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eft Tafpeft le plus favorable. Vous chojfîrsfc ,
autant qu’ il vous fera poflible -, le voifinatee des
bois, des prés, des ruiflèaux, des lieux%àrnis
de thim &r d'autres plantes odoriférantes. Le
rucher doit être défendu de l’approche d^s bef-
tiaux ,* Sc, fi vous te pouvez ■/ des hirondelles,
qui fe nourriffent des abeilles & en nourrifient
leurs petits. Vous le garantirez des effets! du
vent, & fur-tout de celui du nord ou dè la
b ile , par des murs ., haies ou cloifons de rofeaux
feulement :
prineipio fedes apibus fiatioque pttenda,
Quo neque fit ventis aditus (nam pahula venti
Ferre domum prohibent ) neque oves hcedique petulci
Floribus infultent, &,c.
Georg. L. 4,
Les ruckes doivent être placées en échiquier
& à telle diftance Tune de l’autre , que l’on
puifie y travailler fans toucher, que le moins
qu’il , fera poflible , aux chapiteaux.
Si vous voulez vifiter vos ruches pour les netto
yer, vous les renverferez fur une table ou
autre chofe, en commençant par la hauffe de
de flous, que vous replacerez enfuite dans le même
ordre , exactement au m'êmè afpeCt, & avec
céléritéi en fuivant l’opération que nous avons
déjà annoncée.
C ’eft une erreur de croire que les abeilles
puiffent abufer de la nourriture qu’on leur donne,
& qu’elles en deviennent plus pareffeufes. Il ne
faut point négliger cette opération quand la mau-
vaife faifon les met dans l’impoflibilité de s’en
procurer, & lorfqu’une nouvelle génération va
paroître ; fur tout fi elles ne font pas fu.ffifàm-
ment pourvues de leur nourriture naturelle, qui
eft la meilleure de toutes. Pour vous acquitter
de cette fonction, vous mettrez, foit fur la
grille, foit fur la hauffe fupérieure, des rayons
garnis de miel, que vous rendrez liquide s’il eft
graine , ou deux tiers de miel & un tiers de,
bon vin que vous réduirez enfemble en fyrop,
au point de- faire p âte, ou que vous ferez au
moins bouillir un moment j & enfin du jus de
fruits préparés de même. Vous le mettrez dans
un vafe un peu concave, que vous couvrirez
légèrement de moufle , pour donner appui aux
abeilles qui, fans cette précaution, feroient expo-
fées à périr. Si vous placez ce vafe fur la haufle
fupérieure, vous le couvrirez par une hauffe
fans trous & exaucement adaptée. L’heureja plus'
favorable pour toutes les opérations autour des
abeilles, eft depuis huit à neuf heures du malin
jufqu’ à trois ou quatre du foir.
Mais avant que de procéder à aucune de ces
opérations 9 la prudence exige que yous preniez
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des précautions contre Ja piqûre des abeille*.
Ayez en main un bâton chargé de mauvais
linge , blanc\de leflive , de thim & -autres plantes
odoriférantes # dont vous formerez un tont af»
fujerti avec de Tôlier ou du fil de laiton, & de
la groffeür d’une andouilie, que • vdus aurez
mis au feu paurde faire feulement funter, afin
d’éloigner les abeilles fans leur fiurtvaucun mal.
Vous vous couvrirez enfuite d’un ca,mail de toile ,
dont la partie antérieure forme un large mafque
Taillant., de fil de-laiton, aflez ferré pour que
l’abeille ne puifie y vpaflêr.- On peut encore fe
garantir par le jus de lierre tenefire. On en a fait
l’expérience en broÿant cette plante dans fes
mains. Si cependant vous êtes piqué-,malgré
ces précautions, tirez faiguillon , preflez la plaie
pour en faire fortir le-■ venin, lavez-la avec de ^
l’eau fraîche, ou rr.ettez-y de la boufe de vache,
du jus de plantain, de l'huile de laurier, du baume
du Pérou, ou, pour les riches, de l’alkalr volatil
fluor.
