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fciint quand la fc ie ÿ e ft néceffaire, à caufe de
lax grofleur 8c de la dureté du bois.
Il faut ne fevrer les greffes que quand elles ont
bien repris ; & les marcottes , lorfqu’elles ont
produit fuffifamment des racines pour. fournir à
leur fubfiftance.
SILLON. Tout pilon , dans le jardinage comme
dans le vignoble, doit être fait au cordeau ,
pour être droit 8c régulier.
On nomme pareillement pilon , la raie qu'on
fait en labourant à la charrue ; cette raie eft
large 8c profonde droite ou courbe , fuivant
la nature des terres.
SIMPLES ; terme qui a différentes acceptions ;
e’ eft, i°. un nom générique qui comprend toutes
les herbes & les plantes.
2°. Simple , par cppofition à compofé, fe dit
d’une tig e , d’ une feuille unique.
3P. Par oppofition à double, on dit une rofe
[impie , une giroflée pmple, lorfque ces fleurs
n’ont qu’uriv rang de pétales j les doubles 3 au
contraire, ont plufîeurs rangs de pétales qui
remplirent leur difque.
On dit encore une échelle pmple, une allée
pmple, pour les diftinguer des doubles. .
SOC a deux pointes. Il eft des plantes dont
les racines fe propagent latéralement avec peu
de profondeur ; d’autres qui pivotent ou s’ enfoncent,
en jettant même quelques brins latéraux.
Le labour extirpe les unes 8c les autres:
mais il doit être moins profond pour les premières.
Le labour eft le meilleur moyen d’extirper
les plantes biennales 8c vivacès, fur-tout
celui d’automne & d’hiver. Le foc a deux pointes
ou fourchu vaut mieux pour extirper ces herbes
que celui de forme ordinaire. La herfe enfuite
achèvera l’ouvrage.
SOLE ; étendue de terre deftinée à une certaine
culture. On dit à foie des bleds, des avoines,
&c. On divife Couvent une terre par foies;
de forte que de quatre-vingt-dix arpens, trente
font chaque année mis en frsment, trente autres
en avoines, & lë refte en jachères.
D’habiles cultivateurs penfent qu’il n’eft pas
néceffaire de changer de terre les plantes d’une
année à l’autre ; par exemple , de mettre de
l’avoine dans la terre qui a porté" du froment
l’année précédente, pourvu qu’on ait foin de
bien cultiver la terre. On convient néanmoins
que , fuivant la pratique ordinaire d’agriculture |
il y a de 1 avantage a Cerner fucceûivement différentes
plantes dans uns même terre, taht à
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caufe de la quantité de nourriture néceffaire à
certaines plantes, que pour la délicateffe de
quelques - unes , & la quantité de labours que
chaque plante exige.
Enfin, comme on remarque Couvent qu’une
pa tie des terres d’une groffe ferme eft très-
propre pour le froment , pendant qu’une autre
n’eft bonne que pour les menus grains, dans ce
cas un propriétaire feroit l'avantage de fon fermier,
en lui permettant de déranger les foies
pour les employer à produire l’efpèce de grain
qu’il faura par expérience y mieux réuffir.
t SORTIES 5 dans le jardinage , on appelle for-
des tous boutons à bois ou à fruit fortant de
la tige , par en bas, aux arbres nains qu’on
plante.
Aux arbres de tige, il faut aufli des forties,
mais elles doivent être aux branches. Les pépi-
niériftes dont les arbres ne ' font pas aflez, éloignés
, coupent toutes les pouffes du bas qui
gêneroient leur travail. Ces arbres, privés de
forties. lorfqu’on les replante, ne percent que
très-difficilement une écorce épaiflfe quelquefois
de deux lignes , & péiiffent..
Au fieu d’-abattre la tête des arbres de tig e ,
il vaut mieux leur laiffer quelques branchettes
pour fervir de paffage à la feve. Par ce moyen ,
on a des arbres qui forment un coup - d’oe il
agréable dès la preihière annéeh A la fécondé ,
les forties laifïées fur le vieux bois font des jets
qu’ on éclaircit ; à la troifième, les arbres font
touffus 8c formés comme ils le font ordinairement
à dix. Cette pratiqué doit être commune
à ’tous les .arbres fruitiers , quand on peut y ménager
des forties & du vieux bois.
SOUCHE j c’ eft la partie de toute plante
ui eft entre la tige & les racines , 8c autrement
i t , le tronc auquel font attachées les racines.
On nomme plus particulièrement foucke, le
tronc d’un vieux arbre coupé à un ou deux pieds
de terre*.
SOULAGER; en terme de jardinage, on
dit qu’on foulage une branche trop chargée de
boutons à. fleurs , iorfqu’on la raccourcit ; on
foulage un arbre qui a trop dé bois, lorfqu’ori
en coupe une partie, ou qu’ on le tient de court
s’il eft fatigué.
SOULEVER la terre ; c’e ft, fuivant certaine
pratique du jardinage, enfoncer la bêche entre
deux terres plus bas que les racines, 8c faifint
une pèfée la foulever avec l’arbre , pour fourrer
ënfuite un peu de terre en-deffous. Mais il ré-
fulte beaucoup d inc.onvéniens d’uns telle pras
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tique. D’abord , cela doit endommager Sc mutiler
les racines > phis cette terre ainfi foulevéè
ne tarde pas à s’aCufter, comme auparavant,
8c l’arbre refte enterré.
