
venus en même-tems que ces membres : fervez-
vous de ces.pouffes pour faire le troifième ordre
de branches, ou branches-crochets.
De pins, vous trouvez encore fur votre arbre*
des branches chiffonnes , quelquefois des lambourdes
& des brindilles.
Vous retranchez d‘abord toutes ces dernières
branches : les chiffonnes, comme inutiles, & les
fécondés, comme dangereufes , parce qu'il ne
faut jamais mettre un arbre à fruit clans la fécondé
année, il périroit bien vite : il faut s’affurerdu
bois , avant de penfer au fruit.
De ces pouffes , fur les membres qui vous
relient, après celles ci-deffus ôtées , vous choi-
fîffez les meilleures, pour former les branches-
crochets.
Vous retranchez, tout près de leur naiflance,
celles qui font devant & derrière-; vous con-
fervez, mais en petite quantité", celles qui font
de c ô té } vous les taillez depuis un oeil jufqu’ à
quatre , en obfervant que, fi le premier eft à
un oe il, le fécond doit être à deux ou trois :
le tout proportionnément à la vigueur de l’arbre.
On élève a'ulïi^de ces branches- crochets fur
les mères- branches : on commence même par-là,
après avoir choifi & taillé les membres.
A la troifième année de la plantation , on dé-
- alifle également tout l’ arbre ; on étend les mères-
ranches comme l’année précédènte, le plus que
Ton peut, & l’on taille les plus belles gourmandes
pouflees à l’extrémité de ces mères-
branches, depuis un pied jufqu’ à deux ou trois,
fuivant la vigueur de l’arbre.
On élève fur cette continuation de mères-
branches, des branches-crochets.
Il en eft de même des gourmandes qui ont
pouffé aux extrémités des membres : on donne
a la plus belle d’entr’elles l’étendue qu’elle peut
fupporcer , proportionnément à ceux des mères-
branches, & on élève, fur ces nouveaux membres,
des crochets.
E fuite on taille court les branches-crochets
élevées l’ année précédente, pour avoir du fruit
fur ie pêcher, & des branches àffruit pour l ’année
fuivante, ou pour avoir des lambourdes fur les
fruits à pépin.
Après quoi, l’on rabat tous les chicots provenant
de la taille’précédente.
On laiffe dans ce*te année , fur les fruits à
pépin, des lambourdes & des brindilles , mais
en petite quantité.
Dans toutes ces opérations, il ne faut jamais
élever aucune branche perpendiculaire ; mais ü
vous avez befoin d’une branche droite-, pour
garnir quelque vide, il faut la prendre fur une
branche oblique, & ne vous écartez jamais de
cette règle.
A la quatrième année de la plantation , l’arbre
doit être confidéré comme un arbre fait,^à moins
qu’il n’ ait été arrêté par quelques défauts ou vices >
ce qui retarde fon état parfait jufqu’à la cinquième ,
fîxième, feptième & huitième année : mais fi
l’arbre ne fait rien, & ne prend point la vigueur
qu’il doit avoir dès la fécondé ou la troifième
année, il faut en fubftituer un autre à fa place.
On peut redreffer un jeune arbre fur lé plan
qu’ on vient de donner, quoique d’abord il n’y
ait pas été élevé.
On peut aufli renouveller un vieil arbre fur
le même plan, le réduire à deux mères-branches
que l’on choifit parmi les belles , & les
mieux difpoféès pour former l’V déverfé : mais
cette opération doit fe faire fucceflîvement d’année
à autre, pour ne pas multiplier les grandes plaies
ou coupures fur un arbre.
PLANTE ; terme général qui comprend toute*
les differentes fortes d’arbres, d’arbriffeaux,
d’arbuftes, d’herbages, de fleurs , de légumes
& autKî's qui ctoiflent foit dans les terres , foie
dans les jardins, foit dans les campagnes & les
bois.
Toute plante eft un corps organifé venant de
graine ou de bouture, ou de marcotte, ou de
rejetton. Oe corps eft nourri des fucs de la terre ;
il a des racines, un tronc, une tig e , des branches,
des feuilles, des yeux ou boutons, des
fl urs, d s graines & des fruits, le toutenfemble
ou féparément.
PLANTER ; mettre en terre les racines d’un«
plante pc ur qu’elle s’ y fortifie & qu’elle y croiffe.
Ce mot fe dit également de toutes les graines
! qu’on met en terre l’ une après l’autre avec la
main, par oppofition à femer. On plante des
| pois, des fleurs, des oignons, des noyaux, un
! bois, un parterre, des allées.
Enfin planter, c’eft, après avoir ouvert la terre
en longueur & en profondeur convenables, &
fait un trou fuivant les règles , mettre dedans
une plante, puis la recouvrir de terre. 11 y a
encore bien des façons de planter ,* favoir, en
bordure , en rigole, en échiquier, au plantoir,
dans des p o ts , en caiffe, en mannequin, en
rayon , en pépinière , en motte, en quin*
conce, &c.
On dit auffi planter fur franc, fur coignaflïer,
furdoucin, fur paradis. Pl a n t a t io n ).
