de panthères , la plus grande a été appelée panthère
ou léopard & la plus petite once, par la plufpart des
Voyageurs. Iis conviennent tous que l’once s’appriyoilè
aifément, qu’on le dreffeàla chaffe * & qu’on s’en fert
* Les Perfàns ont line certaine bête appelée Once, qui a la peau
tachetée comme un tigre, mais qui eft fort douce & fort privée. Un
Cavalier la porte en troufîè à cheval, & ayant aperçu la gazelle, il
Élit defçendre l’once, qui eft û légère qu’en, trois fauts elle faute au
col de la gazelle, quoiqu’elle coure d’une vîtefîè incroyable. La gazelle
eft une efpèçe de petit chevreuil dont le pays eft rempli ; l’oncé l’é-
tranglè auffi-tôt avec lès dents aigues ; mais fi par malheur elle manqhe
fon coup & que la gazelle lui échappe , elle demeure fur la place
honteufe & confufe, & dans ces momens un enfant la pourroit prendre
fans qu’elle fe défendît. Voyage de Tavernier. Rouen, 1 7 1 3 , tome II,
page 2 tf. .". . Pour lés grandes 'chaffes on le lèrt ‘des bêtes féroçés.
drelïees*à-ébaffer, lions, léopards , tigres, panthères, onces ; les Perfims
épellent ces dernières bêtes Youyye. Elles ne font point de ma! aux
hommes; un Cavalier en porte une en croupe, les yeux bandés avec
Un bourrelet, attachée par une chaîne, & fe tient fur la route des
bêtes qu’on relance, & qu’on, lui fait paner deyant elle le plus près
qü’oii peut ; quand Je Cavalier en aperçoit quelqu’une, il débande
les- yeux de l’animal & lui tourne la tête du côté de la bête relancée ;
sfil l’aperçoit j l fait un cri, s’élance à grands fauts, fe jette deffus la
bête & la terraflè ; s’il la manque après quelques fauts, il le rebute
d’ordinaire & s’arrête ; on. va le prendre , & pour le confoler on le
carefïè. • . . J’ai vû cette forte de chaffe enHircanie, l’an 1 666. . . .
U y h de ces bêtes dreffées qui font la chaffe finement, fê traînant
fur le ventre le long des haies & des buiîfons jufqti’à ce qu’elles (oient
proches de la proie, & alors elles s’élancent deffus. Voyage de Chardin
en Perfe, & c . Amji. i j i 1 , tome I I , pages y 2 & y y . Voyez aufîî le
Voyage .autour du monde de Gemelli Carreri. Pa ris, 1 7 1 y , tome I I ,
pages p 6 & 2 1 '2,' où cependant l’auteur paraît avoir emprunté plu-
fieurs chofes de Chardin, h v . . Quo tempore peryeni Alexandriam
de la P a n t h è r e , de I’Once if du Léopard, i 6 5
à cet ulàge en Perfe & dans plufreurs autres provinces
de l’Afte; qu’il y a des onces allez petits pour qu’un
Cavalier puilfe les porter en croupe , qu’ils font alfez
doux pour fe lailfer manier & carclfer avec la main. La
panthère paroit être d’une nature plus fière & moins
flexible; on la dompte pluftôt qu’on ne l’apprivoife ,
duos pardos . . . . Vidi apud Antonium Calepium. . . Ufque ade'o cicures
erant & manfueti, ut femper in leâulis decumbentes dormiebant. . , . Carne
cos nutriebat : foepe a nobis cum pardo ibatur. ad venaridas ga^ellas, &
pugnam inter ipfos pulcherrimarn quce Jïebat admiraiamur, proefertim
gaeellce artificium cum pardo cornibus durijjîmis armatæ pugnando, fed
eam tamen multo fatigatam atque ex pugna admodum defeffàm interimebat.
Cairi pojlea vidimus quandam mulierem quinque catulos recentes à panthera
effufos, ex Arabe coemijfe eofque ut feles ahtijfe.........Erant omnino
viju pulcherrimi, albicabant colore maculis parois rolundis toto corpore
evariati. . . . Parum quidem différentiel inter pardum quidem àr panthe-
ram obfervavimus intercedere : panthera quidem major ùr toto corpore ejl
ér capite atque multo ferocior. Profp. Alp. hift. Ægypt. part. I. Lugd.
Batav. 1735, pag. 238. . , . Accepi à quodam oculato tejle in aula
regis Galliarum , leopardos duorum generum ali; magnitudine tantum
differentes, majores vituli corpulentia effe, humiliores, oblongiores ; altéras
minores ad canis molem accedere, i r urtum ex minoribus aliquando ad
Jpetflacu/um régi exhibendum, à bejtiario aut venatore, equo injidente à
tergo Jùper Jlraguto aut pu/vino vehi, alligatum catena & lepore objeflo
dimitti quem ilte faltibus aliquot bene magnis ajfecutus jugubet. Ge(h.
Hift. quadrup. pag. 8 3 1 ............Emanuel, roi de Portugal, envoya
à Léon X une panthère dreffée à la chaffe. H ijl. des Conquêtes des
Portugais, par le P . Lajiteau. Paris, 1 yy y , tome I, page y 2 y . Cette
panthère étoit une once, car l’auteur dit aufti qu’on fè (èrt en Perfe
de l’once ou panthère pour chafïèr les gazelles ; qu’on fait venir ces
animaux d’Arabie, & qu’ils font affez privés pour qu’on puifîe les
porter en croupe à cheval.
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