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POUDRETTE ; on a donné, es nom au ter*
reau qui f® forme au ron t dé deux ., trois ou
quatre années des ^vuidanges des matières féàfles ,
dont on fait les décharges hors de Paris. Ce
terreau alors ne fent plus rien du to u t, mais
il eft fort chaud r‘~$è i l le- fout bien battre , &
le mêler avec la terre ; fî Ton le mettoit defîus,
de même .qu'on fait à d’égard^ du terreaû ordinaire
, ce terreau étant fort fpiritueux* ÿ. Teroit
bientôt évaporé, s'il étoit long-tçms au grand
air.
La •poudrent ne convient qu’à certaines plantes,
8c aux terres froides , ainfi que la fiente des
pigeons. La poudrette emre àufli dans la comp'D-
iî'tion de la terre à orangers ; mais, il. faut qu’elle
foit employée avec prudence.
POULIE ; machine empîoyée-à la campagne,
comme ailleurs , à élever ;des fardeaux. La poulie
eft compofée d’une ro u e y ;d'ùn gOtijoin & d’une
chape. La roue a quelque épaifleur : on pratique
dans fa circonférence un canal qui reçoit ta corde
& qui eft nommé gorge. Le goujon eft une pièce
qui traverfe la roue dans:, le centre , & fur lequel
e lle ‘.tourne. La chape embraflèla'roue, eft aufti
traverfée par le goujon , §c fert à fufpendre la
poulie•
POUPEE; (greffer en) on nomme ainfi toutes
les greffes en fente, parce que p$ur retenir ces
greffes dans leur place , ainfi que pour empêcher
que l’air ne les faiftife '& në les defleché 5
ppur également empêcher que les1 pluies , les;
rofées, les brouillards n’encrerit dansla fente,
on applique deffus de la terre graffe avec dé là
moufle, qui fert à lès entourer'en détrempant
le tout dans de l’éau avec du foin.
POUSSE ; c’eft le nouveau jet d’un arbre,-
La première 8c la féconde pouffes, déftgnent. les
jets qu’ont produits les arbres à la fève du priritèms'
& à celle d’automne.
POUSSER j on dit faire pouffer les arbres ,
quand on excite la végétation, & qu'on obtient
des progrès confidérables à force de fumer les
arbres, de les labourer, de les mouiller. ,
Pouffer a l'eau les plantes, c’eft les arroîèr àb onf
damment pour qu’elle^ ne moritént pas en graine,
& pour lés avoir plutôt & plus nourries. . ;
PRATICIEN j ( jardinier ) c’eft un jardinier
qui a acquis de l’expérience , 8c q u i, ne donnant
rien au hafard:, opère conformément à des
règles & fnivant,% bons principes,; Tels font k plupart des jardinjers- praticiens de Montreuil
pour la culture . des arbres fnpciers.
P R Ê
P R É ou P a A r n t E i . ' é t e n d u e ' : d t j t e r r a d e f t i n é e
à p r o d u i r e d e b h e n b a ; 5f d ' a u t r e s v é g é t a u x p o u r
l a n o u r r i t u r e d u b é t a i l . . : i
Ôn ' nomme prés bas* teux cp.il ƒ ' étant fltués
dans'des fonds ou en plaine à pèu de diftance
des eaux, font"' fréquemment fubmetgés, & habituellement
humides.' Leur herbe eft moins eftimée
que celle des prés hauts, qui, n'étant point expofés
aux inondations, donnent un herbage d'une fineffe,
d'une faveur 8c d'une odeur agréables que l'on
ne trouve point dans les prés bas.
On nomme prés fecs ceux fitués dans un fonds
gras où naturellement le foin vient en abondance, 8c beaucoup meilleur que dans les terrains qui
ne produifent qu’ à force d'ètre atrofés. ,
Les prés kumiies font ceux qu’on’ voit dans
des fonds où des ruiffeaux lesfertilifent parl’é|>aa-
chement des eaux. La terre de ces prés eft d’une
nature légère & peu fubftanrielle. -
On diftingue encore les prairies en naturelles 8c artificielles. • I
Les premières font celles où l'herbe croît naturellement,
les fécondés font fertiles,. autant
qu’on les cultive 8c qu'on yfème dé la luzerne,
du trèfle, du fainfoin & autres herbes, propres à
la nourriture des animaux.
PRÉCOCE ; ce terme fe dit des fleurs, des
fruits & des légumes qui devancent en maturité
les autres plantes de la même efpèce.
PRENDRE ; on dit dans le jardinage qu'une
plant e prend racine; on dit qu'une greffe, une
bouture ont repris j on dit suffi qu’un fruit prend
chair quand il commence à groffir. 11 y a des
plantes qui ne prennent pas dans toutes fortes ‘
de terres.
PRÉPARER ; «'eft , dans le jardinage & la
culture , difpofer la terre' par des labours 8c
des engrais, à recevoir la femence & les plants
qu’on lui deftine. Une terré préparée, eft celle
dont on a fait un mélange avec différens engrais,
pour les orangers 8c les fleurs.
* PRESSOIR ; c'eft une machine qui fert au
vigneron pour exprimer le jus dü marc après
que le raifin a été foulé 8c cuvé. ( Voye-p_ les
pl. XXI & XXII ). ‘ >
Le prejfoir eft en général compote1 de la maye,
nom du plancher, qui doit être immobile, Sc
même foutenu par une maçonnerie. C ’eft fur ce
plancher que l’on met le raifin qu’on veut prefler.
Autour de ce plancher eft un rebord qui oppofe
un obftacie au jus du raifin, & le force à .couler
par une pente douce dans le vafe deftiné .à le
recevoir.
