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Brefil; cet animal, le plus grand de tous, cet éléphant
du nouveau monde, eft de la groffeur d un veau de fix
mois ou d'une très-petite mule; car on 1 a compare a 1 un
& à l’autre de ces animaux, quoiqu’il né leur reflemble
en rien, n’étant ni foüpède, ni pied-fourchu, mais fifli-
pède irrégulier, ayant quatre doigts aux pieds de devant
& trois à ceux de derrière : il a le corps à peu près de la
forme de celui d’un cochon, la tête cependant beaucoup
plus groffe à proportion, point de defenfes ou dents
canines, la lèvre fupérieure fort alongee & mobile a
volonté. Le lama dont nous avons parlé, n’eft pas fi
gros que le tapir, & ne paroît grand que par l’alongement
du col & la hauteur des jambes. Le pacos eft encore
de beaucoup plus petit.
Le cabiai1 qui eft, après le tapir, le plus gros animal
de l’Amérique méridionale, ne l’eft cependant pas plus
qu’un cochon de grandeur médiocre ; il diffère autant
qu’aucun des précédens de tous les animaux de l’ancien
continent; car quoiqu’on l ’ait appelé cochon de maraish
ou cochon d ’eau, il diffère du cochon par des caractères
effentiels & très-apparens; il eft fiflîpède, ayant, comme
le tapir , quatre doigts aux pieds de devant & trois à
Hift. Brafil. pag. 2 2 9 . — Maypoury. Manipouris. Barrcre, Hiß. Fr.
équin, pag. 161. — Le Tapir ou Afanipouris. Briiïou, Regn. animal.
pag. 1 19. Les Portugais l’appellent Anta.
* Çapybara Brafilienfilms. Marcgravii, Hiß. Brafil. pag. 230,
fc Sus maximus palußris. Barrète , Hift. Fr. équin, pag. 1 6 0 . —
Cochon d’eau. Voyages de Defmarchais, tome 111, page 3 14 .
ceux
d u n o u v e a u M o n d e . 8 9
ceux de derrière ; il a les yeux grands, le mufeau gros
& obtus, les oreilles petites, le poil court & point de
queue. Le tajacou a, qui" eft encore plus petit que le
cabiai & qui reflemble plus au cochon, fur-tout par
l’extérieur, en diffère beaucoup par la conformation des
parties intérieures , par la figure de l’eftomac , par la
forme des poumons, par la groffe glande & l’ouverture
qu’il a fur le dos, &c. il eft donc, comme nous l’avons
dit, d’une efpèce différente de celle du cochon, & ni
le tajacou, ni le cabiai, ni le tapir, ne fe trouvent nulle
part dans l’ancien continent. Il en eft de même du
tamandua-guacu ou ouariri b, & du ouanriou ç, que nous
avons appelés fourmilliers ou mangeurs de fourmis : ces
animaux , dont les plus gros font d’une taille au defliis
de la médiocre, paroiffent être particuliers aux terres de
l ’Amérique méridionale ; ils font très - finguliers en ce
qu’il n’ont point de dents , qu’ils ont la langue cylindrique
comme celle des oifeaux qu’on appelle pics, l’ouverture
de la bouche très-petite, avec laquelle ils ne peuvent ni
mordre ni prefque fàifir ; ils tirent feulement leur langue,
* Tajacu. Pifon, H ß . Nat. pag. 9 Z. — Tajacu. Caaigoara Brafi-
lienßbus. Marcgr. H iß. Brafil. pag. z z y .— Coyametl. Femandès, H iß.
7iov. Hifp. pag. 8.
L Tamandua- guacu five major. Pifon, H iß. Nat. pag. 320. — Le
Fourmilier-tamanoir. Briflon, Regn. animal, pag. 24.
‘ Tamandua minor flavefeens. Ouatirmaou. Barrère, H iß. Fr. éq.
pag, 163.
Tome IX . M