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8ç de légumes qui requièrent qu’on ait recours
a l ’art pour les faire venir dans certains climats ,
pour les avoir plus promptement ; telle encore
la terre propre pour avoir de bons melons.
T erres jectices ; on appelle ainfi toutes les
terres des fouilles quelconques qui font tranfpor-
tées, jettées & répandues, -foit pour s’en dé-
barraifer , foit pour haulTer des terrains , remplir
des creux , & former des voiries ou chemins.
Les démolitions de bâtimens , les immondices
qui embarraflent , les pierrailles , les êcurures
d’étangs 3 de fofiés . de baffins , de canaux &
de marres qu’on enlève & qu’on tranfporte, tout
cela s’appelle terres jeftices,.
Parmi ces. terres jeftices 3 il en eft quelques-
unes qui font très - bonnes 3 telles font celles
qu'on répand pour former des jardins & des
terraffes. Celles fur-tout des boues & des immondices
3 des chemins & des rues des grandes
villes i les iffues d’animaux provenant des boucheries
, les vidanges des foffes des lieux d’air
fan ce , pourvu qu’ e.les aient été eflorées pendan?
un couple d’hivers , avant que d’être transportées
dans les jardins-pour y être employées, car
plutôt elles bruleroient les plantes.
. T erre de G adoue. On appelle ainfi les amas
de boues des rues qu’on émève tous les jours
à Paris 3. & autres, grandes villes , dans des tombereaux.
Cette terre ou cette gadoue eft employée
utilement pour faire venir des legumes, & autres
herbages.
Les bonnes terres pour l’agriculture font celles
qui fe font connaître par la.. beauté- de leurs
produirions naturelles.. O r , on ne peut pas d-if-
converiir qu il y à de bonnes 8c mauvaifes terres
de toutes couleurs; Néanmoins la grife,noirâtre,
qui plaît le plus 'en général 3 & qui a mérite
l’approbation dés agriculteurs anciens & ' modernes
, eft d’ordinaire à cét. égard un dés meilleurs
(ignés de bonté 3 fans être pourtant'infaillible.
On en voit quelquefois de rougeâtres
& de blanchâtres qui font merveilleufes 5 mais
rarement y en a-t-il d’abfoîumentv blanches dont
on puiffe dire la même chofe dans les cantons
payables. D’ailleurs on en trouve de noires 3
foit fur le haut deS- montagnes 3 foit: dans les
vallons, lefquciies font très-infertiles. -
Les terres pierreîifes font fort bonne? pour produire
des plantes, aromatiques &. du bois de
charpente. Le ché -è 8c lé charme viennent volontiers
par-tout où la terre eft ferme & le terrain
pierreux , mais beaucoup d’arbres fruitiers n’y
profitent pas. -,
Une terre pierreufe ne. produit pas une grande
quantité de b led, & fi l’oa en veut faire à-peu-
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p'.èi quelque chofe de bon , il faut, ôter un®
partie des pierres, 8c labourer le plus avant que
l’on pourra} c’eft-à-dir„e auffi profondément qu’on
verra qu’ il y a de bonne terre.. Cette manière de
travailler une terre s’appelle en-, terme de labourage
la forcer3 & toute terre forcée devient ingrate
.à fon maître.
Pour les jardins, on paffera à la claie une terre
fort pierreufe} mais dans les champs , on pourra
ôter feulement les groffes pierres : les petites
feroqt avantageufes, fur tout quand le fond de
la terre retiendra l’eau. Certains terrains où l’on
n’appctçoit que des pierres de la nature de la
craie font de belles productions.
Pour amender les terres pier eufes, on fe fert
de fumier de mouton préférablement à d’autres.
Il y a deux eÇèces de terres fabloneufes ; l’une
eft un gros fable jaune fort propre à produire
du grain , l’autre eft .un fable blanc & fec; celui-
ci n’eft bon que pour y planter du b ois, 8c y
femer du farrazin. Le feigle y viendra auffi. Le
premier de ces fables nie fer oit cependant pas
bien fertile, fi l’on n’y ajoutoit point de fumier
lorlqu’on veut le faire porter. Mais dès qu’il
eft mêlé moitié de fumier de vache 8c moitié
des boues qu’ on a ramaffées & qu’on a laide
égqutter , il fait des merveilles. Les terres fa-
bloneufes font fertiles lorfque l’eau n’y manque
pas. Quand on veut labourer ces terres , il faut
toujours choifîr un tems un peu humide & jamais
un tems trop fec.
Dans les terres fèches 8t fabjoneiifes , il eft
à propos de planter les arh es un peu. .avant,
afin que les racines ne foienc pas defTéchées par
l ’ardeur du foleil, .Dans ee$. fortes de it;ny,s on
laiffe moins de didance entre chaque pied d'arbre
que dans celles qui font grades,& humidesi
Un fable très-fin , extrêmement blanc 8c a fi de,
eft bien fuffifant pâtir des pins', de s cèdres 8c
des chênes verds. Il eft d’èxpériënceque les arbres
élevés dans’ du fable èftt beaucoup'dé racines ,
mais qui font menues ,& peu vigôureufes. On
s’eft affuré par l’ex'péfien€e( qu’il eft avantageux
de labourer légèrement, mais fréquemment ces
Tartes der .tene#.-.