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recevoir. Ainfi on étend fur ce plancher une j
certaine quantité de raifins qu’ on appelle le. tas j
ou pain y on pofe- fur ce tas des planches fortes j
$c rapprochées ; ..on croife fur ces planches, en
les mettant l’une fur l’autre , de großes pièces
de bois appellées chantiers 8c moyeux , 8c une
groffe vis de bois ou de fer pofée entre deux
piliers qu’on fait tourner à force de bras par le
moyen de longs leviers , defeend fur cet appareil
8c prefle plus ou moins les raifins , félon
le nombre* de pas qu’on lui fait faire.
L ’ufage du prejfoir eft nécefîairement par-tout
le même. Quant à ïa forme, elle peut varier,
mais celle que nous venons d’ expofer eft la plus
commune 8c la plus commode. Les prejfoir s. font
d’une origine fi ancienne , qu’on en attribue l’ invention
à Bacchus: Suivant les monumens qui
nous reftent de l’antiquité où l’on a repréfenté
des greffoirs , on voit qu’ ils étoient compofés
d’un plancher fur lequel on étendoit le marc 8c
l’on prefloit les planches pour écrafer le raifin,
en faifant entrer de force, à grands coups de
marteaux, des chantiers qu’on introduifoit dans
un châflis.
Il y avoit autrefois en France des greffoirs
b anneaux y appartenais à des propri :taires de fiefs
auxquels, dans certaines coutumes, les ^vignerons,
étoient affujettis de porter les raifins de
leur vendange, 8c de payer une-certaine rétribution.
Mais depuis notre révolution le citoyen
eft délivré de cette fervitude , 8c peut faire fon
vin à fon greffoir
Le greffoir n’eft pas feulement en ufage pour ;
exprimer le jus du raifin ; on s’en fert- encore |
pour tous les fruits qui rendent un fuc ou de \
la liqueur. Ainfi, c’eft avec le greffoir qu’on obtient j
l’huile des olives 8c des amandes, le fuc dés
pommes 8c des poires, 8c da plufieurs graines, 8cc.
On pourroit même', avec le -prejfoir, tirer une
huile des pépins de raifin , fnivant le procédé
rapporté dans les Arts & Métiers mécaniques,
tome V I , page 328.
Moyen [impie & peu coûteux pour exprimer le fuc
du raifin.
Tout le monde fait que la méthode de faire
fouler le raifin dans les cuves par des. hommes
eft dangereufe. Souvent les vapeurs afphixient
ceux qui font chargés de cette opération. Il n’y
a point de vendange qui ne coûte ainfi la vie
à plufieurs individus.
Un américain ( la Vôyepierre ) a propofé un
moyen fimple qui fait difp arbitre ce danger, 8c
ui eft en même- tems plus économique. Il confie
en lîne machine formée de deux cylindres
Art aratoire.
P R O
en bois, fur lefquels règne une cannelure dont
les rayons, difpofis obliquement, ont deux pouces
de large fur deux lignes de profondeur. Ces
cylindres font portés fur deux tourillons qui
s’enchâffent dans un cadre folide. Pofés hori-
fontaieuient 8c parallèlement,, ils font furmontés
d'une trémie deftinée à recevoir le raifin. Deux
manivelUs placées à fens oppofés les font mouvoir.
Au moyen de cette machine^ extrêmement
fimple, il n’échappe pas un grain de raifin à
l’écr a ferment. Qans le foulage, au contraire, le
pied du fouleur paffe vingt fois fur les grains
déjà écrafés, 8c vingt fois d’autres grains Tut
échappent. Il y a encore un autre inconvénient
attaché' au procédé du foulage ufîté ; c eft que
le fouleur preffe peu fur le fond de la cu ve ,
parce qu’ il perd de fon paids à mefure qu il
plonge davantage dans la vendange. Dans la machine
propofée, il n’ y a pas un mouvement de
perdu. L’écrafement complet du raifin, l’homogénéité
de la mafle opéreraient une fermentation
réglée, plus “égale, 8c le vin en feroit' nécef-
faircment meilleur.
Ces motifs, joints à celui de la confervatiën
de s hommes , devroient engager le gouvernement
8c les poffeffeurs de vignobles à introduire
l’ufage d’une m;chine auffi utile que peu cotiv-
pliquée. On peut s’en fervir pour écrafer des
grofeiîles, des merifes , 8cc. Son inventeur en
â écrafé deux mille quatre cents livres en moins
de deux heures; il écrafoit même les noyaux à
voîoncé, en rapprochant les cylindres au moyen
de vis de pr;filon. ( Extr. de la Décade du 3®
thermidor de l'an 3e.
PROBLÈME ; dans le jardinage, c'eft un pro-
cé lé de la nature qui donne carrière à différentes
opinions 8c à différentes pratiquas pour
en découvrir les ciufes 8c les effets. C ’eft un
problème continuel de voir comment la fève peut
fe modifier en tant de manières dans les racines,
la tige , les branches, les feuilles, les fleurs 8c
lès fruits.; c’eft un problème que le changement
d’un mauvais fruit en un bon par le moyen des
greffes ; c’eft un problème de favoir pourquoi la
ciguë 8c l’aconit font mourir, tandis que d’autres
plantés' font falutaires 8c vivifient. Ainfi tout
eft problème dans les oeuvres de la nature.
PRÔVIGNER ; c’ eft coucher en terre des
farmens de vigne pou: leur faire prendre racine.
Ce terme s’eft étendu à tous les arbres qu’on
multiplie de cette façon , ce qui fe pratique
quand il n’ y a plus de gelée à craindre.
PROVIN ; branche de vigne qu’on couche ,
8c qu’on couvre de tei’re.
H Z