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gées d’aller chercher la nourriture des plantes
dans l’intérieur de la terre. Il faut dès-lors que
les racines s’allongent, beaucoup , fans quoi,
elles auroient bientôt épuifé la terre qui les environne.
11 eft donc avantageux dé labourer les. terres ,
afin que les racines puiffent s’étendre , & etre
enfuite preffées par la terre à mefure qu elle
s'affadie. Mais voici un autre avantage des labours
qui eft moins douteux.
Il eft piouvé que quand on coupe ou qu’on
rompt une racne, elle ne s allonge plus, mais
bientôt elle produit plufieurs racines au lieu
d’une , 3c ces nouvelles racines font toutes propres
à fournir beaucoup de nounitute aux plantes.
Or il eft certain que quand on laboure , on
coupe ou rompt beaucoup de racines , d où il
fuit , qu’ on multiplie des fuçoïrs toutes les fois
qu’on laboure.
On appelle encore racines certaines plantes
dont on ne mange que la partie qui vient en
terre. Tels font les raves, les navets, les carottes
, les betteraves, &c. On lève ces racines
tous" les ans vêts la fin de l’automne pour les
replanter auffi-tôt, fi on veut les couvrir 1 hiver
, finon-on les met dans la ferre.
Les racines fucculentes fe tirent de terre au
printems, & les autres en automne. .
Toutes les racines des plantes font' compofées
d’une peau & -d’une fur-peau, & criblées de
toutes parts de petits trous ou de pores très-
ouverts. La deuxième peau eft toujours imbibée
d’un gluant, qui eft un fuc limoneux & gras,
fervant à faire couler la fève. Il eft auffi dans
toutes les racines des efpaces , des interftices,
des parois, qui fe vident & fe.rempliflent continuellement
des files de la terre. "
Quiconque eft au fait du mécanifoee tant interne
qu’externe des racines-, & de ce qui cora-
pofe leur tiffu intérieur , fe gardé b; en , dit
Schabol, de lés mutiler & de les offenfer aucunement.
R a c in e s ; machine *propte à couper en terre les
racines , publiée dans les Mémoires de la Société
d’Agriculture de Paris.,
Les navets peuvent fervir d'engrais, & être
confidérés fous ce point de vue comme une très-
grande reffource lorfqu’ on manque-de fumier.
On peut alors cultiver les navets :de la manière
que nous avons déjà indiquée : on les éclaircit,
afin que ceux qui relient deviennent plus gros ;
on donne enfuite un, coup de charrue, afin de
découvrir Iss racines & de les faire pourrir en
les expofant ainfi à la gelée. Dès que Jes navets
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ont été endommagés , ils s’ enflent, ils pourrif-
fent & forment un très-bon engrais en même
tems qu’ils amelibliffent la terre. C ’eft dans cette
intention qu’on peut employer avec fuccès une
charrue garnie de .contres difpofés de' manière
que les racines font découpées en terre. M. Re.y
de Planazu a bien vou’u nous communiquer le
defim d’une machine de ce genre , 8c Ront nous
joignons ici la figure. Les terres dans lefquelles
on a lailTé des navets ainfi découpés , font très-
bonnes pour les chanvres , les lins, Bçc. Cellés
où l’ on a récolté toutes les racines doivent etre.
enfemencées d’orge.
Cette machine eft compofée de trois parties
qui forment une efpèce de charrue : d’un train,
d’un avant-train , qui portent les roues, & .-d’une
forte de herfe. L’avant-train (fig. $ , pl. 'XXXVII),
a deux branches C F 3 F D , qui traverfent l’ef-
fieu A B 3 dans lequel elles font folidement arrêtées
par des coins de fe r , à la nai fiance des
deux fufées A & B. Cet eflieu reçoit, félon fa
longueur, un couflinet G F , qui eft traverfé*
ainfi que l’effieu. en E , par un boulon de fer G
deftiné à affujettir la chaîne C. C ’eft pour donner
pafiage à cette chaîne- que , le couflinet eft
échancre en F à fa partie inférieure. Dans fon
échancrure fupérieure eft appuyé.l’axe BG de
la charrue. Cet axe, entraîné par la chaîne dont
nous venons de parler, eft percé de plufieurs
trous, afin qu’on puifle le faire avancer plus ou
moins fur l’eflieu , parce que la hauteur des
roues D étant toujours la même, on donne par
ce moyen plus ou moins d’inclinaifon à l’ axe , 8c
par conféquent aux coutres dè la"'herfe G , qui
fait corps avec lui. Cette herfe eft deflinée pjus
en grand dans ia fig. z ; elle’confifte en un bâtis
de bois À B C D , très-fort, 8c .dans lequel fon t
fichés les dix coutres de fer. E , dont les incli-
ifâifons ce la difpofition font telles, qu aucun
d’eux ne pafïe fur la trace d’un autre. En appuyant
fur les poignées des queues EH , on force
ces coutres d’entrer en terre à une certaine profondeur,
8c de cou-per toutes les racines qu’ils
peuvenr y rencontrer. Ces racines ainfi découpées
en morceaux, pourriffent beaucoup plus
promptement, augmentent 5c améliorent l’engrais.
RACORNI. On d it, dans le jardinage , d’un
arbre , d’un fruit, d’un légume , qu’ils ■ fopt racornis
3 quand ils fe fanent , fe flétriflént, fe
rident, en fe durcifiant, 8c que leur peau ceffe
d’être bandée 8c rebondie j ce qui eft un ligne
certain de dépériflement.
