
â 2 6 T I R
certains tourpillonsouaffemblages de toutes fortes
de branchettes qui croiffent à des arbres appauvris
& ruinés. Ces tourpiilons font dus fouvent à la
manière de rogner par les bouts & de caffer
l'extrémité des bourgeons & des pouffes, de
l’année. 11 arrive auffi que ces branchettes pullulent
fans fin ; & que plus on en ôte» ƒ lus il
en repouffe ; abondance vicieufe qui épuife inutilement
la fève. D'ailleurs', on. force les. peux
du bas qui ne devroient s'ouvrir que l'année
d’après pour donner des fruits, de s'épanouir
prématurément l'année même de leur pouffe , &
on les fait ainfi avorter ; au lieu que laiffânt
les bourgeons de toute leur longueur , aucun de
ces inconvéniens n'ar ive , & l'accroiffement a
lieu fans troub er la, nature , & fans, déranger,
fon cours , ni altérer, fes organes.
TH ÉÂ TRE i c'eft., dans un jardin , une ter-
raffe élevée , ornée d'arbres & de charmilles
qui forment une décoration en perlpeôive.
T héâtre de fleurs* On- donne ce nom à un
affembiage de planches difpofées en gradins, qui
s’ élèvent les uns derrière les autres , pour y
placer des caiffes & des vafes remplis.de fleurs.
TIGE-s c ’eft le fupport principal & vertical
des plantes, qui naît des racines. & porte les
feuilles., les fleurs. & les fruits,. -
Les tiges font Amples ou; compoféës. Les premières
s'élèvent la s interruption depuis le. bas
jufqu'en haut ; les fécondes fe ramifient.
La tige des plantes graminées fe nomme paillé ,
chalumeau , chaume ; on la coupe quand elle eft
parvenue à fon éjtat de perfeétion..
TIRÉ , branche tirée y, on défigne fous ce nom
une invention de Laquintinie pour - ayoir. des
fruits' à plein vent 8f d'efpalier tout enfemble.
Voici la preuve :
’ On détache de l’ efpaliër une branche dé pêcher-
ou d'abricotier ; & l'on fiche en,terre quelques
échalas., auxquels, on attache dans la plate-bande
ces fortes de branches , lorfque le fruit eft bien
noué & à couvert de tout danger.. On laiffe ainfi
ces branches jufqu’ environ uns quinzaine de jours
ayant la maturité }.alors on les .6 te, des.echalas ,
& on les remet en leur place les paliffant à
l'efpalier , ménageant du jour aux fruits , afin
qua le foleil leur, donne du coloris, & par ce
moyen l'on a des, fruits de plein, vent aux espaliers..
•
TIRER. On dit tirer les allées du jardin quand’
après avoir, ratifié la fuperficie ,/ qn fe" fert- du
rateau pour unir , applanir , dreffèr , & égaler lès
serres, ou. le. fable, de ces. mêmes allées,.
T O N
TO ISE mefure de bois qui eft de fîx pieds ^
chacua de douze pouces & qui eft ordinairement
marqué avec de petits clous par pieds &
pouces. C e t infiniment fert fouvent dans le jardinage^
TOMBEREAU j, petite charette en forme de-
caille ,. que deux hommes peuvent traîner- On
s'en fett dans le jardinage pour tranfporter de la.
terre , du fable y des immondices..
T ombereau , c'eft une caifie montée fur un
brancard à deux roues , & qu'un homme ou
deux peuvent traîner. Ce tombereau eft utile dans-
les parcs ou les grands jardins- ( Voye£ pl. XXIII
fig. u - ) ;
TOMBEREAU a g ra v ie r qui j e charge Ihi-meme..
( y °y ^ pl- XII , fig., 3 & fon développement.),
Cette machine eft de l ’invention du citoyen
Duguet. Elle eü compofée des pièces fuivantes
A B eft le coffre d'un tombereau ordinaire dont
l’eflieu- D eft emboîté dans le moyeu , de manière
qu'il ne forme , pour/ainfi dire à qu’une
feule pièce avec l’a roue : ce même efiiau porte
deux autres roues plus petites -qui ont chacune
: deux chevilles,, dont, on va voir l’ufage.-
Il y a fur lë devant du tombereau un autre:-
efîîeu H I qui lui eft. parallèle , dans le milieu.
; duquel eft attaché le manche de la cuiller L 5 à
fes extrémités- font- deux levier« M N que les
chevilles F & de petites roues font mouvoir ,,
: de manière que , lorfque les leviers font dans la,
direction O P , le manche de la cuiller prend la-,
direction L R. On conçoit aifément que les che-
| villes ne mordant point fur les leviers, la cuiller,
: tombe par fon propre poids ; comme leur direct
1 tion de part & d’autre eft parallèle ,. & que les
; leviers- correfpondent exactement avec elles , tous.,
ideux agiiTnt de concert pour faire l'ouvrage..
Le char ainfi, cônftruit , on y attèle un che-
1 val , que l'on fait, avancer, ou reculer ; les leviers,
■ baillent , la cuiller fe. lève & fe vide elle-même-
; dans le tombereàu. On doit la placer de façon.
|quelle fe préfente toujours de front , & il con*
• vient même pour en accélérer l'effet, de rendre
•le gravier le plus meuble qu'il eft poflible,.pour
qu'elle le pénètre plus aifément,.
Les boueurs & les,’ maçons peuvent fe fërvif
! utilement de cétte machine.
( Extrait des papiers- Anglais. )
I TONDRE les arbres.; c'eft leur couper les
il bourgeons , pour leur faire prendre diverfes
| formes. On les tond en palifiades, en boule ,
jerf maflifs. ’kc. Aux ifs , par le moyen.de la ton?
