
24. B O U B 0 U
Ces compartimens font fufceptibles d’ornemens
& de diftributions variées.
BOUILLON. C ’eft dans le- jardinage une eau
qui a fermenté pendant quelque terris avec différentes
matières onétuenies , humectantes &
corroborantes , pour fervir enfuite à la guerifon
des végétaux. Voici la recette de ce bouillon 3
fuivant Roger Schabol.
Prendre pour un feul bouillon une couple de
fceaux d’eau, & les mettre-dans ua baquet , y.
jeter ce qui fuit :
Crottin de cheval -, la valeur d’un demi-boif-
feau , lequel mis en miette avec les mains &
puivérifé.
Crottin de mouton puivérifé auffi, plein les
deux mains.
Bouze de vache , environ un demi - boiffeau ,
laquelle bien délayée auffi avec les mains > terreau
gras & v if de couche , la valeur d’un demi-
boiffeau. |
Par terreau gras & v i f , on entend celui qui
n’ a point été évaporé pour avoir été long-tems
à l’air , au haie, 5c délayé par les pluies , mais
nouvellement amoncelé 5c mis en un tas, quand
on a brifé les vieilles couches.
On doit commencer par bien battre 8c mêler
le tout enfemble, puis le jeter dans le baquet ,
& avec les mains bien délayer.
Il faut faire un baffin autour d’un arbre ,jion
pas autour du tronc, dont la fonction principale
rr’eft pas de pomper, mais de recevoir & de
contenir les fucs j faire ce baffin en-deçà , environ
à fix, fept & huit pouces du tronc, ôtant
la terre jufqu’ aux premières racines , & verfer
le tout daïs la jauge ; 5c comme au fond du baquet
il en refie toujours, le bien nettoyer ,avec
les mains, & répandre le tout dans la jauge.
Qu^nd l’imbibition eft faite, remettre la terre
afin que rien ne s’évapore.
Faire le femblable, à tout ce qui en a be-
foin , arbres , arbuftes , plantes en cailles & en
pots.
Réitérer fi un premier bouillon ne fuffit pas ; ce
qui eft fort rare.
Le même a lieu pour les orangers malades.
Voilà pour un arbre : fi l ’on a befoin de foi-
gner un certain nombre d’arbres on augmente
en conféquence la dofe de chaoue ingrédient, 5c
l’on bat le tout enfemble avec divers outils. Cette
recette ne peut rien fur lés arbres épuifés &
ruinés ; mais elle eft efficace & très-falutaire pour
une quantité de plantes & d’arbres , comme la
jauniffe 2 le blanc ou le meunier aux pêchers,
pour les accidens caufés par la dogue ou les maû*
vais vents.
BOULES. ( arbres en ) On nomme ainfi certains
arbres tondus 5c taillés en-forme ronde. Il
faut avoir foin que la boule foit dans le milieu
de la tige. Si elle vient à pencher plus d’un cote
que de l'autre, on la reprend fur le vieux bois a
la chute des feuilles.
BOULINGRIN. On donne ce nom en France
à une efpèce de parterre de gazon renfoncé,ayant
des bordures en glacis. Il y a de deux fortes de
boulingrins ; de [impies , faits en gazon & dénués
d’ornemens ; de compofés, qui ont des arbuf-
feaux, des plate-bandes, avec des compartimens
& des borderies.
BOUQUET ; nom qu’on donne à un bois de
peu d’étendue, plante dans un jardin d’agrément.
BOURGEON. On donne ce nom à la pouffe
de l’année , qui provient d’un oeil ou bouton.
Quand le bourgeon devient bois ,■ on le nomme
branche j il conierve fon* nom de bourgeon tant
qu’ il eft verd.
On appelle faux bourgeons toutes les pouffes
des arbres qui ne. font pas forties d’un oeil ou
bouton, mais qui percent directement de l’écorce.
Parmi ces faux bourgeons , il en eft qui font-quelquefois
très-précieux , dans le cas fur-tout où il
faut garnir un vuide dans un arbre , ou même le
renouvelier.
Les bourgeons latéraux font ceux qui croiffent
à droite 5c à gauche, & non fur le devant ou par
derrriere, ni perpendiculairement & d’aplomb a
fa tige 8c au tronc| mais fur les côtés.
Les perpendiculaires., directes, verticales &
d’aplomb à la tige & au tronc, il faut les Supprimer
: ils emporteraient l’ arbre 5 on doit fe
retrancher fur les lourgeons. latéraux.
BOURRE} première apparence que donnent
les bourgeons des vignes 5c les boutons des arbres
à fruit qui commencent à s'ouvrir.
BOURRELET. C’eft une forte d’excroiffance
ou de noeud qui fe forme aux plaies des arbres
quand le recouvrement s’en fait. Il fe forme
auffi de petits bourrelets aux branches 5c aux bourgeons
des arbres dans les endroits mêmes d’où
ces bourgeons font fortis de l’arbre. On voit
encore un bourrelet à toutes les greffes ; & dans
certains arbres, ce bourrelet devient plus gros
ue la tige même. Cette groff«ur eft un vice qu il
|ut tacher de prévenir, auquel il faut du moins
remédier. Oa
B O U B R A
On appelle de mèwe bourrelets-ces excrolfiancés
qui font..contre nature , en forme de groffes
’loupes.
•Ce bourrelet vient fouvént de ce que l’arbre a
été greffe trop jeune , ou trop près du tronc , 5c
•préfqüfe dans Us racines : il vient encore de ce
qu’on !à? fàiffé dé- eanaL direct. de la fève au brin
duunilieu : il peut encore venir dé la fuppreffion
mal entendue -des gourmandes.
