
modi erant Lucullus, Craffus & alii bene multi etiam
Imperatorum ævo. Luxus vero tantus erat tefte Seneca
, ut bina ternave patrimonia ex auribus mulie-
rum quar’umdam penderent.
S E P U L C R E S D E D IE Z S V B MSC1A. iof
C H A P I T R E V.
I. Sépulcres dedie%_ ou confierez^ fub afeia, fous lu hache. II. Explication dt
l'épitaphe d'Hylas. III. Tour quelle raifort on dédioit ces tombeaux
fous la hache.
I. T L eft tems de parler d’une particularité qu’on obferve dans certains an-
• Iciens tombeaux, principalement du côte de Lion & dans les Provinces
voifines,-dans le Dauphiné, dans la Savoie, dans le Piémont & dans le
Languedoc. On en a découvert même de femblables a Boulogne-, & entre les
tombeaux de Rome il s’en trouve un , & un autre a Maience. On voit dans
ces tombeaux une efpece de hache repréfentée avec l’infcription Sub a/cia
dedicavit, qui s’y trouve quelquefois au long, & quelquefois par les premie-
res lettres feulement S. A S. D. Il y a. a.uiïi des monumens ou la hache elt
mife fans que l’infcription en parle, comme eil celui de Rome dont nous ve-
nons de parler , & celui de Langres, qui paroit avoir été l.e deffus d’une tom- -
be où l’on voit la figure d’un homme .en demi relief. Ce deifus de tombe
eft caffé, & il ne refte plus de 1 homme que les jambes & les cuifles, 6c au
deffous des pieds la figure d’une hache ou doloire, qui eft un peu differente
des autres quant à la forme ; mais on remarque une fi grande variété dans ces
haches , que celle-ci peut être mife dans ce nombre, auffi bien que d autres
qui font prefque de la même façon.
11. Ces haches le tro u v en t fur un g ran d n om b re de monumens qu il feroit
tro p lo n g de rap p o rter -, je me co n ten te ra i d en m e ttre ici un d écouvert depuis
p e u , fur lequel b ien des gens fe font exercez : fans rejetter aucun des
fentimens rapportez dans les Journaux fur c e tte an tiq u a ille , je donnerai ici
mes conjeélures fur chacune de fes parties. L’infc ription eft figurée dans la
planche luivante d’après l’original : voici comme je crois qu il la faut lire to u t
au lo n g -.DisMambus, & mtmoria oeterne. Uylati fùo dymachero fiv e affidario.
Pugnavitfepties, rude donatus femel. Ermaïs çottjax conjugi karijfirno poni cura-
v i t , &>fub 1 1 1 dedicavit. C’cft à -d ire , -Aux dieux Mânes , & a la mémoire
éternelle. Ermaïs a fa it mettre cette épitaphe d fon tres-cher époux Hylas, qui
combattait avec deux épées eu courant dans un chariot. H a combattu Jèpt f o i s , Eÿ * I.
C A P U T V.
J . Septdcra Jit b afeia dedicata. I I . Explicdtio
epitaph U Jrlylatis. II J. Car fepulcrafub
afeia dedicarentur.
I . T N t b r epiraphia , quædam obfervantur ad-
JLmodum fingulatia, in iis maxime inferiptionibus
quæ Lugduni& in circumpofuisprovincnseruunrurâ
apud Infubres fcilicet & Allobiogas , in Sepci—
mania > imo eciam Bononiæ, quin & Romanam.
onam (unilem effert Gruterusp. D C X CV I I I. &,
Moguntinam aliam p. D L V I. In bis itaquefepul»
cris afeia quædam repiæfentatur , quæ.in epitaphio
memoratur his verbis yjnb afeia dedicavit, qua: verb^
£c plena integra que aliquando feribuntur *, aliquandp
etiam a primis folum literis defignantur S. AS. D.
Sunc etiam monumenta in quibus alcia fola confpici-
tur, licet in epitaphio non memoretur, ut ilia R om -
na de qua fupra *, atque etiam lapis ille Lmgonis repertus,
cujus fragmentum folum fupereft , in quo
crura viri cujufpiam vifuntur , & in ima parte alcia
qua: a exterarum forma paulura deflcdlic, fed funt
illte afeia: in variismonunlentisitadiffimiles & forma
difpares , ut ha:c eciam pro afeia haberi poffe videa-
tur , ut alia: ejufdem pene forms.
II. Afeia hujufmodi cum inferiprione in monu-
mentls bene multis comparer,qus longiusefTet refer re;
fed fads eric a paucis annis dereftam talem cum afeia
inferiptionem in medium adducere, in qua explican-
da multi dodti viri defudarunr, quorum explica-
tiones in diariis eruditorum inferts reperiuntur.
Quoniam autem adhuc fub judice lis eft ac nonnifi
conjetfturis poteft turn inferiptio te a explicari, tuna
caufa dici cur epitaphia ilia fub afeia dedicarentur a
nulla rejedta eorumqui jam fententiam dixere opinio-
ne , meam hie paucis expromam. Inferiptionem fic
legendam effe probabiliter puto : Dis Manibus ( f
memorise a tern a : Hylatifuo Dymachero five ajjjdf.no,
Pufnavit feptia > rude donatus femel- Ermais