362 H i s t o i r e N a t u r e l l e
DU L O U P NOIR.
I S J o u s ne donnons la defcription de eet animal que
comme un fiipplément à celle du Loup, car nous les
croyons tous deux de la même efpèce. Nous avons dit,
dans l’hiftoirc du loup*, qu’il s’en trouve de tout blancs
& de tout noirs dans le nord de l’Europe, & que ces
loups noirs font plus grands que les autres : celui - ci eft
venu du Canada; il étoit noir fur tout le corps, mais
plus petit que notre loup ; il avoit les oreilles un peu
plus grandes, plus droites & plus éloignées l’une de
l’autre, les yeux un peu plus petits, & qui paroilfoient:
suffi un peu plus éloignés que dans le loup commun.-
Ces différences ne font, à notre avis, que des variétés
trop peu confidérables pour féparer cet animal de l’ef-
pèce du loup ; la différence la plus fenfible eft celle de:
la grandeur ; mais, comme nous l ’avons déjà dit plus
d’une fo is, les animaux qui font communs, aux deux
continens, c ’e ft-à -d ire , ceux du nord de l’Europe &
ceux de l’Amérique feptentrionale, diffèrent tous par la
grandeur, & ce loup noir de Canada , plus petit que:
ceux de l ’Europe, nous paroît feulement confirmer ce
fait général ; d’ailleurs comme il avoit été pris tout petit,,
& enfuite élevé à la chaîne, la contrainte feule a peut-être.
* Voyez dans le VII.* volume de cette Hilîoire Naturelle, l’article
du Loup, page y a.
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fùffi pour l’empêcher de prendre tout fon accroiffement:
nos loups ordinaires font auffi plus petits & moins comuns
en Canada qu’en Europe , & les Sauvages en'eftiment
fort la peau a : les loups noirs, les loups-cerviers, les
renards y font en plus grand nombre. Cependant le
renard noir y eft auffi fort rare ; il a le poil infiniment
plus beau que le loup noir , dont la peau ne peut faire
qu’une fourrure affez groflière.
Nous n’ajoûterons rien de plus à la defcription que
M. Daubenton a faite de cet animal que nous avons vu
vivant, & qui nous a paru reffembler au loup., non
feulement par la figure, mais par le naturel, n’étant devenu
déprédateur qu’avec l’âgeb, & n’ayant, comme
le loup, qu’une férocité fans courage qui le rendoit
lâche au combat quoiqu’il y fût exercé.
* Voyage de Sagard Theodat. Paris, s 63 2 , page g oy.
h Vdyez dans le VII.* volume de cette Hiftoire Naturelle, l’article
du Loup, pages j i & / 2.
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