
m L’A N T IQ U I T E ' EXPL IQUE'E, &c.Liv. III.
a reçu, une fois le prefent de la, baguette comme une marque d ’honneur. Sa
même époufè a dédié ce monument fin s la marque de la hache. Cette hache fc
voit repréfentée entre les dernietes paroles de l’c'pitaphe. Quant au mot Ey-
la ti, je ne doute point que cette lettre qui monte ainfi en forme de croix f
ne foit un T & un i , l’S qui fuit fera pour fùo. Nous trouvons ces deux lettres
T l exprimées par la même figure au mot .Neptis dans la planche 136. du
fécond tome de cet ouvrage. Hylati fu o , cette maniéré de parler eft frequente
dans les e'pitaphes.
DimacharoJïve ajftdario, nous liions dans d’autres inferiptions Ejfedarius
dymacherus : je ne doute pas ayx ajfdanus ne foit ici une corruption pour
ejjedarius. Ceux qui font accoutumez aux inlcriptions ne s’étonneront pas de
ce changement de voielles^ nous en trouvons beaucoup de femblables, Nep-
tnsus par exemple pour Neptunus -, ici même au mot dymacherus il y aunjy grec
pour un t. Effedarius dimachoerus étoit un homme qui dans les jeux publics
courant lut un char le battoic contre un autre avec deux épées : d’où il s’enfuit
api Effedarius dimacherus étoit une efpece de gladiateur. P. VII. veut dire,
fi je ne me trompe, qu’il a combattu fept fois. RV. I. lignifient peutêtre
rude donatus femel : je ne voudrois pourtant pas garantir cette derniere leçon.
On fait que quand les gladiateurs avoient bien fait leur devoir, on leur
faifoit prefent d’une baguette qui s’appelloit ra d is, & que dès là ils étoiënt
exemts de combattre dans les jeux publics : s’ils le failbient dans la fuite, ce
n’étoit que de leur propre mouvement & fans contrainte. Quelque périlleux
& quelque fanglant que fut ce jeu , plufieurs de ceux qui avoient été
ainfi délivrez fe louoient pour paroitre de nouveau fur l’arêne & y combattre.
La fin de l’infeription eft ; Ermaie conjux conjugi kariffimo poni curavit, & fub
afeia dedicawt. Ermaïs a fait pofer à fon tres-cber mari ce monument, & l’a
dédié fous la marque de la hache ou de la doloire : on y; voit en effet la figure
d’une doloire bien formée.
III. La queftion eft pourquoi mettoit-on cet infiniment, & pourquoi
dédioit-on ces monumens fous cet-te marque. Il eft très-difficile d’en découvrir
la véritable railôn : une loi des douze Tables d it, Rogum afeia ne p o lito ,
N e pajfer^pas la doloire fu r le bûcher pour le rendre uni. Mais ces loix des
douze Tables ne furent pas toujours obfervées- tout le monde en convient : je
ne vois pas que celle ci puiffe être d’un grand fecourspour l’explication de ce
monument. Tout le monde s’eft exercé lùr cela, & peutêtre pas un n’a touché * I.
jux conjugi kariffimo poni curavit, & fub afeia dedi-
cavit. Inter poftrema verba appingirar afeia. Quod
fpeftat ad vocem quam legi Hylati fuo s nihil dubii
eft liceram illam in crucis fimilitudfnem efformatamf
efle literas T & I. fie etfam in fecundotomo, tabula
13fi-, in voce Neptis -y T I eodem prorfus modo depin-
gitur. S yero fequens fuo exprimer , Hylati.fuo ; hic
modus lôquëhdi in epitaphiis non eft infolitus.
Dimacherofive ajfidario, in aliis inferiptionibus re-
perimüs efiedarium Dimacbarum, certumque videtur
hic affidario pro cfledario pofitum fuifle. Qui funt le-
gendis inferiptionibus aflueri , hanc vocalium muta-
tionem frequenrer occurrere non ignorant; fie Nepti-
nus pro Neptunus reperitur ; hic etiam Dymacherus
per y feribitur pro i. Eftedarius Dimachærusis erat,
ui in ludis publicis in efledi decurfione duobus gla-
iis cum alio pugnabar ; ideoque in gladiatorum numéro
cenfeb^tur. P. VI I . figniheat, ni fallor,
pugnavir fepfie s. R V. I. id eft fortaffe , rude donatut
femel, quarft ram en lectionem non ut certam proferre
aufim. Quando gladiatores ftrenuc rem geflerant,
rude donabantur , feu vlrga quæ rudis appcllabatur,
a quo tempore ab hujufmcdi certaminibus publiée
ineundis liberi erant, neque in ludis publicis iterum
cômparere tenebantur j h poftea pugnarenc , id arbi-
tratu fuo nullo cogence præftabant. Quantumvis au-
tem cruentus & periculdftis ille Iudus diet ; multi ex
ijs qui libertatemhujufmodi eranc confcquuti, mer-
cede çondu&i in arenam iterum defeendebant ibique
pugnabant. Finis inferiptionis eft,£rw//j conjux con■*
jugi kariffimo poni curavit, & fub afeia dedicavtt. Et
v-cre afeia probe delincata hic confpicirur.
II I. Quaeritur autem car hujufmodi inftrumen-
tum in monumentis fepulcralibus poneretur , & cur
fub hoc inftrumentoilladedicarentur. Hicopinionum
fadfca funt divorria: nec mirum, veram nempe hujufce
rei caufam attingere non ica facile fuerit. Lex duôde-
cim tabularum fie haber , Rogum afeia ne polito. Hæ
duodecim tabularum leges non femper obfervatæ
fucrunt : hac de re convenit inter omnes. Multi hic
quafi augurando fententiam dixere, nullufque fortafïc
rem acu tetigit. Ab omnibus autem exploditur opi-
D * ET' M EM O RIÆ/M
ÆTERNAE *HYLAÎS
Dï MACHERO^SIVE*
AS SIDARIO f P^VIRRV'I
ERMAIS'CON IVX f
CON ÎVGRÏ^RISSI MO
y^ET*m s t A S
T rc .yon.