z y 6 H i s t o i r e N a t u r e l l e
partages que nous venons de citer, que ie dabuh a des
mains & des pieds comme l’homme, ce qui convient
au babouin & ne peut convenir à l’byæne.
On pourrait encore en jetant les yeux’, fur la figure
du lupus mm inusJ de Bellon, copiée par Gelner '.prendre
cet animal pour l’hyæne ; car celte figure, donnée par
Bellon, reftemble beaucoup à celle de notre hyæne : mais
fa defcription pe s’accorde point avec la notre en ce
qu’il dit que c ’eft un animal amphibie qui fe nourrit de
poifion, qui a été vu quelquefois fur les côtes de l’Océan-
britannique,& que d’ailleurs Bellon ne fait aucune mention
des caraétères finguliers qui diftinguent i’hyæne des autres
animaux. Il fe peut que Bellon prévenu que la civette
étoit l’hyæne des Anciens, ait donné la figure de la vraie
hyæne fous le nom d’un autre animal qu’il a appelé lupus
marinus, & qui certainement n’eft pas l’hyæne ; car je le
répète, les caractères de l’hyæne font fi marqués &
rtiême fi finguliers qu’il eft fort aifé de ne s’y pas méprendre
: elle eft peut-être le feul de tous les animaux
quadrupèdes, qui n’ait, comme je viens de le dire,
que quatre doigts , tant aux pieds de devant qu’à
ceux de derrière ; elle a comme le blaireau, une ouverture
fous la queue, qui ne pénètre pas dans l’intérieur
du corps ; elle a les oreilles longues, droites &
nues, la tête plus carrée & plus courte que celle du loup ;
les jambes, fur-tout celles de derrière, plus longues; les
* Bellon, de pquatil. pag. 35.
k Gelner, H ijl. quadrup. pag. 674.
yeux placés comme ceux du chien; le poil du corps &
la crinière d’une couleur gris obfcur, mêlée d’un peu
de fauve & de noir, avec des ondes tranfverfales & noirâtres
; elle eft de la grandeur du loup & paroît feulement
avoir le corps plus court & plus ramafte.
: Cet animal fauvage & folitaire demeure dans les cavernes
des montagnes, dans les fentes des rochers ou
dans des tanières qu’il fe creufe lui-même fotïs terre : il
eft d’un naturel féroce, & quoique pris tout petit'1 , il ne
s’apprivoife pas; il vit de proie comme le loup, mais il
eft plus fort & paroît plus hardi; il attaque quelquefois
les hommes , il fe jette fur le bétail1', fuit de près les
* Hyænam marem Ifpahani curiofitatis caufâ alebat dives quidam Gabr
feu ignicola, fuburbii Gabriftaan, captant' dum ubera fugeret, in l'ati-
bulis vicini montis. A d eam fpeâandam progrejfus, beftiam- eo fitu
depinxi, quo infoveâ fubdiali duarum orgyarum profinditatis ( cui inclufa
fervabatur), cubantem inveni. Defiderio nofiro, pojfejfor omni ex'parte
fatisfiiïutus , eam educi quoque curavit in aream ; quod ut tuto fe r e l,
dèmiffo fin e rojlrum prias iliaqueabat ; mox defcendentes fervi protraâa
utrinque labra funiculo ex pilis contorto, f renue colligabant. Hoc faffù
educitur, laxatoque fin e , qui rojlrum frenabat, befia latius difcurrere
permittitur, non femel apprehenfi , more athletico in terram projicitur, ac
variis làcejfitur vexationib'us ; quibus ilia irrita nocendi nifi obludata,.
fibinde mugitum edidit vitulino fimillimum. Narrabant Gabri fie frænatam■
nuper fe oppofuijfe duobus leonibus, quos afpeâante ocu/o ferenijfimo in
figam verterit. Kæmpfer, ameenitates, pag. 41-2 & 4 13 .
b En Abiffinie les loups font petits & fort lâches, mais on y voit-
u n animai, nommé Hyæne, extrêmement hardi & carnaffier ; il attaque
les gens en plein jour comme la nuit, & rompt fouvçnt les portes & les.
clôtures des Bergeries. Hi/loire de T Abiffinie, par Ludo/f, page 4 1 .
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