
i } 8
M
M A C H IN E ; c'eft en général tout ce qui
fert à augmenter ou régler les forces mouvantes.
On diftingue fix principales puiffanc.es ou machines
auxquelles on peut rapporter toutes les autres.
Ce font le levier , le tour , la roue dentelée ,
la poulie , la vis & le coin.
Les moufles, les verrins , le guindal , les
grues, les cabeftans , font des machines d'un fort
grand fecours. Le preffoir 8c la calandre font
encore des machines très-puiffantes.
La machine hydraulique eft une machine corn-
pofée de roues, de pompes, de tuyaux, 8c
fervant à élever & conduire les eaux.
Les machines a feu font celles qui ont pour
nioteur les vapeurs d'pne petite quantité a eau
échauffée par le feu, qu'on entretient continuellement
fous une forte chaudière. Les machines
à feu ont une puiffance formidable qu’on emploie
avec fuceès dans les plus rudes travaux des grandes
manufactures, ou pour élever les eaux & faire
agir les pompes.
Machine pour élever t eau et une rivière an moyen
de la vis a Archimède. ( Voye^ pl. XLIX ).
L^force des courans de la rivière A fait tourner
la gfande roue B , & en même - tems la roue
tentée fur champ C , qui eft à fon même eflieu.
Celle-ci fait fuivre le même mouvement aux deux
lanternes D & E , ainfi qu'à la fécondé rime dentée
fur les deux champs F 8c aux lanternes des deux
vis d'Archimède G & H. Par ce moyen, les
deux vis d'Archimède, en tournant, doivent
élever l'eau du réfervoir I jufqu'au réfervoir K ;
mais il faut obferver que. la roue dentée fur fes
deux champs F faifant tourner létrdeux'yis d’Archimède
en deux fens oppofës, il faut entortiller
de même en deux différens fens, fur leurs effieux,
les tuyaux de plomb qui compofent les deux vis
d'Archimède, afin que, comme on le fouhaite,
elles puiffent élever l'eau du réfervoir I.
Autre machine pour élever t eau £ un réfervoir à une -
hauteur confidérable. ( Voye£ pl. L ).4
Les deux pignons A & B qui font mâflîfs,
faits en bois ou en métaf, occupent tout l’e f-
pace de la caifîe ovale C D , dans laquelle cependant
ils doivent tourner librement 8c s'en-
gréner Fun dans l’autre.
La caifîe C D doit être folidement faite, &
ne doit être ouverte que dans fa partie inférieure
D ', comme le marque la figure, 8c à
l'endroit E , où il y a feulement un trou de la
groffeur du tuyau F , qui doit y être placé. Toutes
les autres parties de la caiffe doivent être bien
jointes & bien luttées.
Il faut mettre cette caifîe dans le puits ou
dans le réfervoir dont on veut fe fervir , 8c l'y
arrêter folidement & de, façon qu'elle y foit
toujours couverte d'eau. Enfùite vous mettrez
au pignon A Taxe coudé G N qui répond au fécond
axe coudé H par la pièce de, fer I , & qui eft
obligée de fuivre le mouvement de ce dernier,
par la raifon que la pièce de fer I eft faite en
coulis, comme la'♦ figure le reprélente, 8c ne
peut fe mouvoir qu'autour de la cheville fixe K $
ce qui fait que les deux bouts font toujours",
& en tout fens, un femblable -mouvement : ainfi
k coude H , qui eft le même que celui de Taxe
de la grande roue L , venant à tourner, il faut
que Taxe coudé G tourne aufli , & par confisquent
non-feulement fon pignon A , mais aufli
le pignon B.
Lorfque ces deux pignons tournent, l'eau
qui fe trouve entre leurs dents, à la partie marquée
D de la caifîe ovale C D , s'y conferve
jufqu'à ce qu'elle foit arrivée à la partie C ,
qu'ellê y foit comprimée par la continuelle
augmentation d'eau que l'entre - deux des dents
des pignons y apportent. Alors l’eau, qui ne peut
contenir dans cette partie de la caifîe, étant ainfi
comprimée^ ne pouvant reflortir par ou elle eft
-venue, elle entre dans le tuyau F , & y monte
fucceffivement jufqu'à l'endroit ou vous la voulez
élever.
;La vue de la figure fait voir qu'on fait tourner
à force de bras la grande roue L , & par con-
féquent fon axe coudé H 8c les pignons A & B ,
au moyen de la manivelle M.
Autre machine très-Jimple pour tirer facilement,' &
avec abondance , de t eau £un puits , quoiqu'il
foit-bien profond. ( Voye£ pl. LI ).
Figures i 8c i , aux deux bouts d'une chaîne
fufîifamment longue , vous attachez le fceau A
& le fceau B , qui'doivent être d’une égale grandeur
, 8c cette chaîné paffant comme dans- une
poulie dans les fix fourchettes attachées à l ’eflieu
Ç , elle peut foire mônter ou defcendi*e chacun
de ces fceaux félon le côté que Teflisu tourne,
M A N "
fans que le fcëau rempli d'eau puîfîe, par fa
pefanteur, emporter le fceau vide, par la raifon
que les chaînons de la chaîné forment des efpè-res
de noeuds, 8c que ces noeuds empêchent la chaîne
de couler fur les fourchettes.