RADICAL; ( humide) c ’eft un principe de
végétation que les plantes tirent de la terre.
Lorfque cet humide radical eft altéré , les plantes
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ent beaucoup à fouffrir, fi les arrofemens n y
fuppléent.
RAFRAICHIR ; c’ eft, en terme de jardinage ,
couper & rogner ; c’elt-à-dire qu’ avant d inférer
uns plante en terre, on a foin de rafraîchir les
racines, en fe bornant à retrancher tant foie peu
leur'extrémité fanée ou gercée.
R AGRÉER. Ce terme fe dit d a n s le jardinage,
des branches qui ont été fciées dont on unit
la fuperficie avec la ferpètte.
RAIE j terme d’agriculture. C ’eft renfoncement
qu’on fait en labourant un champ : le fiiloii
eft une raie profonde! .,
RAJEUNIR un arbre ; c’eft le. tailler uniquement
fur les branches de la nouvelle pouffe, &
fupprimer la plus grande' partie du vieux bois.
Cette opération doit être faite avec précaution,
& toujours'en employant l’onguent S. Fiacre
fur les plaies férieufss.'
RAME. On entend parce terme, dans le jardinage
, une branché feche que l'on pique en terre
pour foutemr des plantes flexibles. De-là eft venue
l’expreffion de pois rames.
RAMEAU ; petite branche d’arbre. C’eft auffi
une branche coupée en été pour en tirer des
greffes & des écuffons.
RAMER ; c’eft , en terme de jardinage, fou-
tenir des haricots, des pois, avec des rameaux
ou petites branches qu’ on enfonce en terre. Ces
rameaux doivent être proportionnés à l’efpace,.
& placés non à chaque raie, mais de deux en^
deux. On obfiirve de les pencher les uns Vers’
les autres en forme de berceau , de façon à
procurer du foleil & de la chaleur aux plantes
qui font ainfi foutenues : en même tems que Fon
rionne au jardinier la facilité d’en recueillir las
, fruits.
RAMIFICATION. On appelle ramification dans
les plantes , les disjerfes dillributions. des ra-
meaux, ou branches moindres qui tirent leur
origine de rameaux plus forts.
RAMILLES ; menues branches qui relient
aprè'sl’exploitation des bois, & qui ne fervent
qu’à faire des bourrées.
RAMPANTES i { plantes') ce, font celles qui
étant extrêmement tendres, & creufes en dedans,
ne peuvent fuppôrter d’être affujeties à quoi
que ce foit, & font répandues à plat fur terre ,
cù elles s’ étendent; tels font les melons, les
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concombres, les citrouilles , les courges, Si
autres.
Beaucoup de légumes , tels que l’ofeille , les
ép'nars , le pourpier, font auffi des p.antes ramr-
pantes. Il eft des plantes farmenteufes , telles qus
la vigne 8c fes fèmblables, qui rampent également
fur terre, mais à qui il faut des fupports.
Il en eft d’autres à qui la nature a donné des
griffes pour s’attacher, ou des grapins, tels qus
le lierre , la vigne vierge & autres. Enfin , il eft
des. plantes rampantes qui ont la faculté de s en>
tortiller fpirâlement autour de tout ce qu’ elle^
rencontrent, tels que les pois, les haricots, lç.s
lizerons.
RAPPELER un arbre. Ce terme fe dit d’ un
arbre qui après avoir été quelque tems laiffé un
peu à lui-même, jufqu’à un certain point, a eau fs
de fon trop de vigueur, eft par la luite tenu un
peu plus court. On le rappelle alors , c’ eft-à*dire,
qu’on le foulage à h taille , en le rapprochant
un peu j en le rabattant, en le déchargeant da
fon fuperflu.
RAPPORTER des terres ; c’eft tranfporter
dans un endroit les. terres qu’on a été chercher
dans un autre ; foit pour changer le terrain , foit
pour l’améliorer, foit pour l’unir.
* PxAPPRO CHEM ENT des arbres & des pal'jfar-
des. Ce rapprochement a lieu quand les arbres
s’étant trop* allongés du haut 8c des côtés, font
dépouillés du bas 8c du milieu ; alors on eft
obligé de les tailler plus bas pour les regarnir.
Ce rapprochement fe fait par gradation , un peu
dans une annéé un peu dans une autre, en
trois, quatre, cinq ou fix ans.
Les paliffades rapprochées présentent toujours
au printems fuivant un fpechcle difagréable ;
mais il eft un moyen fur de les voir auffi garn:es
que voyantes, l’année même de leur rapproche-
ment : c’eft de faire un bâti avec des gaulettes
au’ on attache en travers avec du fil de fer ou
de l’ofier; on ménage enfuite les branches des
côtés capables de donner de la verdure, en les
liant au bâti. Les arbres , débarrafies de leur
bois caduc 8c u fé , font au printems de bel lus
pouffes de tous les fens. Alors avant que de
tondre , on prend celles qui peuvent s’appliquer
furie bâti, Sr 1 on les.y paliiTe à droite & à
gauche en forçant 8c inclinant un peu les bourgeons
de devant 8c de derrière lorfqu’ils font
encore tendres ; on tond en fuir e près de la tige
ceux qui relient. L’année fuivante , l’éiagueur fe
contente d’attacher fur les côtés les plus grands
jets qui paroi fient fur le devant ; les branches
continuent à prendre’ leur p li, & la ronture devient
fans fujétionE Lorfqu’on rapproche une