avec le deeb de Barbarie. Mais afin de prévenir pour
jamais cette confufion de noms, nous allons donner en
peu de mots le précis des recherches que nous avons
laites au fujet de ces animaux.
Ariftote donne deux noms à l’hyæne, communément
il l’appele hyoena 6c quelquefois glânus : pour être a (Turc
que ces deux noms ne défignent que le même animal,
il fuffit de comparer les palTages a où il en efi queftion.
Les Anciens latins ont confervé le nom d’hyoena 6c n’ont
pointadopté celui de glanus; on trouve feulement dans les
latins modernes le mot de garnis ou gannus 1‘ 6c celui de
belbusc pour indiquer I’hyæne. Selon RafisJ,- les Arabes
a Hyoena colore lupi prope efi, fed. hirjutior, ù 1 ju lâ per tolum dorfum
proedita efi. Quod autem de ea fertur, génitale fimul maris Ù1 foemintx
eamdem habere, commentitium efi : fed virile fimiliter, at que in lupis, ô"
çanibus habetur. Quod vero fcemineum ejfe videtur,fub caudâ pofitum efi,
figura fimile genitali foeminoe, fed fine ullo meatu. Sub hoc meatus excre-
mentorum efi. Qu'm etiam fcemina hyoena proeter fuum illud etiam fimile,
ut mas habet fiub caudâ fine ullo meatu, à quo excrementorum meatus efi,
atque fiub eo génitale verum continetur. Vulvam etiam hyoena fcemina, ut
ceteree hujufce modi foemince animantes habet. Sed rare hyoena foemina
capitur, jam inter undecim numéro, unam tantum cepifie Venator retulit
quidam. Lib. V I , cap. XXXII. — Quam autem a/ii glanum, alii hyoe-
nam appellant, corpore non minore, quam lupus tfi, jubâ quâ equus, fed
fetâ duriore, longioreque, i f per totum dorfum porreââ. Molitur hoec infi-
dias homini, canes etiam vomitionem hominis imitando capit & fepulchra
effodit humanoe ayida carnis, ac eruit. Arift. Hifi. anim. lib. V I I I , cap. y,
k Gefner. H ifi. quadrup. pag. 555.
c Belbi, id eft, hyoence, decern fuerunt fub Gordiano Romoe. Julius
Capitolinus. Idem ibidem.
1 Geln. H 'fi. quadrup. pag. j 5 y,
ont appelé l’hyæne kabo ou zabo, noms qui paroiffent
dérivés du mot %eeb, qui dans leur langue eft le nom
du loup. En Barbarie l’hyæne porte le nom de dubbah,
comme on peut le voir par la courte defeription que
le doéleur Shaw a nous a donnée de cet animal. En
Turquie l’hyæne fe nomme ^irtlam, félon Nieremberg fe
& en Perfe kaftaar, fuivant Kæmpfer0 ; & cajlar, félon
* Aux royaumes de Tunis & d’Alger le dubbah eft de la grandeur
du loup......... II a le cou fi exceffivement roide, que iorfqu’il veut
regarder derrière lui ou feulement de côté, il eft obligé de tourner
tout le corps comme les cochons, les taillons & les crocodiles. Sa
couleur eft d’un brun fombre tirant fur le rouge avec quelques raies
d’un brun encore plus obfcur : le poil de la nuque du cou eft
prelque de la grandeur d’une paume, mais moins rude que les foies
de cochon. Il a-Ies pieds grands & bien armés , dont il fè fërt pour
remuer la terre & en tirer les rejetons du palmier & d’autres racines
& quelquefois des corps morts.............Après le lion & la panthère,
le dubbah eft le plus féroce & le plus cruel de tous les animaux de
la Barbarie. Comme cette bête eft pourvûe d’une crinière, qu’elle a
de la peine à tourner la tête & qu’elle fouille dans les fépulcres, il y
a toute apparence que c’eft l’hyæne des Anciens. Voyage de Shaw,
tome I , page y 2 0.
1 Eufèb. Nieremberg. Hifi. Nat. Antuerpiæ, 163 5, pag. 1 8 1.
c Kaftaar, id efi, taxus porcinus, five hyoena veterum, ( Vid. in Tab.
S. 4. N.° 4. ) animal efi porci, feu ferophoe grandioris, magnitudinem ejuf-
demque formam corporis obtinens,fi.caput, caudam àr pedes excipio. Pilis
yeftiturlongis, incanis, in orâ dorfi, porcino more, longioribus, pene fpitha-
malibus, apicibus nigris ; caput habet lupino non difiîmile, rofiro nigro,
fronle longiori, oculis rofiro propinquioribus nigris & volubilibus, auribus
nudis,fufcis & acuminatis ; caudâ donatur proelongâ, villis denfis longioribus
vefiita , circulifque nigricantibus ad decorein intercepta> Crura in