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animal nouveau, qui n’avoit encore que des noms équivoques,
Ainfi l’once diffère de la panthère, en ce qu’il efl
bien plus petit, qu’il a la queue beaucoup plus longue,
le poil plus long auffi & d’une couleur grife ou blan-
cheâtre; & le léopard diffère de la panthère & de l’once
en ce qu’il a la robe beaucoup plus belle J d’un fauve
v if & brillant, quoique plus ou moins foncé, avec des
taches plus petites, & lapiufpart difpofées par grouppes,
comme fi chacune de ces taches étoit formée de quatre
taches réunies.
Pline *, & plufieurs autres après lui , ont écrit que
dans les panthères, la femelle avoit la robe plus blanche
que le mâle : cela pouvoit être vrai de l’once ; mais nous
n’avons pas obfervé cette différence dans les panthères de
la ménagerie de Yerfàilles, qui ont été deffinées vivantes
(■ pi. x i , panthère mâle,//. XI I , panthère femelle^;
s’il y a donc quelque différence dans la couleur du poil
ent e le mâle & la femelle de la panthère , il faut que
cette différence ne foit pas bien confiante ni bien fen-
fible. On trouve à la vérité des nuances plus ou moins
fortes dans plufieurs peaux de ces animaux que nous
avons comparées ; mais nous croyons que cela dépend
pluflôt de la différence de l’âge ou du climat que de
celle des fexes.
Les animaux que M.” de l’Académie des Sciences
* Piûiîi, H iß . N a t. lib. VIII, cap. XVII.
de la Panthère, de I’Once irdu Léopard, i 5 7
ont décrits a & difféqués fous le nom de Tigres, &
l’animal décrit par Caïus b dans Gefner, fous le nom
à’Uncia, font de même efpèce que notre léopard ; on
ne peut en douter, en comparant la figure & la defcrip-
tion que nous en donnons ici avec celles de Caïus &
celles de M. Perrault : il dit à la vérité que les animaux
décrits & difféqués par M.rs de l’Académie des Sciences
fous le nom de tigres ne font pas l’once de Caïusc; les
feules raifons qu’il en donne, font, que celui - ci eft
plus petit & qu’il n’a pas le déffous du corps blanc :
cependant , fi M. Perrault eût comparé la defcription
entière de Caïus avec les fujets qu’il avoit fous les yeux,
je fuis perfuadé qu’il aurait reconnu qu’ils ne différaient
en rien de fonce de Caïus. Comme il pourrait refier
fur cela des doutes ; j ’ai cru qu’il étoit néceflaire de
rapporter ici les parties effentielles de cette defcription
* Mémoires pour fervir à I’hiftoire des Animaux, partie I I I , page g .
k Gefner, H iß . quadrup. pag. 825.
* Nous obfèrverons que les éditeurs de la troifîème partie des
Mémoires pour fervir à i’hiftoire des animaux, ont laiiTe pafîer
dans l’imprefilon une faute qu’il eft d’autant plus néceflaire de
corriger, qu’elle eft plus répétée. On a écrit par-tout Ours au lieu
d'Once; il eft dit, page ƒ , ligne 2 8 , l’ours décrit par Caïus dans
Gefner. — Page 8, fours que Caïus a décrit. — Page 1 8, ligne 1 1 ,
fours & le léopard. — Page 1 8 , defcription très-exalte qu’il a
donnée d’un ours. II eft évident qu’il faut fubftituer dans ces quatre
endroits le mot Once à celui lVOuts, puifque l’animal dont il eft quef
tion, a été décrit par Caïus fous le nom dUncia dans Gefner. H ß *
quadrup. pag. 8 2 p .
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