Gouvernement des abeilles pendant tous les mois
de r année.
Mars.
Le moment où la faifon s’adoucit Sc où4a v é gétation
commence, eft aufli celui où les abeille*
çommeaeent à avoir befoin de foins particuliers.
C ’eft le»rems le plus fur pour acheter des ruches.
Choififfez un jour où le foleil ne brille pas , &
tranfportez-les dans une hotte , fur le dos, le plus -
doucement qu’il eft poflible} ou bien fermez-
Ies exactement avec un linge ou autre chofe,
renverfez-les & les aflùjettiflez enfuite fur-une
voiture- Lorfqu’ elles feront arrivées à leur def-
tination , vous les placerez fur des tablettes , &
ne les ouvrirez que le lendemain matin.
Vous aurez foin dans ce mois de nettoyer vos
ruches , fuivant la manière que nous avons indiquée
5 de laver les. tables avec de Turine fraîche
, & d’examiner fi les abeilles ont une- pro-
vifion fufEfante de nourriture, .
Avril.
Quoique ce fait la faifon des fleurs où les
abeilles peuvent aller faire leur récolte , vous
devez cependant veiller, à. la nourriture de la
peuplade naiflante , èt fubvenir à fes befoins.
Quel que foit le zèle des ouvrières y elles ne le
peuvent par celles-mêmes fi vous 11 y fuppleez
pas. Les voyages les. empêchant, ,-les foins les
diraient > & foùvént ellesr font arretées’ par la
pluie , le vent ou la neigéc, c.bfcte fai Ion étant la
plus inconftante de Tannée.', Ainfi la perte ou le
gain dépend de* votre attention.
Mai & juin.
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Mai & Juin.' {
Si vos abeilles ne font pas à portée de l'eau, I
mettez auprès du rucher une auge de pièrre ou
de bois, dans laquelle vous entretiendrez de
l’eau propre, que vous renouvellerez dè tems
en tems, & dans laquelle vous répandrèz çà &
là des bri *s de moufle, pour fer vit: d’appui aux
abeilles. Si vous avez une ruche foible & une
très-forte, mettez , par un beau jo u r , à onze
heures ou midi, la forte au lieu de la foible ,
& cellt-ci à la place de la première, où fe porteront
les abeilles qui écoient dehors. Toutes
vivront en bonne intelligence & formeront une
ruche bien peuplée. Cette expérience a reufli au
C. C o llâ t, de Troyes, en 1783 &: 1784.
Préparez vos haufies pour recevoir vos effaims»
deux pour î’effaim ordinaire & trois pour un
eflaim fo rt, c'eft-à dire pefant cinq -à fîx livres.
Faites veiller conftamment depuis huit heures du
matin jufqu’à cinq du foir. Quand un eflaim fort
de la ruche , le moyen fur pour l’arrêter, eft d’y
jeter de l’eau avec un balai ou de la pouflière.
Lorfqu’il fera fixé aux haies, arbuftes ou arbres,
vous ( étant armé de Tandouille & couvert du
camail ) mettrez fous la branche une haufle ,
fans trous , dans laquelle vous les ferez tomber
& les poferez enfuite à terre. Vous la couvrirez
d’une ruche, à deux ou tr'ois hauffes , que vous
aurez frottée avec du thym ou autre plante odoriférante,
& où vous aurez fait coûter du miel
& du vin bien délayé. Vous ne couvrirez pas :
cette ruche exactement, mais vous y bifferez un
vuide fuffifant, afin que les abeilles du dehors il
puiffent s’y introduire , & au foleil couché vous
la porterez au rucher. Il eft prudent de bien
fumer l’endroit où elles fe font fixées , pour empêcher
le retour. Si deux ou trois effaims foibles |
fe réunifient à la même branche, recevez - les {
dans une feule niche } s'ils font forts, effaye-zf $
de les divifer avec une ficelle , de découvrir lès
reines , & d’en porter une dans chaque ruche ,
avec une quantité d’abeilles à peu près égale. On
y eft parvenu à l’aide d’un petit balai de plume 5
les mains lavées avec de l’ urine fervoient de
cuiller. Si vous ne le pouvez pas , alors divifez
au ha fard. Comme il importe quelquefois d’empêcher
une ruche de s’affaiblir par un fécond ,
même un premier eflaim, vous y parviendrez en
mettant une hauffe „çteffous.
