
V A CH E ; bête à cornes, qui eft la femelle
du taureau. On eftime-la vache qui eft de taille
moyenne , longue de corps , large de flanc ; âgée
de quatre à cinq ans , de couleur rouge quand
elle eft de grande efpèce ; finon noire, ou tachetée
de blanc & noir, qui a la pannetiè're arrondie
, grande & pendante , le ventre large 3 le
front grand 3 l’oeil noir, gros & vif, les cornes
affez droites, ni trop groffes , ni trop menues ;
mais polies, noires, de bonne proportion-, &
plutôt courtes que longues ; l ’oreille bien velue
, la mâchoire ferrée, les nazeaux bien ouverts
, les lèvres abattues & noires, les dents
médiocrement larges, la tête large d’en haut &
menue par en bas j là peau fine & jaune , la démarche
légère , le poil poli & épais , les jambes
courtes, les cuiffes grottes , de groffes épaules,
la queue longue , pendante jufqu’aux talons ; les
ongles courts & égaux j de fort groffes veines
fur le ventre5 les côtes & le ventre arrondis,
le pis grand & gros, & les trayons gros , longs
& terminés en pointe.
On ne doit pas compter 'qu’une vache qui n’ eft
point douce, faffe jamais grand profit.
On doit ne mettre les vaches à la charrue que
dans la dernière néceffité.
Quoiqu’il foit d’un ufage affez univerfel de
fatiguer peu les vaches, on aflure que dans le
duché de Plaifance on les attèle , foit à la charru
e / fo it à des voitures , afin qu’elles rendent
davantage de ce lait exquis dont on fait le fromage
de Pat me fan.
V AN 5 forte de panier d’ofier, ouvert en
avant & bordé fur les côtés en forme de coquille
prefque plate , avec deux anfes pour le
tenir des deux mains. ( Voye% pl. X V I.)
On fe fert du van pour.-nettoyer le grain battu.
On agite ce panier appelé van, en le portant
alternativement fur chacun de fes genoux : le
grain féparé de l’épi eft encore mêlé aux baies
de fon calice qu’ on appelle menais -pailles , & à
des ordures légères ; mais dans l ’agitation du
van 3 le grain refte au fond & fur les bords , &
la menue paille fe laffemble en deffus. Puis le
vanneur faffant fauter le tout avec adreffe , le
vent ou l’agitation de l’air emporte la menue
paille & en débarraffe le grain.
Le yan des jardiniers .e$ plus petit que celui
y
des batteurs grange. ( Voye^ Batteur, ïm
GRANGE. )
VANNER j c’eft féparer, par le moyen du
van, la paille & l’ordure d’avec le bon grain.
VARENNE ; plaine inculte qui ne fe cultive,
ni ne fe fauche.
VARET ; on appelle ainfi en quelques cantons
une terre qui demeure en jachère depuis le
mois de mars qu’on l’a défrichée jufqu’ en octobre.
Dans l’intervalle , elle reçoit plufîeurs'
labours. On y fème du froment au mois d'os-
tobre.
VARIÉTÉS. Dans les plantes on diftingue les
variétés des efpèces, en ce que celles - ci ne
changent point, & que les variétés ne fe perpétuent
pas conftamment.par les femences.
VASE ; terme d*agriculture. Ceft le limon de
rivières, d’étangs, de mares, & de tout amas
d’eau. Ce limon eft comme le dépôt de parties
rerreftres de toute nature que l’eau entraîne avec
elle -, & dont elle fe charge dans tous les endroits
où elle paffe & où elle féjourne.
Les vafes font en général de bons engçàis $
mais n’étant pas toutes les mêmes , elles fie
conviennent point également aux différentes
terres.
Quiconque veut ufer de la vafe ou de terres
de rivières , doit les laiffer s ’efforer à l’air , & fe
brifer, s’amalgamer , pour ainfi dire , durant au
moins un été un hiver.
V ase 5 terme de jardinage. On plante les fleurs
, dans des vafes, pour orner les plates-bandes. On
décore des jard ns avec des vafes de marbre, de
pierre, de terre cuite, de fayence*, de bronze
où de fer fondu qu’on met fur dès piédeftaux.
V ase de treillage; ornement fait de bois de
boiffeau contourné & de verges de fer. On remplit
ce vafe de fleurs & de fruits qui imitènt
le naturel ; fon ufage eft de fervir d’amortiffe-
ment aux portiques de treillage.
VÉGÉTATION ; terme d* agriculture. C ’eft
i l’ aélion par laquelle les plantes fe nouniffent ,
t croiffent, ffeuriffe'nt, & fe multiplient au moyen
dé
Y E N
de leurs graines. On dit : les engrais font favorables
à la végétation.
