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Jofeph Acofla a, mais feulement des'animaux femblables
à-de petits chiens:, qu’au Pérou ils appefoient alco, & ces
alcos s’attachent à leurs maîtres & ont à peu près auffi
le naturel du chien. Si'l’on en croit le père Charlevoixb,
qui fur cet article ne cite pas fes garanS) « \tS:gofchisàe
» Saint-Domingue étoient de petits chiens muets qui fer-
| voient d’amufement aux dames c; on s’en fervoit aulfi à .
» la chaffe pour cventer d’autres animaux ; ils étoient bons A
» à manger, & furent d’une grande reffource dans les pre-
» mières famines que les Efpagnols effuyèrent : Fefpèce au-
$ roit manqué dans Fifîe, h on n’y,en avoit pas apporté. de-
» plufieurs endroits du continent. If y>en avoit de plufieurs
35 fortes ; les uns avoient la peau tout-à-fait liffe, d’autres
3> avoient tout le corps couvert d’une laine fort douce; le:
33 plus grand nombre n’avoit qu’une efpèce de duvet fort.
33 tendre & fort rare : la même variété de couleurs qui fe
33 voit parmi nos chiens fe rencontrait auffi dans ceux-là.,
33 & plus grande encore, parce, que toutes les, couleurs
s’y trouvoient, 6i même les plus vives 33. Si l’clpèce des
gofchis a jamais exiflé avec ces fingularités que lui attribue
; Voye^ FHiftoire Naturelle des Indes, par Jofeph Acofta,, page g 6
Ù" fuivantes. Voyez auffi l’Hiftoire du nouveau monde , par Jean
de Laet.- Leyde, 1 640, liv. X , chap. v,
i Voyei FHiftoire de Fille-Saint-Domingue, par le Père Charlevoix.
Paris, i j y o , tome I , pages 3 y- Ù1 fuir.
* Y avoit-il des Dames à Saint - Domingue' iorfqu’on, en fit la
découverte !
d La chair du chien n’eft pas bonne à manger.
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le père Charlevoix, pourquoi les autres Auteurs n’en
font-ils pas mention ! &pourquoi ces animaux qui, félon
lui . étoient répandus non feulement dans l’ifle dé Saint-
Domingue , mais en plufieurs endroits du continent, ne
fubfiftent-ils plus, aujourd’hui ! ou phiftôt, s’ils'fubfiftent,
comment ontrils perdu toutes ces belles fingularités! il
ett vrai - femblable que le gofehis du père Charlevoix ,
dont il dit n’avoir trouvé le nom que dans le père Pers,
éfl: le gofqués de Garcilaffo; il fe peut auffi que le gofqués
•de Saint-Domingue'& Falco du Pérou ne foient que le
même animal, & il paraît certain que cet animal eft celui
'de l’Amérique qui a le plus de rapport avec le chien
d’Europe. Quelques Auteurs’ Font regardé comme un
-vrai chien : Jean de; Laet’ a dit expreffément, que dans
le temps de la découverte des Indes il y avoit à Saint-
Domin'gne une petite éfpèce de chiens dont on fe fervoit
•pourla châïfe ,Tnais qui étoient abfolument muets.'Nous
avons vû dans Fhiftoire du chien '1, que ces animaux
•perdent la faculté d’aboyer dans les pays chauds ; mais
îaboyement'eft remplacé par une efpèce de hurlement,
& ils ne font jamais, comme ces animaux trouvés en
Amérique, abfolument muets. Les chiens tranfportés
d-’Europe ont à peu près'également réuffi dans les contrées
les plus chaudes & les plus froides d’Amérique,
au Brefil,& au..Canada,s& ce font.de. tous les animaux
! Ém B FHiftoire du nouveau monde, par Jean de Laet, liv. X V , •■ chap . xv.
1 Voyt{ le V.c volume de cette Hiftoire Naturelle, article du Chien.
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