170 Histoire Naturelle
probablement l’animal que l’on appelle à CongoEtigoi*\
c ’eft peut-être aulïi l’Antamba b de Madagafcar : nous
rapportons ces noms, parce qu’il ferait utile pour la con-
noilîànce des animaux , qu’on eût la lifte de leurs noms
dans les langues des pays qu’ils habitent.
L ’efpèce du léopard paraît être fujette à plus de variétés
que celle de la panthère & de l’once : nous avons
vu un grand nombre de peaux de ce léopard qui ne
iaiiïent pas de différer les unes des autres, foit par les
nuances du fond du po il, foit par celles des taches dont
les anneaux ou rofos font plus marqués & plus terminés
dans les unes que dans les autres ; mais ces anneaux font
toujours de beaucoup plus petits que ceux de la panthère
ou de l’once. Dans toutes les peaux du léopard, les
taches font chacune à peu-près de la même grandeur,
de la même figure, & c’eft pluftôt par la force de la
teinte qu’elles different, étant moins fortement exprimées
dans les unes de ces peaux & beaucoup plus fortement
dans les autres. La couleur du fond du poil ne diffère
qu’en ce quelles font d’un fauve plus ou moins foncé ;
* Les tigres de Congo s’appellent Engoi dans le pays. Voyage de
François Drack. Paris, 1 6 4 1 , page 1 0y . , , . Recueil des Voyages
qui ont lèrvi à l’établiflèment de la Compagnie des Indes. Amjlerd.
j y 02, tome IV, page g 2 6 ,
b L ’antamba de Madagafcar eft une bête grande comme un cbien,
qui a la tête ronde ; & au rapport des Nègres, elle a la reffemblance
d’un léopard : elle dévore les hommes & le bétail , & ne fe trouve
que dans les endroits les plus délêrts de l’ifle. Voyage de Madagascar*
par Flaccourt. Paris, 1 6 6 1 , tome 1, page 1 y 4.
de la Panthère, de I’Once £r du Léopard, i 7 1
mais comme toutes ces peaux font à très-peu près de la
même grandeur, tant pour le corps que pour la queue,
il eft très - vrai - fembfable qu’elles appartiennent toutes
à la même efjaèce d’animal & non pas à des animaux
d’efpèce différente.
La panthère, l’once & le léopard n’habitent que
l ’Afrique & les climats les plus chauds de l’Afie ; ils
ne fe font jamais répandus dans les pays du Nord, ni
même dans les régions tempérées. Ariftote parle de la
panthère comme d’un animal de l’Afrique & de l’A f ie ,
& il dit expreffément qu’il n’y en a point en Europe.
Ainfr ces animaux, qui font, pour ainfi dire, confinés dans
la zone torride de l’ancien continent , n’ont pu pafîer
dans le nouveau par les terres du Nord, & l’on verra
par la defcription que nous allons donner des animaux
de ce genre qui fè trouvent en Amérique, que ce font
des efpèces différentes que l ’on n’aurait pas dû confondre
avec celles de l’Afrique & de l’Afie , comme
l ’ont fait la plufpart des Auteurs, qui ont écrit la nomenclature.
Ces animaux en général fe plaifent dans les forêts
touffues , & fréquentent fouvent les bords des fleuves
& les environs des habitations ifolées, où ils cherchent à
furprendre les animaux domeftiques & les bêtes fàuvages
qui viennent chercher les eaux. Ils fe jettent rarement
fur les hommes, quand même ils foraient provoqués;
ils grimpent aifément fur les arbres, où ils fuivent les
chats fàuvages & les autres animaux qui ne peuvent four