
& 1’on difoit félon Arnobe que ceux qui font réduits à l’extrémité font fous
la tutelle de Noenia. Ces chanfons où l’on exprimoit la douleur des perfonnes
vivantes à la mort de leurs parens ou parentes , étoient ordinairement pleines
de niaiferies & de bagatelles ; c’eft ce qui a fait que nania efl fouvent
pris pour bagatelles dans les auteurs. Le nombre des joueurs de flûte devenant
trop grand, il fut ordonné dans la fuite qu’ils ne feroient pas plus de dix.
Outre ces joueurs de flûte , des baladins & des joueurs de. paffe-paffe mar-
choient devant le convoi ; ils danfoient & gefticuloient d’une maniéré à
faire rire. Il y a apparence que cela ne fe faifoit pas toujours ; Denys d Hali-
carnaffe dit que cela fe pratiquoit principalement aux funérailles des gens
aifèz & dont la vie avoir été heureufe. Dans les pompes funèbres on portoit
des flambeaux & des cierges, comme dit Seneque à la fin du livre de la brièveté
de la vie. Pour les funérailles des pauvres gens on ne portoit que des
chandelles.
c ra t, de qua dicebant fecundum Amobium 1. 4 In
tutela funt Naniæ, qui bus extrem* funt tempora. Can-
tilenæ ponro , queis exprimebatur viventium dolor de
abreptis morte- cognacis , ut plürimum nugis tricifque
refercæ erant : hincque factum ut namiæ pro nugis a
fcriptoribus frequenter ufurpentur. Cum autem adfu-
nera nimius in dies conflueret tibicinum numerus $
decretum fuit ne plus quam decem tibicines funeri-
bus adeffent. Præter tibicines, circulatores quoque ,
mirai atque fcurræ ante funus inçedebant j qui falta*
ïionibus & gefticulationibus rîfum movere ftudebant :
at id non fcmper faéfcum fuifle videtur, fed in ufu
erat in divitum exequiis. In illufirtum virorum funer't-
busa inquit Dionyfîus Halic. prater alias pompas 3
vUi & Satyricos , qui leElulum pretcedebant, & S sein-
nem faltatïonem faltabant, pracipue vero in fort un at 0-
rum virorum funeribus. In funereis pompis, ut ait Seneca
in fine libri de brevitate vire , faces atque cerel
geftabantur. In funere vero pauperura folis utebantur
candelis.
C H A P I T R E V.
1. Ceremonies aux convois des gens de qualité. 1 1. Habits de ceux qui afjiftoient
aux funérailles. I I I . Pleureujes 3 ceremonie de f i couper ou de s'arracher
les cheveux. 1 V. Autres marques de deuil.
L C ' I celui quon portoit au bûcher avoit été dans les charges, s’il s’étoit
fignalé à Iji guerre, & s’il avoit obtenu des couronnes & des récompen-
fes , on y portoit les marques de fes emplois, les prefens qu’il avoit reçus pour
fes belles aélions, ceux qu’il avoit reçus des villes, les étendarts & les dépouilles
qu’il avoit remportées fur les ennemis : on y portoit auflî fon vifage re-
préfenté en cire, & une longue fuite de fes ayeux & de fes parens re-
préfentez en bulles de cire fur dé grandes piques. On mettoit enfuite ces
images à Xatrium ou à la falle d’entrée. Quand c’étoient des Empereurs, on y
portoit encore les images & les fÿmboles des villes & des nations fubjuguées.
Quand le mort avoit commandé les armées, les légions affifloient aux funérailles,
tenant leurs armes renverfées, &le fer des piques en bas ; les li&eurs
renverfoient auflî leurs faifeeaux de verges. Les affranchis affifloient au convoi
, portant un voile blanc de laine fur la tête.
11. Les fils du défunt marchoient la tête voilée ; leurs filles y alloient nus
pieds & les cheveux épars. Les femmes alloient vêtues de blanc , fe conformant
en cela à leur parent mort. Cette coutume étoit auflî obfervée chez les
Grecs, où les hommes & les femmes qui alloient aux funérailles poftoient des
couronnes, quand la pompe funebre étoit pour des gens de qualité.
L habit noir etoit auflî ulîté à Rome pour les funérailles ; nous trouvons plu-
fîeurs partages dans les auteurs qui en font foi. Ces différences marquent que
les coutumes ont changé, & peutêtre varié dans le même tems & dans les
mêmes lieux. La même variété fe trouve dans les Auteurs Grecs.« Pourquoi«
efl-ce, dit Plutarque dans fes Queflions Romaines, que les femmes en deuil«
portent des habits & des rubans blancs ? Ell-ce à l’exemple des Mages,«
qui fe revêtent d’un habit clair & luifant pour l’oppofer à Pluton & aux tene- «
bres ? ou efl-ce pareeque les morts étant vêtus de blanc, on veut auflî que«
leurs parens foient habillez de la même couleur ? On met cet habit blanc fur«
C A P U T V.
I. Ritus in pompa funebri nobilium. I I . Vefles
eorum qui funeri intererant. I I I . Irafica ;
ritus capillos detondendi aut vellendi. I V \
VLlia luclus argumenta.
-1. Q I is qui efferebatur magiftratum quempiam
exercuiflet; fi ftrenue & preclare qusdam in
bello geffiffet; fi coronas & premia reportaviffet;
infignia magiftratus deferebantur; premia item gefta-
bantur, & munera a civitatibus accepta, vexilla atque
fpolia, qua: hoftibus eripuiffet. Ejus vultus cerea
larva reprefentabatur, longaque feries avorum ge-
ftabatur , quorum protoma: item cerea: oblongis im-
ponebantur haftis: ills vero imagines poftea in sdium
atrio locabantur. Cum defun&i Imperatores erant,
deferebatur etiam imagines urbium nationumque
fuba£tarum : fi is qui obierat dux exercitus buffet, funeri
aderant legiones inverfis armis , & baftarum fer-
yo ad terram converfo; lidtores quoque fafees inverterc
folebant : Iïbertï etiam in funere incedebant capitibus
laneo vélo obteébis.
Filii quoque ejus qui efferebatur,velato capite funeri
aderant > filis ejus nudis pedibus paflifque èapillis;
mulieres alba vefte incedebant, qua in re elato mor-
tuo fimiles. Hæc confuetudo apud Grecos etiam vi-
gebat, ubi viri feminæque funeribus aderant, coro-
nafque tunc geftabant, cum funerea pompa nobilium
virorum erat.
Veftis quoque atra Roms in funere ufurpata de-i
rehenditur, ut plurimis feriptorum teftimoniis pro^
atur : quæ diferimina fignificant magnam fuifle in
confuetudinibus varietatem & fortaffis eodem tempore
eodemque injloco j quæ item varietas in Scriptori-
bus Græcis occurrit.
Cur, inquit Plutarchus in quafi. Romanis , mulie*
res in Luftn vefles & vittas albas geflant ? Jîn exemple
Aîagorim , qui vefte clara fplendidaque [efe veflimt,
ut earn Plutoni atque tçnebris opponant : an vero quia
cum mortui alba vefte fint operti, ftmilis in Cognatis veftis
requiritur 1 Hujufmodi vefte mort nos induunt, cum.