Lorfqu'on plante, foit un arbre, foit du replant
pdtager, on doit le faire avec toutes les
racines 5 les rafraîchir un peu fans les écourter,
& bien ménager le pivot.
Planter en pépinière ; c’eft replanter des jeunes
arbres les uns près des autres, ou du replant de
plantes potagères, pour s’en feryir au befoin.
P L A N T O IR ; outil de jardinage. {Voyei
pl. XXIV). C ’eft lin morceau de bois ou de
fer coudé en forme de béquille , lequel eft de
diverfes grandeur & groffeur, fuivant les plantes ,
qu’ on veut mettre en terre.
Le plantoir forme la figure d’un 7 dont la
queue eft un peu arrondie à fon coude, 8c il
dégénère en pointe.
On appuie deffus le manche pour faire un
trou dans la terre, puis on l’en retire, & l’on
met la plante dans le trou.
Les plantoirs pour les bois font par en-bas
applatis des deux côtés de la largeur d’un pouce
& demi, & armés de fer par le bout.
Çe t outil fert non-feulement à planter * maïs
aufli à enlever le replant, à donner de la terre
aux jeunes plantes & à quelques autres ufages
de culture.
T u l l , agriculteur anglois , propofe un plantoir
üi ferve à régler la profondeur à laquelle on
oit mettre la femence en terre. A cet effet, il
prend un plantoir ordinaire, & le fait traverfer
à un demi-pouce de fon extrémité par une cheville
; faifant des' trous avec ce plantoir à cheville
, ori fera affuré qu’ ils ne feront que d’un
demi-pouce de profondeur, parce que la cheville
arrêtera le plantoir. On aura d’ autres plané
toirs pareils , dont la cheville traverfante fera à
un, à deux , à trois , à quatre pouces de fon
extrémité. Par ce moyen, l’on femera les graines
qu’on veut éprouver à différentes profondeurs ,
& quand elles feront levées , on faura quelle
eft la profondeur à laquelle il faut femer enaque
efpèce de plante. Ce plantoir peut s’adapter à
un femoir de façon qu’ il enterre la femence à la
profondeur précife qu’on aura reçonnue être
convenable.
PLAQUER ou Poser. On plaque du gazon
dans un parterre, autour d’un baffm, dans les
boulingrins, & on l’affermit avec la batte.
PLATE-BANDE ; c’ eft , dans le jardinage,
un terrain long & étroit, bordé d’un côtéTeu-
lement, ou de tous les deux. Les plate-bandes
font ordinairement deftinées & employées à des
fleurs, ou à de menues plantes.
Il y a des p la te -b a n d e s qui font plates, d’autres
qui font bombées. Les premières font Câblées
ou gazonnées ; les autres font labourée*
en forme de compartimens. Toutes deux renferment
ordinairement un parterre. On les borda
de buis , de ftaticées , de mignardifes, & de
tringles’ de bois. Il règne aufli des p la te -b a n d e s le
long des efpaliers & des eontre-efpaliers,
PLEINE - TERRE ; ( arbre d e ) c’eft l’arbre
qui n’a pas befoin d’être élevé en pot ou eu
caiffe.
PLEURER. On dit que la vigne pleure, lorf-
qu’au printems la fève fort en larmes très-iym-
pides par les endroits jailiés.
PLEYON ; terme de jardinage. C ’eft la paille
de feigle longue & ferme dont on couvre les
couches & dont on fait les paillaffons. On s'e»
fert aufli pour lier la vigne aux échalas.
PLOMB ou d’ à p lom b . Ce terme fe dit d’un
corps pôfé perpendiculairement, fans être plus
d’un côté que de l’autre. Un arbre, foit en
pleine terre, foit en caiffe, doit être toujours
fur fon aplom b.
PLOMBER veut dire s’affaiffer. La terre remuée
fe plom b e & s’affaiffé.d’un pouce par pied ;
c’ eft à quoi il faut prendre garde quand on
plante, pour que la greffe ne foit pas enterrée.
On plom b e le fumier en marchant deffus ; on
p lom b e aufli la terre lorfqu’on la foule avec les
pieds autour d’un arbre planté d’alignement,
pour l’affermir dans fa pofition; ce qui ne doit
fe faire pourtant qu’avec légéreté. II convient
même que la terre s’écoule d’elle-même en U
verfant entre les racines, puis on la p lom b e ,
en la preflant tant foit peu par-deffus avec les
mains.
POMPE pour les arrofemens. Voici la conf-
tru&ion d’une p om p e , qui coûte très - peu, ÔC
dont on peut tirer un grand fervice.
Elle confîfte en quatre ais qu*on a foin de
joindre & de clouer enfemble, & que l’on fortifie
avec des lames de fer pofées fur les jointures.
On peut foire jouer cette pompe avec un
manche commun aux deux corps de pompe , ou
avec un manche double. Le tuyau de la p ompe
eft d’un diamètre égal d’un bout à l’autre ; à
l ’extrémité inférieure eft une foupape qui donne
paflage à l’eau & qui l’empêche de refortir. Il
y a un pifton garni d’une foupape, qui s’ouvre
& qui fe referme à mefure qu’on Je fait joue r,
lequel étant defeendu, élève toute la colonne