lion; que celui-ci, dont l’odorat n’eft pas fin, s’en
fervoit pour éventer de loin les autres animaux, dont il
partageoit enfuite avec lui la dépouille *.
L e caracal eft de la grandeur d’un renard, mais il eft
* Je vis dans une cage de fer un animal que les Arabes nomment
le Guide du Lion. II eft très - reflèmblant au chat, c’eft pourquoi
quelques-uns l’appellent Chat de Syrie, & j’en ai vû un autre à
Florence appelé de ce nom : il eft allez farouche ; li quelqu’un
tâche de retirer la viande qu’il lui a préfèntée, il le met en une grande
furie, & li on ne l’appailè il s’élance infailliblement fur lui. II a de
petits floccons de poil au lommet des oreilles, & il eft appelé le
Guide du Lion, parce que, à ce qu’on dit, le lion n’a pas l’odorat
bien fin ; fi bien que fe joignant à cet animal qui l’a très - aigu, il
fuit par ce moyen la proie , & l’ayant prife il en donne une partie
à Ion conducteur. Voyage d’Orient du Pire Philippe, Carme-dé chauffé.
Lyon, 1 6 6y , lie. II, pages y 6 & y y. — Le Gat el Challah des
Arabes que les Perlàns appellent Siyah-gush, & les Turcs Karrah-
hu/ak, c’eft-à-dire, le chat noir ou le chat aux oreilles noires, comme
fon nom porte dans ces trois langues, eft de la grandeur d’un gros
chat. Il a le corps d’un brun tirant fur le rouge, le ventre d’une
couleur plus claire & quelquefois tacheté , le mufeau noir & les oreilles
d ’un gris-foncé, dont les bouts lbnt garnis d’une petite touffe d’un
poil noir & roide comme celle du lynx. La figure de cet animal,
donnée par Charleton, eft très - différente du Siyah-gush de Barbarie
qui a la tête plus ronde avec les lèvres noires, mais du relie il rel-
femble entièrement à un chat. Voyage de Shaw. La Haye, iyg.y,
tome I, pages y 2 o & y 2 i. Nota. La figure donnée par Charleton
pèche en ce que le poil n’y eft pas exprimé, & que la tête eft,
pour ainfi dire, chauve, ce qui lui ôte de là rondeur; mais il n’en
eft pas moins vrai que le Siyah-gush de Charleton & celui de Barbarie,
dont parle ici le Doéteur Shaw, font tous deux des animaux de la
même eipèce que notre caracal.
beauc'oup
beaucoup plus féroce & plus fort; on i’a vû aftâillir,
déchirer & mettre à mort en peu d’inftans un chien
d’aftez grande taille qui, combattant pour fa v ie , fê
défendoit de toutes fes forces : il ne s’apprivoife que très-
difficilement, cependant lorfqu’il eft pris jeune & enfuite
élevé avec foin, on peut le dreffer à lacfiafle qu’il aime
naturellement & à laquelle il réuffit très-bien , pourvû
qu’on ait l’attention de ne le jamais lâcher que contre
des animaux qui lui fbient inférieurs & qui ne puiffent lui
réfifter ; autrement il fe rebute & refufe Le fervice dès
qu’il y a du danger: on s’en fert aux Indes pour prendrç
les lièvres , les lapins & même les grands oiféaux , qu’il
furprend & faifit avec une adreffe fingulière.
Tome IX . L I
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