cochons d’Inde ”, les aperea b & les tatous e , que je
crois tous originaires & propres au nouveau monde,
quoique les Nomenclateurs les plus récents parlent d’une
efpèce de tatous des Indes orientales , & d’une autre
efpèce en Afrique. Comme c ’eft feulement fur le
témoignage de l’Auteur de la defcription du cabinet
de Seba, que l’on a fait mention de ces tatous africains
& orientaux , cela ne fait point une autorité fuffifànte
pour que nous publions y ajoûter foi ; car on fait en
général combien il arrive de ces petites erreurs j de ces
quiproquo de noms & de pays lorfqu on forme - une
colleétion d’hiftoire naturelle : on achette un animal
fous le nom de chauve -fouris - de Ternate ou d’A mérique
, & un autre fous celui de tatou des Indes
orientales ; on les annonce enfuite fous ces noms dans
un ouvrage où l’on fait la defcription de ce cabinet,
& de-là ces noms paffent dans les liftes de nos Nomenclateurs
, tandis qu’en examinant de plus près, on trouve
que ces chauve-fouris de Ternate ou d’Amérique font
des chauve - fourisd de France , & que ces tatous des
* Voyez dans le VIII* volume de cette Hiftoire Naturelle l’article
du Cochon d’Inde.
b Aperea Braßlienfibus. Marcgr. Hiß. Br. pag. 223. — Le lapin du
Brefrl. Briflon, Regn. animal, pag. 149.
* Tatou, Armadillo, Ayotochtli. Hernandès, Hiß. Mex. pag. 3 14-
* Voyez dans le VIII* volume de cette Hiftoire Naturelle l’article
des Chauve-fouris. Voyez auffi la defcription du Cabinet de Seba,
vol. I , page , où il donne les figures de i’armadille d’Afrique, &
la page 6 2 , où il donne celle de I’armadille orientale.
du nouveau Monde. 9 3
Indes ou d’Afrique pourraient bien être auffi des tatous
d’Amérique.
Jufqu’ici nous n’avons pas parlé des finges, parce
que leur hiftoire demande une difcuffion particulière.
Comme le mot fmge eft un nom générique que l’on
applique à un grand nombre d’efpèces différentes les
unes dès autres , il n’eft pas étonnant que l’on ait dit
qu’il fe trouvoit des finges en grande quantité dans les
pays méridionaux de I un & de 1 autre continent, mais
il s’agit de favoir fi les animaux que l’on ap p e lle /»^
en Afie & en Afrique, font les mêmes que les animaux
auxquels on a donné ce même nom en Amérique ;
il s’agit même de voir & d’examiner fi de plus de
trente efpèces de finges que nous avons eu vivans, une
feule de ces efpèces fe ‘ trouve également dans les
deux continens.
Le fatyre” ou l’homme des bois, qui par fa conformation
paroît moins différer de., l’homme que. du
linge, ne fo trouve qu’en Afrique ou dans l’Afie méridionale
, & n’exifte point en Amérique.
Le gibbon L dont les jambes de devant ou les bras
font auffi longs que tout le corps, y compris même les
jambes de derrière , fe trouve aux grandes Indes &
* Satyrus Indiens, Ourang- outang Indis, &. Homo fylveflris diftus.
Charleton, Exer. pag. 16. — L ’homme des bois. Brilfon, Regn.
animal, pag. i 89.
b Ce Fmge que nous avons vu vivant, & que M., Dupieix ayoit
amené de Pondichéry, n’eft indiqué dans aucune nomenclature. . .
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