
6 A R A
ôvaîe qui reçoit le cheval ou le b,oeuf, car on ne
mer d ordinaire qu’ un de ces animaux.
r ^'es ^rancar^s j °u bras, s’infèrent dans une
forte pièce qu on nomme la cambette , qui, avec
les pièces fui vantes., compcfe le train. Le dental§
qui eft la pièce traînante , porte deux oreilles , &
loutient le foc 5 il eft lie a la cambette par deux
liens de fe r , appelles tendilles , qui les embraffent
enfemble, & qu affujettiffent par-deffus, deux
chevilles de bpis, dites tefcotes. Une troifieme
chevide plus longue, cJeft le tef cou , accompagne
& aflujettit, par derrière, le manche du foc.
•L arriéré- train confifte en un manche qu’on fait
plus ou moins courbe ou crochu ; on le nomme
lejîebe'; a fon extrémité, & par une entaille ou
arrête, font attachées' deux cordes fervant de
guidés.
Le brancard appuie fur la felîe par une large
courroie, qu on nomme la fouffre, 8c qui fe
boucle fur le milieu des .deux bras, à l’un def-
quels elle eft çlouee. Deux petites chevilles de
bois, qui font fiche,es aux extrémités des bras,
fervent à retenir ceux-ci contre le collier du
cheval, & à fixer toute h machine.
Cette efpece de charrue eft traînée par un
feul cheval, plus communément par une mule.
Elle pourroit être tirée par plufîems , à plein
trait, po.mme une charrette 5 mais alors il fau-
droit, outre le laboureur qpi dirige & foutient
la machine par le manche , un charretier .pour
conduire le premier cheval. Cela ne fe pratiqué
■ pas ici.
Quant a l’autre araire, nommé doublis, fon
.avant-train eft compofé d’un timon ou d’une
flèche, formée de deux perches qui chevauchent
l ’une fur l’autre , 8c qui font liées étroitement
par deux bandes de fer. A l ’extrémité du timon ,
on place le joug, auquel on accole, tantôt deux
boeufs , tantôt deux mules ou deux chevaux ; -
dans ces cas, le-joug change de forme. Le refte :
du train du doublis eft Je même que celui du !
fourcat, fi. ce n’eft qu’il eft plus fort j 8c il' doit
l’être , puifque l ’attelage eft renforcé. 11 eft même
des cantons dans le Haut - Languedoc, dans la
Guyenne & ailleurs, où l’on attele quatre, fix ,
huit paires de boeufs robuftes à cette forte de
charrue Rendue plus pefante, tandis que le fourcat,
plus léger , eft quelquefois traîné par un bardoti
Le doublis diffère quelquefois du fourcat, lorf-
qVon y/adapte la moujfe y voici ce que c’eft. Nos
laboureurs donnent le nom de moujfe à un grand
dental plat en deffous, du moins fon arrête eft
peu fenfible & s’ufe bientôt : il eft fourchu par
fa- partie poftérieure , de manière qu’ une des ■
branches qu’on nomme la queue ( c’eft -toujours
la droite ) entré dans uns rainure de la cambette, 8c c’eft fur cette branche que porte le manche
A R A
du fo c , tandis que le refte du foc âppüié tôue
le-long jufques fur L’extrémité du dental. L’autre
branche du dental porte une oreille immenfe, qui
s’élève perpendiculairement j elle eft fixe , & 011
la revêt d’une lame de fer fur les bords , pour
la rendre plus durable. Cette oreille eft une
grande pièce de bois contournée ; elle eft faite.,
ainfi que tout le dental , de bois de hêtre, qu’on
nomme ici le fayard ; tandis que la cambette et le
timon , dit le bafsegue , qui la prolonge, font cfe
bpis d’orme. On ne feroit qu’üne feule pièce des
deux, fi l’on trouvoit commodément 8c à un
certain prix, des ormes affez droits dans leur
longueur, & a fiez courbes par leur bafe.
