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C H A P I T R E IX,
ƒ. Liqueurs iêf parfums qu'on mettait fa r le bûcher tÉ fa r les morts. 11. Oboles
mis dans la, bouche des morts pour le pajfuge de la barque de Caron. III. «Autres
' ceremonies. 1 V. On enfeweliJJ'oit plusieurs morts en même lieu après les batailles.
I. /'~ '\N verfoit fur le défunt du vin, du lait &c du miel, & l’on mettoit fur
bûcher des parfums & des liqueurs odoriférantes, de l’encens, du
cinnamome , des aromates & de 1 huile pour faire brûler plus vite. On don-
noit aux morts la potion qu’on appelloitmyrrhine, que quelques-uns croient
avoir été faite avec de la myrrhe ; d’autres dilent plus vraifemblablement que
c’étoit avec une forte de pierre précieufe qu’on appelloit munha , de laquelle
nous avons déjà parlé dans le troifiéme tome. Les Commentateurs fe donnent
la torture à expliquer ce que c’étoit que cette potion , & la grande diverfité
de fentimens ne lert qu’à montrer combien la chofe eft difficile à entendre.
Cette profufîon d’aromates, de liqueurs, de potions myrrhines , étoit de
grands frais , & c’eftpour cela qu’elle eft défendue par la loi des douze Tables.
Outre la raifon de la trop grande dépenfe, il y en avoit une autre, c’étoit
que ces liqueurs & ces parfums évaporez parle grand feu du bûcher exha-
loient une fumée & une odeur fi forte, qu’elle étouffok quelquefois lés per-
fonnes qui en approchoient de prés.
II. Après qu’on avoit oint le corps, on lui ouvroit les yeux qu’on avoir
fermez dès qu’il avoit rendu le dernier foupir : on lui mettoit une piece de
monnoie ou un obole dans la bouche, pour paier à Caron le paffagé de la
barque ; cette piece de monnoie s’appelloit chez les Grecs S'amx.r.On augmenta
depuis le prix du paffage, & l’on mettoit deux ou trois oboles. Cette
coutume paroit avoir été fort generale dans la Greée ; il n’y avoir que les
Hermoniens qui ne mettoient rien dans la bouche des défunts. Nous en trouvons
encore aujourd’hui dans la bouche des Mumies que l’on déterre tous
les jours en Egypte , comme nous dirons plus bas, quand nous parlerons des
funérailles des Egyptiens. C’étoient les plus proches parens du défunt qui mettoient
le feu au bûcher, & ils l’y mettoient tournez d’un autre côté, pour
s’ôter la vue d’un objet fi trifte.
c a P u T IX.
J. Liquores & aromata in -pytàm in cadaver
effuja. I I . Oboli in os defuncli induEii
ad Charonis naulum. I I I . A l i i ritus. 1 V .
F o jl flralia multi Jtmul humabantur.
I. Ç’U per corpus defun&i vinum, lac & me!in-
^fundebantur : pyraitem refpergebatur liquori
bus quibufdam prcciofls, dhnamomo, thurc , vino,
unguentis, omnique pigmentoïutri & aromatum généré.
Murrhata item potio mortuis dabatur ; qu* res
poftea Lege duodecima vêtira fuit. Quid effet illa-
murrhata potio, non convenit inter feriptores : alii
putant ex m - rrha faétam fuiffe ; alii fortaffe verifimi-
lius ex lapide preciofo detrito compofitam quæ gemma
Murrha vocabarur, dequa pluribusegimus tomo
tertio. Mire torquentur commentatores in ca expli—
canda re ; & fententiarum diverfitas , quam fit res
explicaru difficilis , abunde probat. Hac effufio aromatum
y liquorum, potionum myrrhatarum, magni
fumptuserac , qua de eau fa a legibus diibdecim Ta-
bularum prohibetur’’: nec ea folum prôhibendi caufa
fuerat > fed quia liquores oc aromata hujüfmodi igné
eremata ingenrem emittebant fumum odoremque gravi
(fimum , ira ut co ad fiancés qui propius accederenc
quandoque præfocarentur.
II. Poftquam corpusunxerant , oculos quos ftatim
â morte clauferantj turfus aperiebant- Monetam item
illi aut obolum in bs conjiciebant, ut Charonti naulum
folveret > quæ moneta apud Græcos vocabatur
Juta.*.». Exinde vero tranfims precium adauétum fuit,
ac duos rrefve obolos in ore defumSti ponebant. Qui
mos in Græcia géneralis fuiffe videtur, folique Her-
monienfes nullum naulum in mortuorum ore include-
bant : nummi hodieque aurei deprehenduntur in oie
Mumiarüm quas in Ægypto quotidic eruunjt, ut infra
dicemus cum de Ægyptiaco funere fermo oïic.Cogna-
ti ii qui defundto propinquiores natalibus crant, in
pyramignem immittebant j quod dum afferent, retro
vultum convcrtcbant, ne cam lugubrcmrem afpice-
rent.
