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nous trouverons que l’animal dont il parle n’eft point un
renard-, mais un chacal. Nous reconnoitrons que l’animal
du cap de Bonne-efpérance, que le même auteur défigne
par le nom dé cochon de terre, & -qui vit de fourmis, rie
doit pas être confondu avec les fourmilliers d’Amérique,
& qu’en effet cet animal du 'Cap 0$ vrai-femblablement
le lézard écailleux a, qui ma de commun avec les four-
milliers, que de manger des fourmis. D e même s’il eût
fait attention que l’élanJ> eft un animal du Nord, il n’eût
pas appelé de ce nom un animal d’Afrique, qui n’eft
qu’une gazelle. L e phoca qui n’habite que les rivages
des mers feptentrionales, ne doit pas fe trouver au cap
de Bonrie-efpérancec. La genette qui eft un animal de
l’Efpagne, de l’Afie mineure, &c. & qui ne fe trouve
que dans l’ancien continent, ne doit pas être indiquée
par le nom de Coati, qui eft Américain , comme on le
trouve dans M. Klein d. L ’yfqiûepatl&u Mexique, ariimal
-qui répand une odeur empeftée , & que par cette raifon
nous appellerons mouffette, ne doit pas être pris pour
un petit renard ou pour un blaireau'. Le coati-mondi
* Voyez la defcription du cap de Bonne-efpérance, par Kolbe. Amfî,
j M i , tome 111, page y y.
hIdem tbid. page 1 28. Voyez aujfi le Règne animal, &c.
* Voyez le Règne animal, par M. Briflon, page 2y 0, où il eft dit,
d’après Kolbe, que fe phoca s'appelle Chien-marin par les habitons du
cap de Bonne - efpérance.
d Vide Klein, de qdüdrüp. pag. (Sj.
''•Vide Seba, vol, I , pa'g.Ar8; & fe Règne animal de M. Briflon,
page 2}y. • - H
d Amérique
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d’Amérique ne doit pas être confondu, comme l’a fait
Afdrovande*,avec le blaireau-cochon, donton n’a jamais
parlé que comme d’un animal d’Europe. Mais je n’ai
pas entrepris d’indiquer ici toutes les erreurs de la nomenclature
des quadrupèdes ; je veux feulement prouver
qu’ij y en aurait moins, fi l ’on eût fait quelque attention
à la différence des climats; fi l’on eût allez étudié l’hif-
toire des Animaux , pour reconnoitre, comme nous
l’avons fait les premiers, que ceux des parties méridionales
de chaque continent ne fe trouvent pas dans tous les deux
à la fois; & enfin fi l’on fefût en même temps abflenu
de faire des noms génériques, qui confondent enfemble
une grande quantité d ’efpèces, non feulement différentes,
mais fouvent très - éloignées lés Unes des autres.
Le vrai travail d’un Nomenclatcur ne confide point
ici à faire des recherches pour alonger là lifte, mais
des comparaifons raifbnnées pour la raccourcir. Rien
n’eft plus aifé que de prendre dans tous les Auteurs
qui ont écrit des Animaux , les noms & les phrafes
pour en faire une table , qui deviendra d’autant plus
longue, qu’on examinera moins: rien n’eft plus difficile
que de les comparer avec aflfez de difeernement pour
réduire cette table à fâ jufte dimenfion. Je le repète, il
n’y a pas dans toute la terre habitable & connue deux
cents efpèces d’animaux quadrupèdes, en y comprenant
même les linges pour quarante ; il ne s’agit donc que
de leur affigner à chacun leur nom, & il ne faudra pour
* Vide Aldrovnrid. quadruped, digit, pag. 267.
Tome IX . Q