Lorfque la' terre d'un jardin eft. fèche 8c fâ-
blonéuïe, &c que ie terrain- a . de Ta p e n t e .i l
-eft avantageux dé' pratiquer dés-rigolas pour' faciliter
1 écoulement des eaux de pluies trop abondantes
} outre que cela lèche les allées , l’eau
en filtrant abreuve la 'terre; voifînp des racines j
ce qui eft un arrofement plus efficace. & plus
durable que celui qu’on donneroit à la - fuper-
ficie des plantes-. ;
Les terres légtfes & chaudes • participent ; foncièrement
aux mêmes qualités que celles des
u n es
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terres f a b l o n e u f e s : il leur faut du fumier gras. |
On peut les amender en les mêlant bien avec ;
des terres grades & humides. Les arbres fruitiers 1
plantés- dans les terres fèches 8c légères veulent |
être arrofés tant que la chaleur eft continuelle j 8c exceflive.
Quant aux terres fortes, on en compte trois i
efpèces. La terre forte proprement dite, ou terre J
argilleufe} la urre forte fabloneufe ou fable, fort j
gras , & la terre forte pierreufe. Toutes trois j
d’une nature vifqueufe qui demandent un labour ;
profond 8c toujours fait par un beau tems , afin ‘
de détruire les herbes inutiles qui y abondent, j
On doit auffi choifîr un tems chaud & fec , j
pour labourer dans les jardins les terres fortes
& humides ; cette circonftance étant très-propre
pour deflécher & réchauffer.
A l’égard des fumiers qui leur conviennent,
ce qu’on peut faire de mieux eft de mélanger
ceux de mouton, -de vache, 8c celui de cheval
bien confommé.
Ces fortes de terres font plus propres au froment
qu’à d’autres grams. Il y vient en abondance,
fur-tout lorfque les années ne font point
trop pluvieufes.
On donne jufqu’à quatre 8c cinq labours aux
terres fortes pendant l’année de jachère, à me-
fure que les herbes y croiffent. Ces terres demandent
à être labourées profondément.
On peut encore amender cette forte de terre
en la mêlant bien avec du fable , des cendres
leffivées, de 'a marne graveleufe , du fumier dé
cheval & de bergerie, &c.
Il y a des pays où la terre eft pleine de craie,
& ce ne font pas les plus fertiles en bled. Deux
fortes, de fumiers paroiffent propres pour cette
efpèce de urre , pourvu qu’ils foient pétris avec
elle} favoir, celui de mouton 8c celui de vache} 8c .fi l’on veut y ajouter encore des boues ramaffées
& égouttées , elles ne pourront produire
qu’un bon effet. En général , il faut attaquer
cette terre peu-à-péu, multiplier les labours &
ne pas épargner les engrais.
On ne fauroit guàres efpérer de profit par
rapport au bled,-des terres marécageufes. Ce n’ eft
pas que le froment n’y vienne quelquefois bien }
mais lorfque cette terre eft nouvellement défrichée
, fouvent on y recueille beaucoup de folle
avoine, ou le bled y pouffe avec tant de force,
qu’on moiffonne beaucoup de paille & très-peu
de grain } c’eft ce qui fait qu’un pareil terrain
eft toujours meilleur en pré qu’en labour Cependant
à force de labours , on parvi -ut à détruire
les maüyaifes h e rb e s c e s terres percLnt
un peu le leur exceffive fertilité} 8c Ton a des
Arc aratoire.
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fromens & dés avôines magnifiques dans des
marais defféchés.
On recotinoît la terre meuble en la maniant.
Elle n’eft ni’ 'trop fèche ou légère , comme les
t-erres fabloneufes; ni trop humide , comme les
terres marécageufes } ni trop fo r te , comme les
terres franches, ; mais on lent qu’elle eft douce
& quelle a le grain menu & fans pierres.
TERREAU} c’eft le réfidu, l’excrément en
quelque forte, & l'arrière-faix du fumier. C ’eft
auffi te fumier même réduit en terre après avoir
fervi aux couches. On appelle encore terreau do
la bonne terre bien meuble, bien grade, &
dépofée depuis long-tems. Pour avoir de bons
melons , point de terreau pur, mais une terre
faétice à-peu-près comme pour les orangers,
excepté qu’il la faut-moins matte , mais'douce 8c molette. Pour que le terreau foit gras & vif,
il eft effentiel qu’on l’ait nouvellement amoncelé
en brifant les vieilles couches} à fon début, oa
prend Je deffous préférablement à la fuperficie.
Toutes forces d’herbages entaffes depuis long-,
tems & réduits en terre, forment un excellent
TERREAUTER} terme de jarffinagè. C ’eft
répandre deux ou trois pouces de terreau au.
pied des arbres nouvellement plantés, fur uns
couche, fur une planche de potager. Cette précaution
entretient les arbres verts fert à faire
avancer les grain'es & empêcher les terres d'être
trop battues par les pluies.
TERREIN j on emploie ce mot relativement
à certaines qualités de la terre } a nd on dit un
terrein maigre , dur , gras 9 bon , mauvais , &c.
TERRER } terme de jardinage. C ’ eft porter
de la terre dans les places creufes-& dans celles
qu’on veut élever. On terre les. vignes, c’ eftr
à-dire qu’on, les amende par des terres neuves.
Ce fecours eft plus durable que le fumier ; il
eft auffi plus utile pour leur fertilité. Cependant
il'n’eft guères ufîté qiié-pour les vignes fîtuées
fur un terrein en pente, iorfqu’elies ne pouffent
que foiblémén.f. On po.te tout du long de leur
extrémité' füpérieüre plufiëurs hotées de terre,
jbfqu’ à ce qu’il y..en ait au moins un pied de
haut fur douze de longueur, & on la met fur
leurs racinés mêmes. Cette opération fe pratique
depuis feptenibre jufqu’ en mars. Par les
labours fubféqùens , l.i terre defeend toujours
affez. Dans les vignes dont le terrein eft plat,
on la place dans les. rigoles. à une diftance rai-
fonnable.’ ( Diâ. du Tard.)
TÈTES DE SAULE } on donne ce nom ï
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