Si voifs vous êtes fervi de la ruche fur L quelle
vous. avez adapté un faladier, quinze jours ou
trois femaines après , au plus,tard , vous introduirez
avec précaution un petit coin de chêne
très-mince , ou une lame de couteau , pour
donner entrée à un fil de laiton que vous ferez
paffer entre la tablette & le faladier, après avoir
Art aratoire.
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efilevé ’celle qui Taffiijettiffo&t, & vous le trouverez
plein du plus beau miel, comme l’expérience
Je prouve.;
Juillet.
A. fcommehcër-au 15 juille t, jufqu’à la fia
d’août ou environon peut, par un-beau jour ,
Sr.dejxii'ÿ- neuf heiirès jufqu’à trois , appliquer,
fans rifque / à fan'profit, tout ce qui excède le
béfoïn des abilles , mais avec beaucoup de dif-
crétion. Armé & habillé comme pour recevoir
im eflaim, j’introduis çà & là un cifeau ou une
hme de couteau ; je divife la tablette fans trous ,
qui couvre la hauffe fupérieure , où j’introduis
le plus’ që fumée qu’ il eft poflible. Les abeilles
defeendehr' 5 alors je détache avec précaution la
première haufle de la fécondé, je l’enlève , la
ienveffe & vois fi je ne puis rien prendre , ou
fi je puis prendre le tout ou une partie. Dans le
premier cas } je- remets exactement ma hauffe
dans fa première pofition , fuivant la ligne rouge
ou noire que j’ aurai tirée , comme on l ’a ob-
feryé. Dans les fécond Ôc troifième ca s , il faut
ufer d’adreffe & de célérité : je fais mettre ma
haufle à peu de diftance du ruchër , fur le vuide
d’ une chaife renverfée, tandis q u e , par les
trous, je me rends certain de ce qu’il y a de
miel dans la fécondé. Je couvre celle-ci de la ta-
; blette, & lui donne un appui de trois bâtons de
la groffeür d’ un d o ig t, mis en triangle pour
éviter d’écrafer tes abeilles. Celles qui font refiées
dans la hauffe enlevée, font châffées parla
fumée que ; j'introduis en • deffous , & à l'aide
d’une plume que je pàfle entre les rayons} puis
fans faire périr une feule abeille, & tranquille
dans ma chambre, j’enlève de mes ruches les
rayons de miel des deux côtés. Je me donne
garde de toucher aux autres, & moins'' encore à
ceux où il y. a du couvain d’ ouvrières. Si je ne
prends qu’ une partie, je fais, lever ma ruche &
pofe ma haufle fur la table } & le foir , mes
abeilles- tranquilles , j’enduis mes ruches avec de
la boufe de vache, fraîche & fans mélange.
Si l’abondance de la ruche & l’ état de la hauffe
me permettent de m’emparer du tout, ma haufle
eft mife en magafin. En vendangeant mes ruches ,
j’ai foin d’avoir près de moi trois ou quatre
grands vafes de terre qui ne fervent qu’à cet ufage
* ( le cuivre feroit pernicieux ) , je les couvre de
claies propres à égoutter les fromages} je pofe
fur tes unes les rayons les plus beaux , c’eft-
à-dire, les plus blancs, & fur l?s autres ceux
qui Le font moins. Je racle les côtés du rayon
pour donner plus d’iffue au miel, & j’établis
tous mes vafes dans un endroit bien fermé, près
d une croifée fur laquelle donne le foleil. Quand
la plus grande quantité de miel eft égouttée, je
le patfe à travers un linge & le mets dans des