On nomme encore terre foulevée, celle qui
eft gonflée dans fa fuperficie, foit par les labours,
foit par la neige 8c la gelée, foit par
le travail des taupes.
SOUPIRAUX. Dans les plantes , on appelle
fùupiraux quantité- d’ouvertures imperceptibles ,
par lefquellés l’air entre dans la capacité intérieure
des plantes 8c en fo r t, de même que
clans les corps animés.
Faute de liberté de ces foupiraux , les plantes
languiffent ou périffent. Les arbres plantes trop
avant dcr.s k terre ne périffent: que par cette
raifon. C ’eft aufli par la même caufe que les arbres
galeux 8c mouffeux ne profitent pas. Il en eft
de même des arbres qu’on entortille par la tige,
qui ceflent de profiter. Les arbres 8c les, plantes
qui font trop îong-tems enfevelis fous des po.il-
laffbnS au printems, s’aftaibliffent 8c s'attendriffent
faute de refpiration. C’eft même un moyen qu’on
emploie à l’égard de certaines plantes potagères
que l’on veut faire blanchir par une forte d’étouffement.
SOUS-ALLÉE ; c’eft.une ailée qu’on pratique
au pied d’une terraffe ou d’ un talus de gazon,
le long d’un canal renfoncé ou .dans un boulingrin.
On la nomme fous-allée, par rapport à
l'allée fupérieure qui lui eft-.parallèle.
SOUS-ARBRISSEAU ; petit buifîhn .moindre
que l’arbriffeau, 8c qui ne poulie point en- automne
des boutons à fleur ou à fruit. Le thym ,
le romarin, le grofeiliêr , font des fous-arbrjf
feaux.
SOUS-YEUX. On enterid par ce mot les petits
■ yeux ou boutons qui font placés au-deffous des
yeux formés de tous les arbres. Ces fous-yeux
ne grofliffent jamais 8c ne produifent que des
bourgeons nains. Chacun de ces fous-yeux a une
plus petite feuille , aufli conftruite tout diffé-'-
remment que les grandes feuilles qui font aux
yeux formés.(
SPERMATABOLE. (Voye% Sem b r ad o r }.
. STERCORÀTION ; ce mot, en jardinage ,
fignifrê tous les excrémens des animaux fervant
à amender la terre 8c à. faire venir les plantes.
STIPULES ; ce font deux petites feuilles pointues
qui paroiffent à la naiftance des vraies feuilles
de certaines plantes.
A t aratoire. ■ ' ■>
S U R 2 ! ?
SUC ; c’eft , dans le règne végétal, la. fubf-
tance liquide propre à la nourriture 8c à l’ac-
croiffement des plantes. Ce fie des plantes fe
divife en propre 8c en lymphatique ; le premier
eft une humeur particulière à chaque individu ,
telles qu’une liqueur laiteufe, la réfine, la gomme.
En elles refirent particulièrement la faveur 8c les
propriétés affeélées aux efpèces. Le fuc lymphatique
eft nommé Amplement fuc ou feve. ,11 coule
par la taille 8c les plaies faites aux arbres, quand
ils font en pleine fève.
SUÇOIRS ; ce terme s’entend, dans le jardinage
, des racines qui fucent , pompent 8c
attirent les fucs de la terre , pour les jtranf-
mettre au tronc, qui eft le réfervoir commun
d’où ils font répartis dans tout l’ arbre.
C ’eft un fait certain , dit Schabol, que toutes
les racines ne pompent, ne travaillent 8c ne
charient la lève qu’à raifon' de leur étendue 8c
de leur capacité. Les arbriüeaux 8c les arbuftes
ne ^parviennent jamais à la gr-fleur des chênes
8c autres grands arbres, que parce qu’ils n’ont
que de petites racines 8c en quantité bornée.
IL faut pourtant cbferver que quelquefois la
multitude des fufoirs dans certaines plantes,
.comme, dans l’i f , le pin, le fapin , le cyprès
8c autres femblables à racines touffues, équivaut
, par un ordre particulier'de la nature, aux
arbres les plus forts qui font pourvus de racines
ligneufes d’une greffeur prodigieufe -8c d’une
étendue confié érable,. C ’eft donc une mauvaife
méthode de couper 8c de raccourcir les fuçoîrs
des p'àntes qui font le premier principe 8c les
a gens de la végétation. Il faut dire aufli qu’en
de truffant quelques fumoirs pour eh faire pouffer
nombre d’ autres (fuivant la pratique de quelques
agriculteurs ) , c’eft infirmer la végétation au
lieu de la-procurer.
En effet , ce n’ eft pas tant la multitude des
petites racines, fur-tout de telles racines procréées
contre l’ordre de la nature qui opèrent
la végétation, que le volume , la force , la longueur
8c le diamètre. Une feule raâne oifeufe
tire plus de fève 8c la travaille mieux que cent
racines fibreufes 8c un millier de chevelus. Entre
les exemples à l’infini de cette vérité, on pre-
duit celui des arbres fruitiers , ce qu’on appelle
fur franc. Ces fortes d’arbres n’ont la -plupart
pour toutes racines qu’un pivot en forme de
crofle allongée; cependant nuis arbres aufli abondons
en fève.
SUJET; terme de jardinage. C’eft un -arbre
ou fauvageon fur lequel on applique une greffe
ou une branche d’un autre arbre que l’on veut
multiplier.
, SURGEON ; c’eft le rejeton qui fort de h
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