Pour foirer t'ourner Tefîieu C , Ton place à fes
deux bouts lès grandes roues D E , qui lui fervent
aufli de balanciers pour le maintenir en mouvement
, 8c ce s deux grandes roues étant tirées
de haut en bas à force de bras, avec des co’rdes
femblables à celles des cloches, qui leur font
attachées à un point de leur circonférence, elles
tournent continuellement ; 8c faifant tourner de
même leur eflieu G , celui-ci fait monter le fceau
plein d'eau, 8c fait defcendre le fceau vide.
Si Ton veut fe fervir, pour cette machine>
d'une corde en place d'une chaîne de fe r , il-
faudra , pour empêcher la corde de couler fur ‘
les fourchettes, la faire croifer au moyen de deux
poulies A 8c B , comme la figure i le repré-
iente.-
MAILLE de treillage ; c'eft un petit quarré
occafionné par la rencontre de quatre échalas
difpofés en longueur & en largeur, 8c liés avec
du fil de fe r . Les mailles, ufitées pour les berceaux
8c .cabinets , ont pour l'ordinaire quatre !
à cinq pouces en quarré. Les mailles des treillages
font de fix à fept, de neuf à dix pouces.
MAILLER; c'eft efpacer par intervalles égaux,
des échalas pour faire du treillage.
Mailler ; c'eft encore tracer fur le terrain ^
un-parterre ou un bofquet en autant de carreaux
qu'en forme fur le papier le defîin qu'on
veut exécuter.
MAIN; c'eft, dans certaines plantés-, une production
filamenteufe qui. leur eft néceffaire pour
s'attacher aux corps folides qui font à leur portée
La vigne, la couleuvrée 8c beaucoup dedegumes
ont des mains , qu'on nomme aufli vrilles.
MALADIE des plantes. Xous les corps orga-
nifés éprouvent de tems à autre certains déran-
gemens qu'on peut -appeller maladie. La trop'
grande abondance ou ladifette dè fève, les mau-
vaifes humeurs dont elle eft imprégnée & l'iné-
* galité de fa diftribution, font les caufes les plus
ordinaires des maladies des plantes.
MANCHE ; c'eft la partie d'un outil pa‘r
laquelle on le prend 8c on le fait agir. Les outils
de jardinage ont pour mdnche des morceaux de
bois'ou bâtons , dont là groffeur & la longueur
font réglées fuivant Tufage qu'on en fait.
M A R i J9
MANNE ; ouvrage d’ofier , fait par le vaniei^
pour tranfporter & conferver des fruits. On donne
'pour l ’ordinaire aux mannes quatre pieds de long :
leurs bords ont fix pouces, leur fond eft à claire
voie. Les mannes font très-commodes pour ferrer
les fruits dans une fruiterie, attendu qu’on les
pofe les unes fur les autres jufqu’au plancher,
fans que la tranfpiration du. fruit foie interceptée.
MANNEQUIN ; panier long & étroit, rond 8c à claire voie.
On appelle mannequins, en jardinage, des paniers
faits avec T'ofier ou autre bois liant, & qui fervent;
à tranfporter en mottes les gros plants, 8c même
à y planter des pois de bonne heures pour eniuite
les mettré dans la ferre.
"Les'mannequins deftinés à la plantation des
primeurs, font ordinairement plus longs que larges.
; On y met deux rangées de petits pois; on y plante
aufli de même des choux-fleurs, des fleurs 8c
autres primeurs.
On fait encore*des mannequins creux 8c ronds,
qui fervent à ramaffer les pierres & les niauvaifes
herbes. Le laboureur doit toujours avoir un de
ces mannequins^devant lui, pour y jetter le chien-»
dent, les pierres, 8cc.
Mannequin y ( arbres en ) ce font des arbres
que des jardiniers tirent de terre, 8c mettent
dans des mannequins ou paniers d'ofîer , lefquels
énfuite ils remettent en terre pour les lever 8c
les tranfplanter avec leurs mannequins.
' MARAIS ; terrain bas , mais élevé au-deffus
du niveau de Teau , dans lequel on cultive toutes
fortes de légumes. On choifit des terrains bas
pour la culture des légumes, qui ont befoin de
beaucoup d'eau 8c de fumier , parce que, Jes
-puits y (ont moins creux, que l’apport du fumier
' y eft plus facile, 8c que les légumes y viennent
mieux que dans un terrain élevé.
Machine pour fécher un marais , pour vider un
» batardeau, ou pour tirer de t eau a un endroit peu
profond.
Unë fîmple infpe&ioii de là figure ( pl. XLVII ) ’,
avec l ’indication des principales parties de cette
| machine , Fuffifent pour en faire connoître le jeu
: & le méCanifme.
Les grandes cuillières  B qui doivent puifer
l’eau dans le réfervoir C , 8c l'élever dans le
réfervoir D , font attachées par le bout de leur
manche, avec des chevilles.de fer mouvantes, au
bord du réfervoir D 5 elles font fufpendues par
les leviers E F-à leur bout F avec les mains G H ;