;Q.u'and ce bourrelet groffit, il faut recourir à
l’ incifion dé -là tig'é par derrière , : la première
année j puis, "par dévant , une' autre année : recouvrez;
cette incîfion d’onguent de S. Fiacre ,
ce-AïuiTaiqrÆpreiidre ;du:.ço.rps à tige;, enfuite
1 .ôn.fupprime-le canal direct dé' la.fève,, 5c on
élçverçle^s gqiirpiandes : çette incifiqn ne peut fe
qu autant qu’il, y; a de la tige- entre iesra-
cines 5c la greffe j car fi l’arbre eft greffé da,ns
le tronc, il n y a rien, ou prefque rien à elpérer :
le .-mieux eft de replanter : un - fuje-t bien conditionné.
• . 'BpUilSEis' A FRLTIT. On donne] ce; nom , à
certaines branches qui-auxi poiriers :& pommiers
feulement font de forme fem’bl'abîe à celles 'des
bo.Hifes,;à argent;, étroites du haut. & larges du
bouffesA fruit naiflént toujours aux ex-
trenutésdes branches fructurufes l elles porteru
des fruits durant plufieurs années. Ces bourfes
ipiit .prs ania*^ djune fève féconde. . :
<r-Ç&ySÇj: fiente: de, boeuf ou de vache. On,
emploie ces engrais frais & fo rt gras da’ns.des,
terres feches, légères & fabloneufes, pour leur
donner de la couiiltuno.'. I! faut iailiér la boufe
pourrir, & fermenter ; avant; de l'employer. La
io^.ettvle.pnnçipal ingrédient de 11 onguent de
S, Fiacre. , ; , ? “
BOUTON’, 0« OEic,, t e l l , dans les plantes f
Aillante, formée, de lafalus
brion d e V Ce'' -ê J ' >' qui. r e fe rm e - lim -
hriog de tout ran^au, & .quÿmleft, jamais’ prb-i
duit ni forme que par l’ ëntremife d’une’ feuillet :
■ p-Ç-BS1?®'jJ'jfî'eft, point de. k m m fans feuilles
fe StssliRi ie nomnüent &Te> fubftantentTimpaf Fimtrè;
Bowions im u 55 ce font cfes veux 'oue toit'
joiirnacaonnpagpejuperfeuille ,•
eux-memes nerpfoduifent des fa its ;
% plus, f^'Ilans ^ue
Æ.Tt aratoire. '
U> bouta, à ftu it, aa.:; ies/rbres à pépins,
,ont autour d’eux plufieurs feuiuj^- de^differentçs
grandeurs, & auffi plufieurs fleurs j iuT lleu.^ue
les boutons des - fruits à noyau n’ont qu’une " ° U
deux feuilles , & affez communément uns feule
fleur ou deux enfe,mble, s'il n’en excepte les
cèrifiers 5c leurs femblàbles qui ont des ‘boutons
a fruits au milieu de pk'fieurs feuilles, & dont
les fruits font groupés j ou plufieurs enfemble
en un tas. ’ • * j-
BOUTURE ; c’eft le rejetton d'un arbre quelconque
, & de toute autre planta, lequel naît,
foit des racines , foit du tronc ou de la fouche..
Qn nomme encore bouture la b:ai\çhe. ou le .rameau
détaché qu’on met en terre pour y prendre
; racine. C'eft ainfi qu’on met.en terré dès* ra-;
; niqàux de ^rofeillers , dè Çirealix , de jafihins
; de julîiènnes, &c. 5c ils prennent racine;1 f‘
Aux artichaux , au lieu de boutures, on dit des
oeilletons y bc a la vigne ,'on dit marcottes 5c crof-
fettes 3 tant ce qui a ; racine .que ce qui n’en
a pis. ; :
ÿ i* ,L .j ; .■ . . . . ^ i i'.; f f y m K m *
^LÏ Üouturèfon H branche dhiriè plante feneufe’
^ '/??LlPe en fqtme de coin, & on la met eri tèrre
debout ou pliée pour, s’ y enraciner. Cès boaii&es
pouffent des feuilles.& \des bourgeons, Sr don-'
nent enfuite.des: fleurs & .des fruitsi
> BRANCHE 5 c’eft un rameau failknt, fai fan t'
partiexie. tout /arbre.'- Geirameau' eft. produit, pari
up: ceiL ou ^oùton , qui après :-avoir 'été heàaf-’
geon. tendu,.a-pris la coofiihmcede bais duA ,
On diftingue trois fortes de branlas y M
grofies 3 des moyennes & des petites; Cés trois
fartes fe fubdivifent en differentes claffes ; fa-
v.oir : ■ _ , .
v ,^ran£i " 3 iefgueUïs pofaht^és boafons
a bois ; ; f' V ■ • ■ ; ■ j ■ ■. .j
Branches à fruit, lefquelles ont des boutons
; fructueux.. Oo Ies ceconnàîti i des marques dif-
tinctives j a des rides, à des efpèces d'anneaux
a leur empâtement. ■*
Sranrkt, de faux bçis, , ,;nfi appelées, parce
Tue “ “,ou" .-ei]f;s Pei'cenf a, traveK fécorce ,!8c
nop d un oeil ou bouton.:
iBmmhesgourmandes y o u 'goürniHrids .defqaeHej
prennent^ toute lainouiïiwrà , SCgaufent la di-
îette de Jeurs voifîn^s.
Branches f o l l e t 0U C e font de menu^
s Dça.nche;ces ;quine,ftnt d'aucune valeur,
ni a aucun, avantig^ pour , les arbres. Ces bran-
fo lks naillem.furi.des arbres malades, ou
jflr fa s arbres vigoureux , mais dont on a roons
içs. i Bsr'lMiibiiiits •; QU fur des arbres
trop vigoureux qui regorgent de lève. :
D