qui eft très-longue, & la mettant à portée des fourmis,
ils la retirent lorfqu’elle en eft chargée, & ne peuvent
fe nourrir que par cette indiiftrie.
Le parefleux *, que les naturels du Brefil appellent ai
ou liai, à caufe du cri plaintif ai qu’il ne cefle de faire
entendre, nous paroît êtreaufli un animai qui n’appartient
qu’au nouveau continent. Il eft encore beaucoup plus
petit que les précédens, n’ayant qu’environ deux pieds
de longueur, & il eft très-fingulier, en ce qu’il marche
plus lentement qu’une tortue, qu’il n’a que trois doigts
tant aux pieds de devant qu’à ceux de derrière, que fes
jambes de devant font beaucoup plus longues que celles
de derrière, qu’il a la queue très-courte & qu’il n’a point
d’oreilles ; d’ailleurs le parefleux & le tatou font les feuls
parmi les quadrupèdes , qui n’ayant ni dents incifives ni
dents canines, ont feulement des dents moilaires cylindriques
& arrondies à l’extrémité, à peu près comme
celles de quelques cétacées, tels que le cachalot,
Le cariacou de la Guiane, que nous avons eu vivant,
eft Un animal de la nature & de la grandeur de nos plus
grands chevreuils ; le mâle porte un bois femblable à
celui de nos chevreuils & qui tombe de même tous les
ans ; la femelle n’en a point : on l’appelle à Cayenne
biche des bois. Il y a une autre efpèce qu’ils appellent auffi
petit cariacou, ou biche des marais ou des Palétuviers,
qui eft confidérablement plus petite que la première,
* Ai ou Parefleux. Defmarchais, tome 111, page y 0 0. — Ouaikarc.
Barrère, Hiß. Fr. équin, page J 54.
D U N O U V E A U M .O N D E . 9 1
& dans laquelle le mâle n’a point de bois : j’ai foup-
çonné, à, caufe de la reffemblance du nom , que le
cariacou de Cayenne pouvoit être le cuguacu 1 ou cou-
g o u a c o u -a p a ra du Brefil ; & ayant confronté les notices
que Pifon & Marcgravé nous ont données du cougouacou,
avec les caractères du cariacou, il nous a paru que c ’étoit
le même animal, qui cependant eft aflTez différent de
notre chevreuil pour qu’on doive le regarder comme
fàifànt une efpèce différente.
Le tapir, le cabiai, le tajacou, le fourmiller, le paref-
feux, le cariacou , le lama, le pacos , le bifon , le puma,
le jaguar, le couguar, le jaguarète , le chat-pard, &c.
font donc les plus grands animaux du nouveau continent;
les médiocres & les petits font les cuandus ou gouandous1*,
les agoutis c, les coatis , les pacasd, les philandrese, les
* Cuguacu-ete, Cuguacu-apara. Pifon, Hift. Nat. pag. 97. Marcgr.
H iß. Braßl. pag, 235__Biche des Palétuviers. Biche des bois. Barr.
H ß . Fr. équin, pag. 1 5 1.
k Cuandu Brafdienßbus. Pilon, H iß. Nat. pag. 99. — Marcgr.
H iß. Br. pag. 233. — Gouandou. Barrère, H ji. Fr. éq. pag. 1 53.—-
Chat - épineux. Defmarchais, tome 111, page 3 0 3 . — Le porc-épic
d’Amérique. Briflon, Regn. animal, pag. 1 29.
* Voyez dans le V II I ' volume de cette Hilloire Naturelle l’article
de l’Agouti & celui du Coati.
i Paca. Pifon, H iß. Nat. pag. 1 o 1. Paca Brafdienßbus. Marcgr.
H iß. Br. pag. 224. — Ourana. Pak. Barrère , H iß. Fr. éq. p. 1 5 2.
. ' Carigueya Brafdienßbus. Marcgr. H iß. Br. pag. 222. — Opoflum.
Jean de Laet, page S a . — Le philandre. Briflon, Regn. animal.
pages 28d & fuiv.
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