L’accroiffement fe fait dans l'intérieur de la
plante, iorfque les fucs de la terre s’infinuent
dans les racines pour les diftribuer enfuite aux
diverfes parties de la plante ; c’eft donc le mouvement
de la fève qui produit la végétation ; c’ eft
la fève , cette humeur précieufe qui fait que
la graine germe, que les feuilles fe déploient,
que la racine & la tige s’allongent , que les
boutons paroiflent, que les.branches s’étendent,
que les fleurs s’épanouiffent, & qu’enfin le fruit
& la graine fe forment.
VÉGÉTAUX. On donne ce nom aux plantes,
foit teqreftres, foit aquatiques, & aux arbres,
arbriffeaux, arbuftefc, herbages. En général, les
végétaux font tous les êtres qui vivent immédiatement
de la fubftance de la terre, & qui pro-;
duifent dans leur accroiffement des boutons,
des branches , des ran^aux , des feuilles , des
fleurs, des fruits-, des graines.
VEINE DE TERRE. On entend par ce terme
la différence des terres qui fe rencontrent dans
les mêmes fouilles ou dans le même fol.
On emploie auffi cette exprefîîon pour indiquer
certains cantons d’un terrain qui font plus
ou moins propres à la culture de certaines plan
tes , à caufe des qualités de la veine de terre.
VENDANGE,; c’eft la récolte. de raifin, ou
le tems même qu’on le cueille pour faire le vin.
On emploie encore ce terme pour fignifier le
raifin & le-vin qui font dans la cuve.
Lorfque les vendanges approchent, on a foin
d’examiner les cuves, de faire provifion de tonneaux
bien reliés , d’avoir des tines ou bacs-
pour porter le moût, de voir f ilé prefloir eft
en bon état. On fe pourvoit de paniers, hottes,
ferpettes, pelles & rateaux. Enfin on a i oin de
faire nettoyer les celliers & les caves, & de les
tenir propres.
La règle la plus certaine qu’on puiffe établir
pour faire vendanger , eft Iorfque les raifins fônU
mûrs, ce qui arrive quelquefois en feptembre,
& quelquefois feulement en oéiobre, fulvant les
pays & les climats où les vignes font fituées.
L’oeil juge fainement fi le raifin eft parvenu à fa
jufte maturité : lorfqu'on voit qu’ il a la couleur
qui lui eft naturelle, foit rouge, foit noire , foit
blanche, on dit que ce raifin eft mûr. Le goût
en décide auffi, quand l’eau en eft douce , fu-
çrée & d’ un goût fin. On choifit pour le cueillir,
de beaux jours autant qu'on peut.
La coutume de certains cantons eft de cueillir
Art aratoire.
V E R 2 2 J
les raifins noirs féparément d’avec les blancs ;
en d’autres on les mêle.
Ceux qui fe piquent de faire de bon vin , fe
donnent bien de garde de mêler les bons raifins
avec ceux qui font de peu de valeur , & ont
toujours foin de recommander qu’on fépare les
efpèces pour les mettre à part, afin d’en faire
du, vin commun.
Chaque pays, dit le proverbe, chaque guife.
L’un foule la vendange dans les vaiffeaux qu’oa
porte aux vignes avant de la charrier à la mai-
fon; l’autre en fait le tranfport fans l’ecrafer. Il
eft auffi des endroits où l’une & l’autre méthode
fe pratique. ( Extr. du. Di£t. (économique. )
VENT ; terme relatif à l’état des arbres. ,On
dit : arbre de haut-vent, de plein-vent , de demi-
vent.
VENTOUSE. Ce terme eft employé par
d’habiles jardiniers pour fignifier toute branche ,
tout b ois, tout j e t , tout rameau qu’on laiffe à
certains arbres pour confirmer la fève quand elle
eft trop abondante, & lefquels on jette à bas
par la fuite quand l’arbre fe modère & fe tourne
à bien. Sans cette précaution & cette induftrie ,
beaucoup d’arbres fourmilleroient de branches
gourmandes & de branches de faux bois.
VERDURE ; terme dont on fe fert pour fignifier
toutes les plantes dont la bonté & l’ ufage
confident en leurs feuilles.
Verdure fe dit auffi de la couleur verte que
préfentent les feuilles.
VERGER ; lieu planté d’arbres fruitiers en
plein vent.
La première obfervation à faire eft que pour
former un verger, il faut que les arbres aient au
moins cinq à fix pouces de groffeur.
La diftance entre eux eft relative à la qualité
du terrain.
Dans les terres légères, cette diftance peut *
être de dix-huit pieds, & de vingt-quatre , au
plus.
Lorfqu’on donne cette dernière diftance ,
comme les arbres étendent moins leurs branches
dans ces terres que dans Jes fortes , on peut
élever un buiffon entre chaque arbre.
Dans* les terres fortes, on ne doit planter qu’î
vingt-quatre pieds.de diftance , 8c même plus ,
fuivant la force & la bonté du terrain. ^
Il eft inutile de mettre,des buiffons entre
chaque piéin-veÜt, parce que les branches des
G g