7-8 A m i m -A u x
Quoiqu’on'ait prétendu .que la civette le trouvoit à
la nouvelle-Efpagrte, nous penfons q u e c e n ’eft point
la civette de l’Afrique & -des Indes,, dont on tire le mufc
;que. l’on mêle & prépare avec celui, que l’on -tire auffi
-de l’antmal -appelé hiùm à. la Chine, & nous regardons la
■ vraie civette comme un animal des parties méridionales
de l’ancien continent, qui ne .s’eft pas répandu vers le
Nord, qui n’a:pu paffer dans le nouveau.
Les chats étoient, comme les chiens, tout-;à-faitétrangers
au nouveau monde ,r& je.ifuis maintenant >perfuadé
-que L’éfpèce ni’y exiftoit- point . quoique j’aie cité'* un
-paffage, par lequel ihparoît qu’un: .homme de l’équipage
de Ghriftophe "Colomb avôit trouvé & tué furda côte
de ces nouvelles terres un citât làtivage ; je n’étois pas
alors auffi inftruit que je le fuis .aujourd’hui, de tous les
-abus que l’on a fait des noms, ’& j-’avoue que-je ne
-connoilfois: pas encore/affez les animaux pour diftinguer
.nettement dans des témoignages des-voyageurs- les noms
ufurpés, les dénominations .mal-appliquées, empruntées
.ou fàéüiees ; •;&. l’on n’en:-fera peut-être pas étonné,
puifquelesnomenclateurspdontdesrecherches'fe bornent
à ce feul point-:dei¥Ûe, : loin- d’avoir éclairci la matière ,
l ’ont encore embrouillée par d’autres dénominations &
des phrafes relatives-à des méthodes arbitraires, toujours
plus fautives que le coup d’oeil & l’infpeétion. La pente
naturelle que nous avons à comparer les chofes que nous
voyons pour la. première fois à celles qui nous font, déjà
* Voye{ le VI.' volume de cette Hiftoire Naturelle article du Chili,
d e l ’ A'j v c .n E fjfc C o n t i n e n t . 79
connues, .jointe à :1a.-difficulté prefqu’invineibfe qu’il y
aroit à prononcer les noms: donnés.aux> chofes par les
Américains;, fontlesdeuxicaufes de.>çette-mauvaife application:
des; dénominations 1, qui depuis- a produit- tant*
d’erreurs. II eft, par: exemple, bien plus commode de
donner: à un. animal nouveau le nom de lancier “’ ou
de cochon noir; que de prononcer fon nom mexicain
quauh-coyamelt : de même;, il étoit plus aifé d’en appeler-
urr autre renard américain h, que de lui conforver fon-
nom. brafilien lamandüa-guaeu ; dé nommer de même
mouton: ou chameau c du Pérou des animaux qui dans-
cett© langue fe nommoient ‘ pelou-jehiak-equitli : orna- de
même appelé cochon d’eau11 le cabiai ou cabionara -, ou .
mpybara,.quoique ce: fort, un animal très-different d’un
cochon; le.carigueibept s’eft appelé loutre. Il en eft dé;
même dè prefque: tous les autres animaux- du nouveau
monde., dont les noms ctoient’fi barbares ôi fi étrangers
pour:les Européens , qu’ils cherchèrent à-leur en donner
d’autres par des reiTemblances-, quelquefois heureufes ;
avec les animaux, de l’ancien continent; mais fouvent
suffi par: de fimples-rapports, trop éloignée pour fonder
Z Vioye^ le Voyage de Definarchais:, tome 111, page i la.-, &i’EfTai
fut l’hiftoire naturelle de la,France équinoxiale, par Barrère, Paris,
jr 7 4 0 , avec l’Hiftoire du Mexique, par Hernandh , page (y y ; &
l’Hiftoire de la nouvelle: Eipagne, p;ir. Fernandès, page 8'.
h Voyei Delmarchais, tome 111, page y 0 y.
* Vôye-^ Hernandès, Hifloire- du Mexique , page (f'tf v .
i Voyei Definarchais, tome I I I , page y 1 4 .