Le foc qui doit fervir à la moujfe eft plus fort
que celui du fourcat; il change aufli un peu de
forme. ^C’eft un gros fer de lance irrégulier ,
dont J’aîle gauche eft plus longue que la droites
& depuis l’angle de cette aîle jufqu’ à la pointe-,
le foc déborde un peu le dental, & fend la terre
de toute fa longueur; L’e-xtrémité de ce foc ri’ eft
pas pointue , mais un peu applatie 8c tranchante ;
elle s’émouffe par l ’ufage. Enfin ce- foc eft ordinairement
du poids de douze à treize livres, 8c
le coûtre qui l’accompagne, qu’on nomme ici le
couteau, en pèfe neuf ou dix. On peut cependant
adapter le coûtre au doublis, fans que cela
conftitue la monde. Ainfi le doublis eft de trois
efpèces : le fimple , celui qui eft armé d’un coûtre,
& celui avec la moufle.
Le fo.c de Y araire ordinaire eft plus petit ; il
eft pointu & forme le fer de lance irrégulier.
On nomme également l’un & l’autre , en. terme
du pays , la reye.
i^Si l’on ôte le dental à la moufle, pour y fubfti-
tùer le dental et le foc du fourcat, ce fera l’équipage
du^doublis ordinaire auquel on peut adapter
, fi l’on veut, le coûtre la ns la moufle, lequel
traverfera la cambette un peu obliquement,
& viendra rencontrer, par fon tranchant, la
. pointe du foc.
Remarquez qu’ on peut fe fervir du doublis
à la moufle, à la maniéré ordinaire , en en re-
: tranchant la moufle , 8c qu’on ne peut adapter
la moufte au fimple doublis. La raifon en eft
qu’au doublis fimple, il manque la rainure ou
mortaife que J ’ai dît devoir être, pratiquée à
l’extrémité traînante de la cambette.
, On doit obferver encore que l’ on ne fe fert
du doublis à la moufle que quand on veut ef-
farter un terrain rempli de racines , ou défricher
une prairie. Le coûtre coupe les brandes &
toutes les plantes qui fe présentent ; il fend en
même rems la terre , 8c donne au foc la facilité
- d’entrer 8c de labourer plus profondément. On
s’en fert aufli pour bien labourer les’ terres qui
ont du fond, & pour mieux renverfer la terre.
A R A
La grande oreille ouvre de larges Allons, 8c
déplace de grands volumes de terre. La moufle
feroit très-utile pour renverfer le chaume 5 mais
orrfe fert trop peu de cet hftrûment : on eft
même obligé de le quitter quand il s’agit dé labourer
en dernier lieu furie terrain feriiév Alors
on reprend le,doublis fimple, ou le fourcat,
qui trace des filions plus petits, plus rapprochés,
bç qui couvre fuffifamment le grain, fans le trop
enfouir. L‘araire ordinaire, c ’eft-à-dire, le four-
cat 8c lé doublis, portent fur le dental deux
petites oreilles contournées, qui s’agencent comme
des coins, & de chaque co té , entre les liens
de fer ( tendilles) qui affujettiffent le dental, eft
le foc , au-deffous de la cambette. On nomme
ces oreilles par un terme exprèflif du pays ; ce
font* les efçampadouires qui rejettent la terre. Il
eft inutile de dire que c’eft aufli par deux liens
de fer que le dental à la moufle tient à la
cambette 5 le manche du foc pafle au milieu
d’elles.
II eft facile de s’ appercevoir que l’équipage de
ces deux machines , le fourcat 8c le doublis , eft
lé plus fimple poflible. Je croirois, par cette raifon
, que notre charrue eft une des plus anciennes';
mais il ne faudroit point en conclure, comme
l’a fait un laboureur flamand, qu’elle eft la
plus mauvaife. Telle fans doute pourroit être
l’efpèce d’araire qu’il a décrite, & non celle-ci ;
telle a pu être la charrue grecque , 8c celle qu’on-
fuppolè être ufitée encore dans les provinces
méridionales de la France. Mais fi l’on compare
ces araires avec celui dont on donne ici une
fimple defcription, on inférera qu’ils ne font pas
les mêmes : ils ont pu avoir une même origine, 8c le,nôtre aura éprouvé des changemens qui
l ’aur.ont perfectionné. Ce n’eft pas qu’il n’eût
encore fes défauts, félon la différence de lieux
où l’on voudroit en faire ufage. Il eft tel pays
où il ne feroit reçu que comme un inftrument du
jardinage. S i , au refte , on jugeoit néceffaire
d’en re&ifier quelque part le mécanifme , il faudroit
le mettre toujours à la portée des connoif-
fances 8c de l’adrefte du laboureur , pour lui en
faciliter le maniement.