B U C H E R : j. j
n 11 J- Quand le bûcher etoit allumé, on prioit les vents d’y fouffler pour
hâter 1 incendie. Cette coutume étoit chez les Grecs dès le tbms d’Hofnere, où
nous voions qu’Achille prie le vent du feptentrion & le zephir de fouffler dans
le feu pour confumer plus promptement le cadavre de Patrocle, & leur pro-
mec des îacrifices s ils exaucent la priere. Cette coutume pafTa des Grecs aux
Romains, comme la plùpart des autres ufages. Quand le bûcher étoit bien
allume on y jettoit des habits , des étoffes précieufes, & les parfums les plus
rares. Cela fut dans la fuite défendu par la loi des douze Tables. On y jet-
toit auffi les dépouillés qu’on avoir gagnées fur les ennemis. Aux funérailles de
Jules-Cefàr les Veterans jettoient leurs armes fur le bûcher pour faire honneur
aux mânes de ce grand Capitaine ; qui les avoit fi bien conduits à la guerre.-
On immoloit auffi des boeufs , ou des taureaux, & des moutons, qu’on jettoic
apres fur le bûcher. Nous avons déjà parlé de ceux qui Ce coupoient les cheveux
aux funérailles ; nous voions à celles de Patrocle qu’on jettoit dans le
feu ces cheveux ainfi coupez ou arrachez.
IV. Quand un grand nombre de gens fe trouvoient enfemble tuez en quelque
combat, on ne faifoit qu’un tombeau pour tous. Il n’y avoit qu’un fepul-
cre pour tous les Lacédémoniens qui furent tuez aux Thermopy les ; ils étoient
entaflez les uns fur les autres , & ils n avoient tous que cette épitaphe rapportée
par Strabon : ‘~PajJanti allez^annoncer aux Lacedemoniens que pour obéir à leurs
loix nous fommes tons enterrer^ en ce heu. Thucydide rapporte, une autre épitaphe,
& dit que pour orner ce fepulcre commun des Spartiates il n’y avoit que
cinq colonnes , en 1 une delquelles les Opontiens avoient mis cette épitaphe
: La terre d Oponte métropole des Locriens renferme en fan fein ceux qui ƒ?
facrifierent autrefois pour la Grece en combattant contre les Medes. Quelquefois
on feparoit feulement les capitaines d’ayec les foldats.« Eumenès, lelon Plu-«
tarque , aiant ramafte tous les corps , fit enlever toutes les portes des villa- «
ges des environs, & brûler les corps des capitaines fur un bûcher, & «
ceux des foldats fiir un autre, & leur aiant érigé des tombeaux, il partit de «
ce lieu. » Les Lacedemoniens après la bataille de Platées firent félon Hérodote
, trois tombeaux, un pour les prêtres, un pour les Spartiates, & un
autre pour les efclaves. I.IV.
I I I . Cura pyra fuccenfa erat, ventos precaban-
tür ut perflarenteam incendiumque excitarent. Qui
mos jam Tiojanistemporibus vigebat: Achillemquip-
pe videmus borcam zephyrumque invocantem , ut
flatu fuo ignera cieant, & Patrocli cadaver citius con-
cremetur,' facrificia pollicentem fi fint votis fuis propi-
tii. Hic mos, ut & multi alii mores, a Græcis ad Ro-
manos tranfmeavic. Incenfo rogo in ignem conjicie-
bantur vertes pannique preciofi & aromata exquifitif-
rtma ; id quod poftea a lege duodecim Tabularum
rohibitum fuit- Eo item conjiciebantur fpolia hofti-
us erepta. In funere Julii Cæfaris, narrante Sueto-
nio cap. 84. Veteranorum legionarii arma fuat
tjuïbus exculti funus celebrabant , injccere flammes.
Tauri etiam immolabanrur & arietes, qui in rogum
conjiciebantur. Jam diximusde iis qui capillostonde-
rent aut evellerent : in funere vero Patrocli fie excifi
capilli in rogum conjiciuntur.
IV. Quando multi una mortui crant in pugna qua-
dam occifi , omnes fimul uno tumulo humabantur.
Sic u nus fuit tumulus Lacedæmonum ad Thermopy-
las occiforum î una fepulti, uno celebrabaritur epita-
phio , cujus verba rerert Strabo lib. 9.
Cl Qy àwiyïtthov AetKiJ'a.tuovioif f ott r» Jï
Kupadtt ro7f Ktlytoy TntSoiAtyot
Stator, rtwncxa Lacedamoniis nos hic jacert eoram
legibus obedientes.
Aliud refert Thucydides epitaphium eorumdem ad
Thermopylas cæforum Lacedæmonum j ait quippe
eo loci quinque columnas eredtas fuiffe , in q.uarunj
prima hi verfus infculpti fuere :
T eus J'i ÏÏQTt (pdtpiifOUÇ V‘iï\p/EhhéJ'os ôffT/eC Mjfeftsp
Aoxpay Ktû%u yoptay Ozzius»
Opus Locrenfium Metropolis abfeonditos tenet eos qui
pro Gracia contra Medos occubuerunt.
Aliquando duces a militibils feparabantur, atque duos
in tumulos conftituti feorfim crcmabantur. Sic Eu-
menes , ut ait in ejus vita Plutarchus, cadaveribus
colle Bis jamas in propinquo fitorumpagorum confeidit,
ïtfquc llgnis ea cremavit yféorjim duces , feorfim grega-
rios milites, tumulifque eorum congefiis abiit. Lacedæ-
monii vero port Platæenfem pugnam, ut ait Herodotus
lib. 9. tribus fepulcris effe : is , in eorum uno facer-
dotes, in ait et 0 rtliquos S parti at as, in tertio fervos ltu±
maverunt.