
L’A N T IQ U I T E ' E X P L I Q UE E , &c. L i V. IV.
tombèrent en la dilgtace du Roi ; De ce nombre-là fut Agathocle Samien
célébré capitaine, & fort confideré par le Roi : étant donc accu# d'avoir
pleure en pafTant devant le tombeau d’Hepheftion, peu s'en fallut qu'il ne
fut par ordre du Roi renfermé avec un lion furieux : mais Perdiccas le fauva
en a durant & jurant par tous les dieux & par Hepheftion, qu’étant à la chalTe
le nouveau dieu lui étoit apparu fort clairement, & lui avoit ordonné de dire
a Alexandre qu il pardonnât à Agathocle, parce que s’il avoit pleuré devant
la tombe, ce n’etoit pas qu'il regardât Hepheftion comme mort, mais c’ell
qu il s etoit iouvenu de leur ancienne amitié & familiarité.
11. L Empereur Hadrien fit mettre auqiombre des dieux Antinous fon mi
gnoti; on lui bâtit des temples, on lui attribua des oracles : on le voit dans
certaines inlcriptions appeilé Synthrone des dieux, ce qui veut dire participant
au même thrope qUe les dieux. Le culte d'Antinous fut encore continué
apres la mort d Hadrien.
lerenr ; ideoque Regis benevolentia excidiffe.
Tune temporis Agathocles Samius qui apud Ale-
xandrum tribunus & in honore e ra t, parum ab-
fuitquin cum leone concluderetur, accufatus quod
fepulcrum Hephæftionis præteriens illacrymaffet.
Verum iili opem tulifTe ferrur Perdiccas , per deos
oranes ipfumque Hephæftionem juratus, ipfum in
veoatione fibi clare vifum mandafle ut Alexandra di-
ccret, Agathocli effe parcendum , qui non ut mor-
tuum lacrymaflet 3 nec quod vanam Hephæftionis
diviniratemerederet, fed quod ptiftmæ familiarité-
tis merainiiict.
• III quo9“e Hadrianus Antinoum.quem
in déliais habuerat, in deorum numerum retulit :
templa ipfi ftruéta funt, oraculaque attribut!». In
quibuidam autem inferiptionibus appellatur fynthro-
nus deorum, quafi dicas ejufdem throni confors. An-
tinoi porro culms etiam poll Hadriani mortem non
parvo tempore viguit.
A P O T H E O S E D’HOMER E. tê;
C H A P I T R E XI I I .
Explication d'un bas relief contenant l ’apotheofe d'Homere.
L’Apotheose d’Homere tirée d’un marbre Romain, a été expliquée par p t .
plufieurs favans hommes, fçavoir le P. Kircher, M. Cuper, M. Spanheim, CXXX.
M. Fabreti qui n’a donné fur ce monument que quelques notes , mais fort
exaétes, & enfin M. Schott qui a fait en 1714. une belle dilfertation pour l’expliquer
: quelques autres en ont aulîi parlé, mais voila les principaux. Le fond
de l'image eft une montagne que le P Kircher a prife pour le Parnafle ; M.
Cuper aime mieux croire que c’eft le mont Olympe : l’antre des Mufes fem-
ble roic faire pour le premier fentiment ; mais la choie eft trop peu importante
pour s’y arrêter préfentement.
Prefqu’au fommet delà montagne on Voit Jupiter aflîs lut une roche,demi
nu à fon ordinaire , tenant de la main droite un feeptre ,■ l’aigle qui eft à
fes pieds eft l’oifeau qui l'accompagne ordinairement. Plufieurs croient que
ç’eft Homere même qui eft repréfenté en forme de Jupiter : cela eft fort vrai-
femblable. Ainfi Homere qui eft peint au bas de la montagne , le fera auffi
au fommec. Le milieu eft occupé parles Mules ; ce qui marque que c’eft par
la route des Mufes qu’Homere eft parvenu à l’immortalité & a la divinité.Des
onze figures de femmes qui font au.fécond & au troifiéme étage , tous conviennent
que neuf font les Mufes. Pour les autres il y a une grande variété
de fendmens : lans m’arrêter à les rapporter tous, je crois que celle qui eft
la plus près d Homere & qui le regarde, n’eft point une Mule, non plus
que l’autre qui éleve un bras, & hauffe un peu fa robe pour bien affèoir
le pied , parce quelle va par une defeente : prendre celle-ci pour une dan-
feufe, &pourErato Mufe, comme a fait un habile homme, c’eft ce qui
eft hors de toute apparence. Je ne fai qui repréfentent ces deux images ;
je n’oferois même hazarder une conjecture là-ddfus ; fi je les exclus du
nombre des Mufes, c'eft non feulement pareeque je trouve les neuf
Mufes fans celles-là ; mais aulîi parce quelles n’en portent aucune marque.
c A p u T ' X I II.
JExfilicatio anally phi apotheofin TP orneri
compleHentis.
A P o t h e o s i s Homed ex marmore Romano
eduótaa mains iifque eruditis hominibus
ex plicata fu it, a P. Kirchero videlicet, a Cupero,
Spanhemio, Fabretto qui aliquot tantum notas in
monumentumillud d édit, fed a ecu ra ras j demum-
que a V. Cl. Schottoqui anno 1714. doctam ea de re
differtarionem ediditj aliiquoque poffent enumera ri;
fed hi inter præcipuos habendi. Imaginem pene to-
tam mons occupât : Kircherus Parnaflum eue putat;
Olympummavult Cuperus : ancrum veto Mufarum
Kircheri opinioni favere videtur : res non eft tanti
momenti 3 uc in ea indaganda tempus diutius tera-
mus.
In cacumine pene montis Jupiter vifitur rupi in-
jfidens feminudus 3 dextera feeptrum tenens : aquila
ad pedes ejus po flea , eft avis ipfi perquam familiaris.
Multi credunc Homerum ipfum Jovis forma comparere
: id vero fat verifimile eft ; ficque Homcrus in
ima parte repraèfentatus in cacumine quoque moncis
comparebit. Intermedium vero fpatium a Muds oc-
Cupatur ,quo fignificabitur Homerum per Mufarum
viamad immortaiitatem arque ad divinitatem perve-
niffe. Ex undeciin feminis quæ in fecundo inferiore
feu in tertio fuperiore ordine confpiciunrur , hovem
conftituere Mufarum chorum Confitentur omnes*
Quantum vero ad duas alias 3 opinionum fa<fta funt
divortia , quibus referendis fuperfedens , puto earn
proxime Homerum Jovis forma depieftum in cacumine
pofitam , quae ipfum refpicic, non effe Mufam ; ut
neque aliam huiC vicinam qua£ brachium erigit, ve-
ftemque fuftollit,ut fecuriiis pedem figatjquia in decli-
vi montis parte graditur 1 hanc etiam qua ratione pro
ialtatrice Sc pro Erato Mufa habuerit vir quifpiam
erudituSj non fatis percipere me fateor : næ porro
duæ feminæ quæ tandçm fuit, ne conjedura quidem
dicere poflum. Ex Mufarum aurciTi numéro illas ex-
• cludo , non modo quia abfque illis novem Mufas re*
perio j fed etiam quia nullum Mufàrum fignum vel
fymbolum geftant. Mufas novem agnofeo } quatuor