Les avantage^ que préfente notre araire' font
fenfibles.
i®. Il eft applicable fur tous les plans- poflibles 5
ce qui 11e feroit pas praticable par les charrues
montées fur des roues do.it il faut fouvent changer
le diamètre.
2°. Il n’y a.-aucun changement à faire dans
Y araire, dans quelque fèns qu’on laboure ; ce
qu’on eft obligé de faire fur d’autres machines ,
pour le coûtre-& pour l’oreille , à chaque tour
de charrue.
y . On peut fort bien, félon le befoin, at-
A R B 7
teler deux, trois , quatre 8c fix boeufs', ou chevaux,
foit au fourcat, foît au doublis, comme-on
le-pratique dans quelques cantons. On peut avoir
différent focs, .félon qu’ il les faut, courts ou
alongés, larges ou épais. ..
40. On peut incliner plus ou'moins l’angle du
manche avec le foc , félon la réfiftanee de la
terre 8c le frottement qu’éprouve le dental fans
avoir à effuyer d’autre'frottement 8c l’embarras
des roues.
. j ° . En fe fervant du fo u r c a t l’animal qui le
porte 8c le traître, ne roule- point la -terré qui
vient d’être labourée 5 il marche droit fùr le- bord ’
& en-deçà du fillon qui vient d’être tracé, fansJ
le déranger ; & le laboureur, en inclinait un peu
lé manche de Y araire en dehors , c’eft - à-dire,
du côté où marche l’animal, fait que- le fillon
s’ouvre tout de l’autre cô té , fans être jamais'
recouvert de terre*. ( Voye£ C harrue*. )
ARATELER. Ce terme eft quelquefois ufitê
dans le jardinage comme fynonyme de râteler y
c’eft-à-dire, fe fervir du rateau;
ARBRE. C ’eft une plante vivace qui a la con-
fiftance de bois dur, & qui tire fon origine ou
d’une graine, ou d’un noyau , ou d’une bouture ,
ou d’un rejetton ; qui croît dans de la terre ,
qui y fait des* racines1, qui n’a qu’un feul 8c principal
tronc, élevant fes branches dans les airs,-
: 8c les répandant autour de Ta tige. Ses branches
font de trois fortes , g p ffe s , moyennes & petites.
Elles portent des yeux, des feuilles, des
bourgeons, des fleurs 8c des fruits. Il y a des
arbres fauvages qui viennent naturellement dans*
■ lés forêts, 8c les arbres cultivés qui fervent à-
; former des avenues , des allées, 8c à garnir les*
jardins 8c les vergers. On diftingue encore lesî
arbres fruitiers : les uns portant des fruits à
noyau , 8c les autres dont les fruits n’ont que des
pépins. Ces arbres fruitiers forment des tiges à
; plein vent, des baffes tiges , ou nains , des arbres
en éventail 8c en buiffon. Il en eft enfin
portant des fruits , d’autres ayant feulement"de®
fleurs & des graines.
A rbre fur franc 3 fe dit d’un arbre greffé y
mais lequel eft venu d’un pépin bu de quelque
bouture de tout arbre fruitier', lefquels 011
greffe; ou d’un arbre déjà greffé-& qu’on greffe
, de, nouveau»
A rbre fùr coignajjkr ; c ’eft . un arbre greffé
fur une bouture de coignaflîer, ou fur un arbre
. venu d’un pépin de coing. II n-y; a que les poiriers
qu’ori greffe, fur de tels fujëtsj il faut les
prendre avant.trois ans.