T O N
tare on Fait prendre toutes fortes de formes, de
■ vafes, d’obélifques , de pyramides, & même
d'animaux,
~ On tond au croiffant les palifiades de charmilles
, d’ormille, d'érable , de marroriiers, de
tilleuls , de même que les arbres des parcs , des
avenues dont on veut former des éventails.
L’êlagueur intelligent commence par examiner
l'état de la paîifiade qu’il doit tondre, & dirige
-enfuite fon opération , de manière qu’il ferre à
l'endroit des faillies , Barbe aux endroits où il y
a des creux , rentre du haut s’il y a dû fur-plomb ,
■ & fe retire en devant s’il y a du fruit.
Pendant qu’un tondeur eft à l'échelle , un
autre fe place en bas à une diftance proportionnée.,
& fert de guide au premier. Il doit
tenir une longue perche, pour indiquer les places
où il faut varier l'opération félon les circonf-
tances. Dans le cas. où les palifiades mal tenues
depuis long-tems offriroient des rides confîdéra-
bles, l'élagueur attireroit du haut ainfi que des
-côtés les branchages & les plus longs bourgeons
qu'il attacheront, fur des perches paflees en.
travers , fi elles avaient des faillies qui ne pour-
roient être reââfiées qu'en prenant fort avant fur
Je vieux bois , il remettroit ce travail à la mi-
oélobre , vers la chute des feuilles. On fait que.
les fortes plaies font dangereufes aux arbres dans
le tems que leur fève eft en mouvement.
La manière de. tondre les arbres, arbrifleaux &
.arbuftes auxquels on fait prendre diverfes formes
eft plus recherchée > elle fe fait aux cifeaux. Pré-
fentemënt elle eft bornée aux arbres, en boule &
aux mafiifs devenus fort à la mode, parce qu’ils
ne nuifent point à la vue. On les tond deux fois
clnque ann^e , favoir dans le, courant du mois
de juin , lorfque les bourgeons font fuffifamment
allongés , & enfuite vers les folftices, tems auquel
ils ont cru & fe font multipliés.
Les arbuftes ne fe tondent qu’une fois., lorfque
leur fleur eft pafiee/Ceux qui ne veulent
pas 'faire tondre deux fois attendent la mi-
juillet.
On reproche aux élagueurs de fe contenter
d'ébarber les palifiades , & de ne les prendre
pas d’aflez près. En fuppofant que chaque année
, ils laifîent fix pouces de longueur aux
bourgeons d’une paîifiade tondue à double face,
cela fera un pied d’alongemeht tous les ans , &
par conféquent au bout de dix ans, elle aura
dix pieds d’épaifieur } ajoutez - y au moins un
pied de chaque côté pour les mères - branches
d’où émanent ces bois faillans, voiis trouverez
douze pieds : alors qu’arrive-t-il ? Le vieux bois
fe dépouille necefiairement de verdure, & une
T O N 227
paîifiade ainfi échappée, eft hideufe & toujours
pleine de bois mort.
( Dictionnaire du Jardinage. .)
TONNEAU pour le* arrofemens. Le tonneau
auquel on a adapté l’appareil dont on va parler,
peut avoir environ trois pieds de longueur fur
deux pieds quelques pouces de diamètre vers le
milieu de fon renflement , & un pied dix pouces
de diamètre à chacune de fes extrémités. Il eft
en bon bois de châtaignier & bien cerclé en fer,
à rai fon de trois cercles vers chaque bout. Les
deux cercles entre lefquels fe trouve le bondon
ou l’ouverture , ont huit lignes de largeur fur
fept lignes d’épaifleur, & font retenus chacun
pat quatre arrêts de fer placés à diflances égales
les uns des autres , & fixés fur les douves du
tonneau avec une de bois à tête noyée. Çes-arrêts
fe logent par le bout dans des entailles
ménagées dans l’épaifieut de chacun des cercles ,
& ont chacun un embafie ou talon qui ne permet
point à ces cercles de s’écarter. Ils font encore
placés entre les -cercles dont on vient de parler,
& qui fervent à aflujettit les fonds du tonneau.
Ces cercles de fer , qui ont une certaine épaif-
feur, tiennent lieu de bandés de roue , & le
tonneau lui - même fe transforme en chariot au
moyen du mècanifme fimple & ingénieux dont
on va parler.
Sur chacun de deux fonds du tonneau , eft
fixée , avec des vis en bois , une pièce de fer
ayant trois branches applaties & diftantes en-
tr’elles de cent vingt degrés ou du tiers de la
circonférence du• cercle.. Du milieu1, ou plutôt
du point où fe réunifient ces trois branches,
s'élèvent verticalement un boulon de fer repré-
fentant les bouts de l’axe du tonneau , & ceux-ci
font percés à l’extrémité pour recevoir chacun
une clavette. Une pièce de fer forgée , 8e d’une
certaine force , ayant une longueur égale à celle
de l’axe du tonneau , & fe coudant enfuite i
angles droits dans le même plan , fe prolonge
& Te coude jufqu’à ce qu’elle puiife embrafier
les deux boulons dont on vient de parler.
Cette deftination fuppofe deux chofes ; la première
que cette barre de fer eft brifée à-peu-
près vers le milieu de la longueur, & qu’elle y
fait charnière , pour que fes prolongemèns qui
font coudés, puifiènt embrafler le tonneau; la
fécondé , c'eft qu’on -a pratiqué une ouverture
circulaire ou collet dans chacune de ces pièces
coudées , pour recevoir les deux boulons dont
on a fait mention. Cet appareil eft arrêté par des
rondelles ôr des clavettes. Près de la brifure de
la barre dont, on vient de parler, & qui eft
parallèle à, l ’axe du tonneau, fe trouve une longue
barre de , fer dans le même plan que les
extrémités coudées de la première, & perpen